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II

Trois jours plus tard, je vis arriver chez moi une grande fille brune, très belle, avec l’air modeste et hardi en même temps, un singulier air de rouée. Elle fut très convenable avec moi. Comme je ne savais pas trop qui c’était, je l’appelais « mademoiselle » ; alors, elle me dit : « Oh ! madame peut m’appeler Rose tout court. » Nous commençâmes à causer.

— Eh bien ! Rose, vous savez pourquoi vous venez ici ?

— Je m’en doute, madame.

— Fort bien, ma fille… et cela ne vous… ennuie pas trop ?

— Oh ! madame, c’est le huitième divorce que je fais ; j’y suis habituée.

— Alors parfait. Vous faut-il longtemps pour réussir ?