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de ces deux cas vous affirmez ou niez être le vôtre et s’appliquer à vous.

Voilà, Lysimaque, ce que tu dois leur demander, sans leur permettre de s’en aller.

LYSIMAQUE

XII. — Il me paraît, mes amis, que Socrate a raison. C’est à vous, Nicias et Lachès, de voir si vous voulez bien vous laisser interroger et rendre réponse sur des matières comme celles qui nous occupent. Quant à moi et à Mélèsias, vous nous feriez certainement plaisir, si vous consentiez à développer vos idées en réponse à tout ce que vous demandera Socrate. J’ai en effet commencé par vous dire que, si nous vous avons appelés à cette délibération, c’est que nous pensions naturellement que vous vous étiez préoccupés de la question, d’autant plus que vos enfants à vous sont, comme les nôtres, à peu près en âge de compléter leur éducation. Si donc vous n’y voyez pas d’inconvénients, dites-le, et examinez la chose de concert avec Socrate, en échangeant vos idées entre vous ; car, comme il l’a fort bien dit, c’est sur le plus grand de nos biens que nous délibérons maintenant.

NICIAS

Je vois bien, Lysimaque, qu’effectivement tu ne connais Socrate que par son père et que tu ne t’es trouvé avec lui que lorsqu’il était encore enfant, quand par hasard il était avec son père parmi les gens de votre dème et qu’il s’approchait de toi, soit au temple, soit dans quelque autre assemblée de votre dème. Depuis qu’il a pris de l’âge, il est clair que tu ne l’as plus rencontré.

LYSIMAQUE

Qu’est-ce qui te fait dire cela, Nicias ?

NICIAS

XIII. — C’est que tu me parais ignorer que tout homme qui est en contact avec Socrate [par la conversation, comme par la parenté] et s’approche de lui pour causer, quel que soit d’ailleurs le sujet qu’il ait mis sur le tapis, se voit infailli