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Socrate.

SOCRATE

XVI. — Or, ne sommes-nous pas, Lachès, en présence d’un cas pareil, puisque ces deux-ci nous ont appelés à délibérer sur le moyen de rendre leurs fils meilleurs en mettant la vertu dans leurs âmes ?

LACHÈS

En effet.

SOCRATE

Dès lors, ne faut-il pas que nous possédions d’abord la notion de ce qu’est la vertu ? Car si nous n’avions aucune idée de ce que la vertu peut être, comment pourrions-nous donner un conseil à qui que ce soit sur la meilleure manière de l’acquérir ?

LACHÈS

Cela nous serait impossible, à mon avis, Socrate.

SOCRATE

Nous disions donc, Lachès, que nous savons ce que c’est que la vertu ?

LACHÈS

Oui, nous l’affirmons.

SOCRATE

Mais si nous connaissons une chose, nous pouvons assurément dire ce qu’elle est ?

LACHÈS

Sans doute.

SOCRATE

Ne nous attachons pas tout de suite, mon très bon, à la vertu en général ; ce serait peut-être une tâche excessive. Bornons-nous d’abord à une de ses parties et voyons si nous en avons une connaissance suffisante. Cet examen sera naturellement plus facile pour nous.

LACHÈS

Faisons comme tu le désires, Socrate.

SOCRATE

Maintenant quelle partie de la vertu choisirons-nous ? Évidemment celle où paraît se rapporter l’appre