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il en conclut que ce Salomon, si révéré dans l’Orient pour sa sagesse, son esprit, sa puissance, ses ouvrages, étoit Joseph, fils de Jacob, premier ministre d’Égypte. De là, revenant à Ésope, il fait un rapprochement fort ingénieux d’Ésope et de Joseph, tous deux soumis à l’esclavage et faisant prospérer la maison de leur maître, tous deux enviés, persécutés, et pardonnant à leurs ennemis ; tous deux voyant en songe leur grandeur future, et sortant d’esclavage à l’occasion de ce songe ; tous deux excellant dans l’art d’interpréter les choses cachées ; enfin tous deux favoris et ministres, l’un du Pharaon d’Égypte, l’autre du roi de Babylone.

Mais, sans adopter toutes les opinions de M. Boulanger, je me borne à regarder comme à peu près sûr que ce prétendu Ésope n’est qu’un nom supposé sous lequel on répandit dans la Grèce des apologues connus long-temps auparavant dans l’Orient. Tout nous vient de l’Orient ; et c’est la fable, sans