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II. LIVRE, SCÈNES DE LA VIE DE PROVINCE.

Lousteau reprit la lecture en disant : — Page 218 !

218
OLYMPIA,


mur avec une inquiète précipitation, et jeta un cri de désespoir quand il eut vainement cherché les traces de la serrure à secret. Il lui fut impossible de se refuser à reconnaître l’affreuse vérité. La porte, habilement construite pour servir les vengeances de la duchesse, ne pouvait pas s’ouvrir en dedans. Rinaldo colla sa joue à divers endroits, et ne sentit nulle part l’air chaud de la galerie. Il espérait rencontrer une fente qui lui indiquerait l’endroit où finissait le mur, mais, rien, rien !.. la paroi semblait être d’un seul bloc de marbre…

Alors il lui échappe un sourd rugissement d’hyène.................

— Hé ! bien, nous croyions avoir récemment inventé les cris de hyène ? dit Lousteau, la littérature de l’Empire les connaissait déjà, les mettait même en scène avec un certain talent d’histoire naturelle ; ce que prouve le mot sourd.

— Ne faites plus de réflexions, monsieur, dit madame de La Baudraye.

— Vous y voilà, s’écria Bianchon, l’intérêt, ce monstre romantique, vous a mis la main au collet comme à moi tout à l’heure.

— Lisez ! cria le Procureur du Roi, je comprends !

— Le fat ! dit le Président à l’oreille de son voisin le Sous-Préfet.

— Il veut flatter madame de La Baudraye, répondit le nouveau Sous-Préfet.

— Eh ! bien, je lis de suite, dit solennellement Lousteau.

On écouta le journaliste dans le plus profond silence.

219
OU LES VENGEANCES ROMAINES.
Un gémissement profond répondit au cri de Rinaldo ; mais, dans son trouble, il le prit pour un écho, tant ce gémissement était faible et creux !