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trer surtout, c’est que la liberté des échangea fera disparaitre les dangers militaires qu’il redoute. — Pour moi, j’aimerais mieux combattre quelques années de plus et vaincre les préjugés nationaux aussi bien que les préjugés économiques. Je ne suis pas fâché que les protectionnistes aient choisi ce champ de bataille. — Mon intention est de publier, dans notre journal, les débats du parlement et principalement les discours des free-traders.


Le 15.

Mon ami, je ne vous cacherai pas que je suis effrayé du vide qui se fait autour de nous. Nos adversaires sont pleins d’audace et d’ardeur. Nos amis au contraire se découragent et deviennent indifférents. Que nous sert d’avoir mille fois raison, si nous ne pouvons nous faire entendre ? La tactique des protectionnistes, bien secondés par les journaux, est de nous laisser avoir raison tout seuls.


Paris, 25 février 1848.

Mon cher Cobden, vous savez déjà nos événements. Hier nous étions une monarchie, aujourd’hui nous sommes une république.

Je n’ai pas le temps de raconter, je veux seulement vous soumettre un point de vue de la plus haute importance.

La France veut la paix et en a besoin. Ses dépenses vont s’accroître, ses recettes s’affaiblir et son budget est déjà en  déficit. Donc, il lui faut la paix et la réduction de son état militaire.

Sans cette réduction, pas d’économie sérieuse possible, par conséquent pas de réforme financière, pas d’abolition de taxes odieuses. — Et sans cela, la révolution se dépopularise.

Or, la France, vous le comprendrez, ne peut pas prendre