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valeur relative ; la part du travailleur (ou du consommateur) augmente — et en valeur absolue et en valeur relative…

Remarquez comment les choses se passent. À mesure que la civilisation se fait, les terres les plus rapprochées du centre d’agglomération augmentent de valeur. Les productions d’un ordre inférieur y font place à des productions d’un ordre plus élevé. D’abord le pâturage disparaît devant les céréales ; puis celles-ci sont remplacées par le jardinage. Les approvisionnements arrivent de plus loin à moindres frais, de telle sorte, — et c’est un point de fait incontestable, — que la viande, le pain, les légumes, même les fleurs, y sont à un prix moindre que dans les contrées moins avancées, malgré que la main-d’œuvre y soit mieux rétribuée qu’ailleurs…


le clous-vougeot.


Les services s’échangent contre les services. Souvent des services préparés d’avance s’échangent contre des services actuels ou futurs.

Les services valent, non pas suivant le travail qu’ils exigent ou ont exigé, mais suivant le travail qu’ils épargnent.

Or il est de fait que le travail humain se perfectionne.

De ces prémisses se déduit un phénomène très-important en Économie sociale : C’est qu’en général le travail antérieur perd dans l’échange avec le travail actuel[1].

J’ai fait, il y a vingt ans, une chose qui m’a coûté cent journées de travail. Je propose un échange, et je dis à mon acheteur : Donnez-moi une chose qui vous coûte également cent journées. Probablement il sera en mesure de me répondre : Depuis vingt ans on a fait des progrès. Ce qui vous avait demandé cent journées, on le fait à présent avec

  1. La même idée a été présentée à la fin du complément ajouté au chapitre v, p. 202 et suiv. (Note de l’éditeur.)