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ŒUVRES COMPLÈTES DE MAXIMILIEN ROBESPIERRE

l’influence qu’elle a tant sur les individus que sur les mœurs. Il serait nécessaire que l’on s’attachât singulièrement à discuter les points suivans, qui dérivent de la question principale, savoir :

1o Si nos lois donnent à un Parent, quelque proche qu’il soit d’un homme enclin au vice, le droit et le pouvoir de mettre, dans tous les tems, obstacle à ce penchant ?

2o Si la communication de la flétrissure ne nuit pas plus à l’État qu’elle ne lui profite, en forçant des familles à s’expatrier, et souvent en les disposant au crime par l’avilissement ?

3o Si en rendant l’infamie personnelle, on n’assureroit pas plutôt la punition des crimes qu’en laissant subsister un préjugé qui oblige les familles honnêtes à recourir à des moyens étrangers aux Loix, pour soustraire les coupables aux rigueurs de la justice ?

4o Enfin, quel seroit le système de législation le plus propre à détruire le préjugé, ou à prévenir ses inconvéniens, si l’on pensoit qu’il fût utile de conserver une partie de ses effets, ou qu’il fût impossible de l’anéantir entièrement ? »

Le prix pour le sujet proposé était une médaille d’or de la valeur de 400 livres[1] ; les mémoires devaient être adres-

  1. Cette médaille portait comme empreinte l’effigie du maréchal de Belleisle qui avait fondé la Société royale en 1757 sous le nom de Société d’étude et « naturalisé les Messins dans la République des Lettres, en homme qui voit distinctement combien le progrès des connaissances influe sur le bonheur des peuples, et sur la splendeur des États ». Dotée par lui de la rente d’un capital de 60,000 livres, l’Académie de Metz fut, par Lettres Patentes expédiées en forme d’édit à Versailles en juillet 1760 et enregistrées au parlement le 26 août suivant, érigée en Société royale des sciences et des arts. Elle comprenait, sous la présidence du gouverneur, protecteur : 6 Académiciens nés, 8 honoraires, 22 titulaires parmi lesquels on choisissait le bureau « les officiers », 22 associés libres et étrangers, 6 agrégés et des correspondants en nombre illimité. Cf. Etat de la Société royale des Sciences et des Arts de Metz, au mois d’août 1769, MDCCLXIX, in-4o  23 pages. — E. Fleur, Table générale par ordre alphabétique des Mémoires de l’Académie de Metz (1819-1903) avec une introduction présentant les pièces les plus intéressantes pour l’histoire de la Société royale des Sciences et des Arts de Metz (1757-1792) et pour la reconstitution de l’Académie en 1819. Metz, imprimerie lorraine, 1908, et spécialement dans ce livre, pages 315-411 : Inventaire des pièces d’archives de l’ancienne Académie