Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 5.djvu/250

Cette page a été validée par deux contributeurs.

J. B. Say définit le capital : La simple accumulation des produits.

Rossi : Un produit épargné, et destiné à la reproduction.

J. Garnier, qui les cite : Du travail accumulé ; ce qui rentre dans la définition de J. B. Say, accumulation des produits.

Ce dernier, toutefois, s’exprime ailleurs d’une façon plus explicite : On entend, dit-il, par capital, une somme de valeurs consacrées à faire des avances à la production.

Suivant vous enfin, le capital est un excédant ou reste de produit non consommé, et destiné à la reproduction. — C’est ce qui résulte de votre apologue de l’ouvrier qui gagne 1,500 fr. par an, en consomme 1,200, et réserve les 300 fr. restants, soit pour les mettre dans son fonds d’exploitation, soit, ce qui revient, selon vous, au même, pour les prêter à intérêt.

Il est visible, d’après cette incertitude des définitions, que la notion de capital conserve quelque chose de louche, et la grande majorité de nos lecteurs ne sera pas peu surprise d’apprendre que l’économie politique, science, suivant ceux qui font profession de l’enseigner, et vous êtes du nombre, positive, réelle, exacte, en est encore à trouver ses définitions !

J. Garnier désespérant, par la parole, de donner l’idée de la chose, essaye, comme vous, de la montrer : « Ce sont produits, dit-il, tels que marchandises, outils, bâtiments, bestiaux, sommes de monnaie, etc., fruits d’une industrie antérieure, et qui servent à la reproduction. »

Plus loin il fait observer, tant il y a d’hésitation en son esprit, que dans la notion de capital entre celle d’avance. « Or, qu’est-ce qu’une avance ? — Une avance est une valeur employée de telle sorte qu’elle se trouvera rétablie plus tard. » Ainsi dit M. Garnier ; et je pense que le lecteur, après cette explication, n’en sera lui-même guère plus avancé.