Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 3.djvu/474

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excepté par les protectionnistes exagérés, qui envoient encore de loin en loin de petites notes aux journaux. Le succès du tarif libre-échangiste des États-Unis n’a pas été moindre que celui du nôtre. On peut se faire une idée aussi de l’influence rapide que l’opinion publique de l’Angleterre exerce sur les classes intelligentes et éclairées du continent, par la réception qui a été faite à M. Cobden dans tous les pays qu’il a visités. (Applaudissements.) Il nous paraît certain aujourd’hui que nos vieux amis les protectionnistes ont quitté le champ de bataille, et que la salle du n° 17, Old-Bond-street, sera mise incessamment à louer. Depuis les dernières élections aucun d’eux n’a proposé, devant la plus petite assemblée de fermiers, le rétablissement des lois-céréales qui doivent mourir en 1849. (Mouvement d’attention.) Je ne pense pas non plus qu’ils blâmeraient beaucoup lord John Russell s’il faisait ce que je pense qu’il devrait faire, s’il suspendait les lois-céréales jusqu’à ce qu’elles soient définitivement abolies en 1849. (Vifs applaudissements.) Mais ils veulent combattre en faveur des lois de navigation. Eh bien ! nous les suivrons sur ce terrain-là, et avec un vigoureux effort nous leur enlèverons les lois de navigation comme nous leur avons enlevé les lois-céréales. Ils nous attaqueront ensuite sur les intérêts des Indes occidentales ; nous ne demandons pas mieux, et de nouveau nous les battrons sur cette question comme sur toutes les autres. (Applaudissements.)

M. Wilson porte un toast à la reine ; après lui, M. Armitage, maire de Manchester, propose le toast suivant :

Aux membres libres-échangistes des deux Chambres du Parlement ; au succès de leurs efforts pour compléter la chute de tous les monopoles !

M. F. M. Gibson, membre du Parlement de Manchester, et vice-président du Board of trade, répond à ce toast. L’orateur remercie d’abord l’auteur du toast au nom de ses collègues absents ; puis il s’excuse sur son émotion : Je devrais être, direz-vous peut-être, rassuré comme le chasseur qui entend le son du cor ; car ce n’est pas la première fois que je prends la parole dans cette enceinte ; mais je vous affirme que lorsque je pense à quel public éclairé et au courant de la question j’ai