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pliquent aux objets de telle façon que, si elles sont communes à deux objets, elles sont propres à chacun, et que, si elles sont propres à chacun, elles sont communes aux deux. Tels sont tous les exemples que tu as cités, n’est-ce pas ?

HIPPIAS

Oui.

SOCRATE

Mais pour les qualités que j’ai citées, moi, il n’en est pas de même, et parmi elles, il y avait aussi l’unité et la couple. Est-ce exact ?

HIPPIAS

Oui.

SOCRATE

Maintenant, Hippias, dans lequel des deux groupes ranges-tu la beauté ? Dans celui des choses dont tu as parlé quand tu as dit : Si je suis fort et toi aussi, nous le sommes tous les deux, et, si je suis juste et toi aussi, nous le sommes tous les deux, et, si nous le sommes tous les deux, chacun de nous l’est aussi, et de même, si je suis beau et toi aussi, nous le sommes tous deux, et, si nous le sommes tous deux, chacun de nous l’est également ? Ou bien rien n’empêche-t-il qu’il en soit de la beauté comme de certaines choses qui, prises conjointement, sont paires, et, séparément, peuvent être impaires ou paires, et aussi de certaines quantités qui, prises séparément, sont irrationnelles, et, prises par couples, peuvent être tantôt rationnelles, tantôt irrationnelles, et de mille autres choses semblables qui, comme je l’ai dit, se présentaient à mon esprit ? Dans quel groupe ranges-tu le beau ? Partages-tu mes vues sur ce point ? Il me paraît à moi tout à fait absurde de dire que nous sommes beaux tous les deux et que chacun de nous ne l’est pas, ou que chacun de nous est beau, mais que nous ne le sommes pas tous les deux, ou toute autre chose du même genre. Choisis-tu comme moi, ou es-tu pour l’autre groupe ?

HIPPIAS

Je choisis comme toi,