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Séance du 13 avril 1793


nonvi’lle (11), an lieu de lui envoyer des reniforts, déplace vers la Bretagne des troupes oantonnées dans cette région. On apprend d’autre part que « pour garder Sedan, Mézières, Eo<ïroi, Philippeville et Givet, il n’y a que 3.600 bommes » (12). Malgré les accu- •sations^ de Robespierre et de Dubois-Crancé, la Convention se borne à charger « son Comité de sûreté générale d’examiner la conduite des adjoints du ministre de la Guerre ». Gazette nationale ou le Moniteur universel, n° 108, p. 476. Robespierre l’aîné. On vous a dénoncé une grande conspiration ; tous les jours on vous dénonce des crimes particuliers qui en sont la conséquence, et tous les jours se passent sans que vous preniez aucune mesure.

M y a déjà longtemps que Beurnonville est convaincu de conspiration. Il Tétait lorsque, trompés par vous-mêmes, vous l’envoyâtes à Dumouriez. Il n’était pas moins coupable que ce général perfide ; c’était lui qui était le centre de toutes les trames. Il n’était parvenu au ministère que pour en favoriser le développement. Il n’est pas douteux qu’il ne se soit entouré de conspirateurs tels que lui ; car certes, un conspirateur ne pouvait s’environner de bons citoyens. Je demande donc que la Convention purge toute l’administration de la guerre et les armées de toutes les créatures de Beurnonville ; que sa tête soit mise à prix, comme celle du général avec lequel il conspirait. Je demande en outre que cette mesure soit étendue à tous les traîtres, comme une preuve que vous voulez ôter tout moyen de transiger avec eux. (13) Mercure universel, t. XXVI, p. 222.

(( Robespierre. Nous recevons tous les jours des nouvelles de traliisons éclatantes, et nous ne prenons aucun moyen pour les réprimer ; Bournonville n’est pas moins coupable que Dumouriez : il n’étoit parvenu au ministère que pour donner toute l’exécution au projet de perfidies. . .

Une voix. C’est toi qui l’as nommé. (14)

N. J’observe que ce sont les Jacobins et Robespierre qui le ? premiers le portèrent au ministère.

Robespierre. Je dénonce un traître et l’on m’accuse ! (Non, mais (ill) iLettre datée de Saint-Dizier, 12 avril (Logotaohigraphe, n°’l06, p. 375).

(12) Journal universel, XX’V, 4492.

«(13) Mon., XVI, 147 ; Bûchez et Roux XXV, 449 ; Arch. parJ. (LXII, 8) combinent les textes du Moniteur et du Mercure. Cf. G. Walter, p. 732. - ■ a

<14) Les Jacobins avaient, en effet, approuvé la nomination de Beurnonville (voir séance du 6 février^ AuJard, V 19).