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1839 70 sh.
1840 66
1841 64
1842 57
1843 50
1844 51
1845, premiers mois 45


Et cette période n’a pas manqué d’être suivie de la réaction vers la cherté, dont nous sommes témoins aujourd’hui.

Il est de notoriété que la fin de cette première période a été signalée par le phénomène de la pléthore financière et industrielle, qui a jeté l’Angleterre dans des spéculations désordonnées sur les chemins de fer ; et nous n’avons pas besoin de dire que le triste cortége, qui accompagne toujours les années de disette (1846), ne fait pas non plus défaut en 1847.

En résumé, nous voyons quatre époques de disette alterner avec trois époques d’abondance.

Il est des personnes qui seront portées à croire que c’est là un jeu de la nature, un caprice des saisons. Nous pensons au contraire qu’il est peu de produits de l’industrie humaine dont le cours, sous un régime entièrement libre, fût plus régulier que celui du blé. Et, sans entrer ici dans des considérations à l’appui de cette opinion, nous nous contenterons de dire que la permanence des prix a été d’autant plus constante, dans divers pays, que ces pays ont joui de plus de liberté, ou du moins ont adopté une législation moins exagérée que celle de la Grande-Bretagne. Les désastreuses fluctuations que nous venons de décrire sont dues presque exclusivement à l’échelle mobile.

Et qu’on n’imagine pas que les périodes de prospérité, qui ont succédé si régulièrement à des périodes de souffrance, ont été pour l’Angleterre une compensation suffisante. Sans doute, les quatre époques des grandes crises, semblables à celles dont nous sommes témoins aujour-