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cher en lui, c’est la connaissance des objets sur lesquels il sera appelé à discuter, en d’autres termes, la capacité en économie politique et en législation.

On ne pourra pas contester que M. Faurie remplisse cette première condition. L’habileté avec laquelle il a géré ses affaires particulières est une garantie qu’il saura administrer les affaires publiques ; ses connaissances en finances pourront être à la chambre d’une grande utilité ; enfin, toute sa vie, il s’est livré avec ardeur à l’étude des sciences morales et politiques.

La capacité de bien faire ne suffit pas à notre mandataire, il faut encore qu’il en ait la volonté ; et cette volonté ne peut nous être garantie que par un passé invariable, une indépendance absolue dans le caractère, la fortune et la position sociale.

Sous tous ces rapports, M. Faurie doit satisfaire les exigences de l’électeur le plus sévère.

Aucune variation dans son passé ne peut nous en faire redouter pour l’avenir. Sa probité, dans la vie privée, est connue, et la vertu, chez M. Faurie, n’est pas un sentiment vague, mais un système arrêté et invariablement mis en pratique ; en sorte qu’il serait difficile de trouver un homme dont la conduite et les opinions fussent plus en harmonie. Sa probité politique est poussée jusqu’au scrupule ; sa fortune le met au-dessus de toutes les séductions, comme son courage au-dessus de toutes les craintes ; il ne veut pas de places et ne peut pas en vouloir ; il n’a ni fils ni frères, en faveur desquels il puisse, à nos dépens, compromettre son indépendance ; enfin l’énergie de son caractère en fera pour nous, non un solliciteur intrépide (il est bon de le dire), mais au besoin un défenseur opiniâtre.

Si, à la justesse des idées et à l’élévation des sentiments on désirait, comme condition, sinon indispensable, du moins avantageuse, le talent de la parole, je n’oserais affir-