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yeux sur vos champs et non sur un hôtel de la rue de Grenelle.




Le ministre des cultes aux ministres de la religion.


Citoyens,


Cette lettre a pour objet de prendre congé de vous. La liberté des cultes est proclamée. Vous n’aurez affaire désormais, comme tous les citoyens, qu’au ministre de la justice. Je veux dire que si, ce que je suis loin de prévoir, vous usez de votre liberté de manière à blesser la liberté d’autrui, troubler l’ordre, ou choquer l’honnêteté, vous rencontrerez infailliblement la répression légale, à laquelle nul ne doit être soustrait. Hors de là, vous agirez comme vous l’entendrez, et cela étant, je ne vois pas en quoi je puis vous être utile. Moi et toute la vaste administration que je dirige, nous devenons un fardeau pour le public. Ce n’est pas assez dire ; car à quoi pourrions-nous occuper notre temps sans porter atteinte à la liberté de conscience ? Évidemment, tout fonctionnaire qui ne fait pas une chose utile, en fait une nuisible par cela seul qu’il agit. En nous retirant, nous remplissons donc deux conditions du programme républicain : économie, liberté.


Le Secrétaire du ministère introuvable,

F. B.