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le communisme, et son attitude toujours hostile à l’économie politique ? À cet égard, nous avons préféré nous abstenir que de hasarder des conjectures.

Mais l’Atelier nous donne lui-même les motifs de sa sympathie et de son antipathie.

Ils sont au nombre de trois.

1o Notre doctrine est en cours d’expérience, tandis que celle des communistes est inappliquée et inapplicable ;

2o Les économistes appartiennent à la classe riche et lettrée, tandis que les communistes appartiennent à la classe pauvre et illettrée ;

3o L’économie politique est l’expression du côté inférieur de l’homme et est inspirée par l’égoïsme, tandis que le communisme n’est que l’exagération d’un bon sentiment, du sentiment de la justice.

Voilà pourquoi l’Atelier, fort doucereux envers les communistes, se croit obligé de tirer sur nous, comme il le dit, à boulets rouges et aussi rouges que possible.

Examinons rapidement ces trois chefs d’accusation.

Notre doctrine est en cours d’expérience ! L’Atelier veut-il dire qu’il y a quelque part des possessions individuelles reconnues, et que toute liberté n’est pas détruite ? Mais comment en fait-il une objection contre nous, lui qui veut et la propriété, et la liberté ? Veut-il insinuer que la propriété est trop bien garantie, la liberté trop absolue, et qu’on a laissé prendre à ces deux principes, bons en eux-mêmes, de trop grands développements ? Au point de vue spécial des échanges, nous nous plaignons, il est vrai, du contraire. Nous soutenons que la prohibition est une atteinte à la liberté, une violation de la propriété, et principalement de la propriété du travail et des bras ; d’où il suit que c’est un système de spoliation réciproque, des avantages duquel un grand nombre est néanmoins exclu. Quiconque se déclare à cet égard notre adversaire, est tenu