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de désirer voir faire avec les mains, les sueurs, et un travail forcé, ce qui peut être produit sans peine et spontanément » (page 456).

Aussi quel dommage qu’elle ne nous ait pas laissé fabriquer l’eau potable ! C’eût été une belle occasion de produire de la Richesse de valeur. Fort heureusement nous prenons notre revanche sur le vin. « Trouvez le secret de faire sortir de la terre des sources de vin aussi abondamment que les sources d’eau, et vous verrez que ce bel ordre de choses ruinera un quart de la France » (page 456).

D’après la série d’idées que parcourt avec tant de naïveté notre économiste, il y a une foule de moyens, tous très-simples, de réduire les hommes à créer de la Richesse de valeur.

Le premier, c’est de la leur prendre à mesure. « Si l’impôt prend l’argent où il abonde pour le porter où il manque, il sert, et, loin que ce soit une perte pour l’État, c’est un gain » (page 161).

Le second, c’est de la dissiper. « Le luxe et la prodigalité, si nuisibles aux fortunes des particuliers, sont avantageux à la richesse publique. Vous prêchez là une belle morale, me dira-t-on. Je n’en ai pas la prétention. Il s’agit d’économie politique et non de morale. On cherche les moyens de rendre les nations plus riches, et je prêche le luxe » (page 168).

Un moyen plus prompt encore, c’est de la détruire par de bonnes guerres. « Si l’on reconnaît avec moi que la dépense des prodigues est aussi productive qu’une autre ; que la dépense des gouvernements est également productive… on ne s’étonne plus de la richesse de l’Angleterre, après cette guerre si dispendieuse » (page 168).

Mais pour pousser à la création de la Richesse de valeur, tous ces moyens, impôts, luxe, guerre, etc., sont forcés de baisser pavillon devant une ressource beaucoup plus efficace : c’est l’incendie.