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LE PÈRE AMABLE

I

Le ciel humide et gris semblait peser sur la vaste plaine brune.

L’odeur de l’automne, odeur triste des terres nues et mouillées, des feuilles tombées, de l’herbe morte, rendait plus épais et plus lourd l’air stagnant du soir. Les paysans travaillaient encore, épars dans les champs, en attendant l’heure de l’Angélus qui les rappellerait aux fermes dont on apercevait, çà et là, les toits de chaume à travers les branches des arbres dépouillés qui garantissaient contre le vent les clos de pommiers.

Au bord d’un chemin, sur un tas de hardes, un tout petit enfant, assis les jambes