Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 3.djvu/320

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Ladies et gentlemen, le président du conseil de la Ligue devait aujourd’hui occuper le fauteuil ; mais quand je vous aurai expliqué la cause de son absence, vous serez, comme moi, convaincus qu’il ne pouvait pas être plus utilement occupé dans l’intérêt de notre cause. Il est en ce moment engagé dans les dispositions qu’exige la grande lutte électorale qui se prépare dans le Sud-Lancastre ; et connaissant, comme je le fais, l’habileté extraordinaire de M. G. Wilson en cette matière, je suis certain qu’il n’est aucun homme dont on eût plus mal à propos négligé les services. (Bruyantes acclamations.) Lorsque je promène mes regards sur la foule qui se presse dans ce vaste édifice, quand je considère combien de fois elle y a déployé son enthousiasme, combien de fois elle y est accourue, non pour s’abreuver des charmes de l’éloquence, mais pour montrer au monde qu’elle adhère pleinement aux principes que la Ligue veut faire prévaloir, je suis certain aussi qu’en ce moment des milliers de cœurs battent dans cette enceinte, animés du vif désir de voir la lutte qui vient de s’ouvrir dans le Lancastre se terminer par le triomphe de la cause de la liberté commerciale. (Acclamations prolongées.) Il y a des bourgs de peu d’importance où nous ne pouvons compter sur aucune ou presque aucune voix indépendante, et, sous ce rapport, les résolutions du Lancastre ont plus de poids que celles d’une douzaine de bourgs tels que Woodstock ou Abingdon. C’est pourquoi les vives sympathies de ce meeting se manifestent au sujet de la lutte actuelle, et il désire que les électeurs du Lancastre sachent bien toute l’importance qu’il y attache. Et quelle que soit notre anxiété, je crains encore que nous ne voyons pas ce grand débat avec tout l’intérêt qu’il mérite (Écoutez !) J’ai souvent rencontré des personnes dans le sud de l’Angleterre qui parlent du Lancastre comme d’un comté d’une importance ordinaire ; comme n’en sachant pas autre chose, si ce n’est — qu’il renferme un grand nombre de manufacturiers avares et cupides, dont quelques-uns très-riches, et une population compacte d’ouvriers brutalisés, mal payés et dégradés ; — qu’il contient un grand nombre de villes considérables, de morne apparence, reliées entre elles par des chemins de fer (rires) ; que chaque trait de ce pays est plus