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ÉPILOGUE


C’est assez, suspendons ma lyre,
Terminons ici mes travaux :
Sur nos vices, sur nos défauts,
J’aurois encor beaucoup à dire ;
Mais un autre le dira mieux.
Malgré ses efforts plus heureux,
L’orgueil, l’intérêt, la folie,
Troubleront toujours l’univers.
Vainement la philosophie
Reproche à l’homme ses travers ;
Elle y perd sa prose & ses vers.
Laissons, laissons aller le monde
Comme il lui plaît, comme il l’entend ;
Vivons caché, libre & content,
Dans une retraite profonde.
Là, que faut-il pour le bonheur ?
La paix, la douce paix du cœur,
Le désir vrai qu’on nous oublie,
Le travail qui sait éloigner
Tous les fléaux de notre vie ;
Assez de bien pour en donner,
Et pas assez pour faire envie.

FIN