Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée


Les tigres d’alentour vont se cacher tremblants.
Égaux en vigueur, en courage,
Ce combat fut plus long qu’aucun de ces combats
Qui d’Achille ou d’Hector signalèrent la rage ;
Car les dieux ne s’en mêloient pas.
Après une heure ou deux d’efforts & de morsures,
Nos héros, fatigués, déchirés, haletants,
S’arrêtèrent en même temps.
Couverts de sang & de blessures,
N’en pouvant plus, morts à demi,
Se traînant sur le sable, à la source ils vont boire :
Mais pendant le combat la source avoit tari.
Ils expirent auprès.
Vous lisez votre histoire,
Malheureux insensés, dont les divisions,
L’orgueil, les fureurs, la folie,
Consument en douleurs le moment de la vie :
Hommes, vous êtes ces lions ;
Vos jours, c’est l’eau qui s’est tarie.



FABLE III

La Colombe & son nourrisson

Une colombe gémissoit
De ne pouvoir devenir mère :