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Nous ne désirons rien, sinon qu’un peu de pluie
Fasse pousser nos artichauts.
— C’est là tout ? — Oui vraiment. — Tu seras satisfaite,
Dit le vieillard : demain je célèbre la fête
De Jupiter ; je lui dirai deux mots.
Adieu, ma fille. — Adieu, mon père.
Le prêtre de ce pas s’en va chez la potière
L’interroger, comme sa sœur,
Sur son mari, sur son bonheur.
— Oh ! répond celle-ci, dans mon petit ménage,
Le travail, l’amour, la santé,
Tout va fort bien, en vérité ;
Nous ne pouvons suffire à la vente, à l’ouvrage :
Notre unique désir seroit que le soleil
Nous montrât pius souvent son visage vermeil
Pour sécher notre poterie.
Vous, pontife du dieu de l’air,
Obtenez nous cela, mon père, je vous prie ;
Parlez pour nous à Jupiter,
— Très volontiers, ma chère amie :
Mais je ne sais comment accorder mes enfants ;
Tu me demandes du beau temps,
Et ta sœur a besoin de pluie.
Ma loi, je me tairai, de peur d’être en défaut.
Jupiter, mieux que nous, sait bien ce qu’il nous faut ;
Prétendre le guider seroit folie extrême ;