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dit « M. Marmontel, La Fontaine a oui dire ce qu’il raconte, mais il l’a vu, il croit le voir encore. Ce n’est pas un poëte qui imagine, ce n’est pas un conteur qui plaisante ; c’est un témoin présent à l’action, et qui veut vous y rendre présent vous-même : son érudition, son éloquence, sa philosophie, sa politique, tout ce qu’il a d’imaginadon, de mémoire, de sentiment, il met tout en œuvre, de la meilleure foi du monde, pour vous persuader ; et c’est cet air de bonne foi, c’est le sérieux avec lequel il mêle les plus grandes choses avec les plus petites, c’est l’importance qu’il attache à des jeux d’enfants, c’est l’intérêt qu’il prend pour un lapin et une belette, qui font qu’on est tenté de s’écrier à chaque instant, Le bon homme ! etc. »

M. Marmontel a raison ; quand ce mot est dit, on pardonne tout à l’auteur, on ne s’offense plus des leçons qu’il nous fait, des vérités qu’il nous apprend ; on