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travail, dont la fonction sera d’étudier tous les plans proposés par les différentes doctrines socialistes, et d’en favoriser l’expérience locale, libre et volontaire sur l’unité territoriale, la lieue carrée. »

Si cette idée se réalise, nous demanderons qu’on nous donne aussi notre lieue carrée pour expérimenter notre système.

Car enfin pourquoi les différentes écoles socialistes auraient-elles seules le privilége d’avoir à leur disposition des lieues carrées, des ateliers alvéolaires, des éléments territoriaux, en un mot, des communes ?

On dit qu’il s’agit d’expériences libres et volontaires. Entend-on que les habitants de la commune qu’il s’agit de soumettre à l’expérimentation socialiste devront y consentir, et que, d’une autre part, l’État ne devra pas intervenir avec des contributions levées sur les autres communes ? Alors à quoi bon la pétition, et qui empêche les habitants des communes de faire librement, volontairement et à leurs frais, une expérience socialiste sur eux-mêmes ?

Ou bien veut-on que l’expérience soit forcée, ou tout au moins secondée par des fonds prélevés sur la communauté tout entière ?

Mais cela même rendra l’expérience fort peu concluante. Il est bien évident qu’avec toutes les ressources de la nation on peut verser une grande somme de bien-être sur une lieue carrée de terrain.

En tout cas, si chaque inventeur d’organisation sociale est appelé à faire son expérience, nous nous inscrivons et demandons formellement une commune à organiser.

Notre plan du reste est fort simple.

Nous percevrons sur chaque famille, et par l’impôt unique, une très petite part de son revenu, afin d’assurer le respect des personnes et des propriétés, la répression des fraudes, des délits et des crimes. Cela fait, nous obser-