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LES PARISIENS EN PROVINCE : LA MUSE DU DÉPARTEMENT.
réussi, il possédait la véritable clef. Moderne Cartouche, il avait autant d’habileté que de courage, et, soupçonnant que des trésors considérables pouvaient seuls obliger une duchesse à toujours porter à sa ceinture

— Cherche !… s’écria Lousteau. La page qui faisait le recto suivant n’y est pas, il n’y a plus pour nous tirer d’inquiétude que la page 212.

212
OLYMPIA,

— Si la clef avait été perdue !

— Il serait mort…

— Mort ! ne devriez-vous pas accéder à la dernière prière qu’il vous a faite, et lui donner la liberté aux conditions qu’il…

— Vous ne le connaissez pas…

— Mais…

— Tais-toi. Je t’ai pris pour amant, et non pour confesseur.

Adolphe garda le silence.

— Puis voilà un Amour sur une chèvre au galop, une vignette dessinée par Normand, gravée par Duplat… Oh ! les noms y sont, dit Lousteau.

— Eh ! bien, la suite ? dirent ceux des auditeurs qui comprenaient.

— Mais le chapitre est fini, répondit Lousteau. La circonstance de la vignette change totalement mes opinions sur l’auteur. Pour avoir obtenu, sous l’Empire, des vignettes gravées sur bois, l’auteur devait être un Conseiller d’État ou madame Barthélemy-Hadot, feu Desforges ou Sewrin.

— Adolphe garda le silence !… Ah ! dit Bianchon, la duchesse a moins de trente ans.

— S’il n’y a plus rien, inventez une fin ! dit madame de La Baudraye.

— Mais, dit Lousteau, la maculature n’a été tirée que d’un seul côté. En style typographique, le côté de seconde, ou, pour vous mieux faire comprendre, tenez, le revers qui aurait dû être imprimé, se trouve avoir reçu un nombre incommensurable d’empreintes diverses, elle appartient à la classe des feuilles dites de mise en train.