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se monte pour la dépense à 40 000 francs, pour la première année ; et la recette, en supposant 1 000 abonnés à 10 francs, n’est que de 10 000 francs : perte, 30 000 francs.

Bordeaux, je l’espère, consentira à en supporter une partie. Mais je dois aviser à couvrir la totalité. J’ai pensé à vous. Je ne puis demander à l’Angleterre une subvention avouée ou secrète, elle aurait plus d’inconvénients que d’avantages. Mais ne pourriez-vous pas nous avoir 1 000 abonnements à une demi-guinée ? ce serait pour nous une recette de 500 livres sterling ou 12 500 francs, dont 10 000 francs nets, frais de poste déduits. Il me semble que Londres, Manchester, Liverpool, Leeds, Birmingham, Glasgow et Édimbourg suffiraient pour absorber ces 1 000 exemplaires, en abonnements réels que vos agents faciliteront. Il n’y aurait pas alors subvention, mais encouragement loyal, qui pourrait être hautement avoué.

Quand je vois la timidité de nos soi-disant free-traders, et combien peu ils comprennent la nécessité de s’attacher à un principe absolu, je ne vous cacherai pas que je regarde comme essentiel de prendre l’initiative de ce journal, d’en avoir la direction ; car si, au lieu de précéder l’association, il la suit, et est obligé d’en prendre l’esprit au lieu de le créer, je crains que l’entreprise n’avorte.

Veuillez me répondre le plus tôt que vous pourrez et me donner franchement vos conseils.


Paris, 11 avril 1846.

Mon cher Monsieur, je m’empresse de vous annoncer que votre réponse à l’adresse des économistes paraîtra dans le journal de ce mois qui se publie du 15 au 20. — La traduction en est un peu faible, celui à qui elle est principalement adressée ayant cru convenable d’adoucir quelques expressions, afin de ménager la susceptibilité de notre public. Cette susceptibilité est réelle, et de plus elle est habilement