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sommes décidés, quant à nous, à flétrir ces doctrines à mesure qu’elles oseront se produire et de quelque bouche qu’elles émanent ; car elles ne sont pas seulement ridiculement absurdes, elles sont surtout anarchiques et antisociales. En effet, à moins de vouloir s’en tenir à de puériles déclamations, il faut bien reconnaître que le mobile qui fait agir les producteurs est le même dans tous les pays. Si donc le travailleur anglais a intérêt à l’abaissement et à la ruine du globe, il en est de même de tous les travailleurs belges, français, espagnols, allemands ; et nous vivons dans un monde où nul ne peut s’élever que par la destruction de l’humanité tout entière.

Mais, dira-t-on, M. de Noailles n’a fait qu’exprimer une idée généralement reçue. N’est-il pas vrai que les Anglais cherchent surtout des débouchés, et que par conséquent leur but principal est de vendre, non d’acheter ?

Non, cela n’est pas vrai, et ne le serait pas alors que les Anglais le croiraient eux-mêmes. Nous convenons que, pour leur malheur et celui du monde, ce faux principe, qui est celui du régime protecteur, a dirigé toute leur politique pendant des siècles ; ce qui explique et justifie les défiances universelles dont M. de Noailles a été l’organe. Mais enfin, l’Angleterre s’est placée aujourd’hui sous l’influence d’un principe diamétralement opposé, le principe de la liberté ; et, dans cet ordre d’idées, ce qui est vrai, le voici ; c’est beaucoup plus simple et beaucoup plus consolant :

Les Anglais désirent jouir d’une foule de choses qui ne viennent pas dans leur île, ou qui n’y viennent qu’en quantité insuffisante. Ils veulent avoir du sucre, du thé, du café, du coton, du bois, des fruits, du blé, du beurre, de la viande, etc. Pour obtenir ces choses au dehors, il faut les payer, et ils les payent avec les produits de leur travail. — Les importations d’un peuple sont les jouissances qu’il se procure, et ses exportations sont le payement de ces jouis-