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A placer son second étage,
S’écrie : Il est fini ! Son frère, murmurant,
Se fâche, & d’un seul coup détruit son long ouvrage ;
Et voilà le cadet pleurant.
Mon fils, répond alors le père,
Le fondateur c’est votre frère,
Et vous êtes le conquérant.

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FABLE XV.

Le Lierre & le Thym.



Que je te plains, petite plante !
Disait un jour le lierre au thym :
Toujours ramper, c’est ton destin ;
Ta tige chétive & tremblante
Sort à peine de terre, & la mienne dans l’air,
Unie au chêne altier que chérit Jupiter,
S’élance avec lui dans la nue.
Il est vrai, dit le thym, ta hauteur m’est connue ;
Je ne puis sur ce point disputer avec toi :
Mais je me soutiens par moi-même ;
Et, sans cet arbre, appui de ta foiblesse extrême,
Tu ramperois plus bas que moi.

Traducteurs, éditeurs, faiseurs de commentaires,
Qui nous parlez toujours de grec ou de latin