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Sa maison brûla. Il fut bien obligé de se défaire de son or pour la reconstruire. Il en resta plus pauvre. Fut-ce parce qu’il s’était défait de son or ? Non, mais parce que sa maison avait brûlé. — Un fléau est un fléau. Il ne le serait pas si l’on était aussi riche après qu’avant.

« Le blé consommé, l’argent exporté, que reste-t-il à l’acheteur ? » demande le National. — Il lui reste de n’être pas mort de faim, ce qui est quelque chose.

Nous demanderons à notre tour : Si l’Angleterre n’eût consommé ce blé et exporté cet argent, que lui resterait-il ? des cadavres[1].


22. — DU COMMUNISME.


27 Juin 1847.


Les préjugés économiques ne sont peut-être pas le plus grand obstacle que rencontrera la liberté commerciale. Entre hommes qui diffèrent d’opinion sur un point, à la vérité fort important, d’économie politique, la discussion est possible, et la vérité finit toujours par jaillir de la discussion.

Mais il est des systèmes si complétement étrangers à toutes les notions reçues, qu’entre eux et la science il ne se trouve pas un terrain commun qui puisse servir de point de départ au débat.

Tel est le communisme, tels sont les systèmes qui n’admettent pas la propriété, et ceux qui reposent sur cette donnée : que la société est un arrangement artificiel imaginé et imposé par un homme qu’on appelle législateur, fondateur des États, père des nations, etc.

Sur ces systèmes, l’observation des faits et l’expérience

  1. V. sur la balance du commerce, tome IV, page 52, et tome V, page 402 ; puis le chap. Échange, tome VI. (Note de l’éditeur.)