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un hommage à la circonstance, et l’avant-coureur d’un poëme où le héros devait être célébré dans des proportions plus larges et plus convenables à son grand caractère.

Ce poëme est notre chant d’adieu au ministère ; et à moins que quelque grande circonstance ne surgisse dans les fastes ministériels, nous laisserons nos ennemis jouir en paix d’une puissance qui paraît s’être consolidée par ses défaites. Nous n’avons jamais eu la prétention de croire que nos vers pouvaient contribuer à renverser les ministres ; un seul but a guidé nos travaux, celui de soulager notre propre indignation, en nous rendant quelquefois les interprètes des douleurs publiques. La gloire de sauver la France était réservée à des voix plus fortes et plus connues ; mais les Lafayette, les Dupont, les Benjamin Constant, les Bignon, les Laffitte, ces Alcides de la tribune, ont vaincu l’hydre aux sept têtes, et ne l’ont pas étouffée ; que pouvaient faire deux poëtes obscurs ?


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