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Les bonnes pommes ménageoit ;
Mais lorsqu’il en trouvoit quelqu’une de pourrie,
En soupirant il la mangeoit.
Son fils, jeune écolier, faisant fort maigre chère,
Découvrit à la fin les pommes de son père.
Il attrape les clefs, & va dans ce réduit,
Suivi de deux amis d’excellent appétit.
Or vous pouvez juger le dégât qu’ils y firent,
Et combien de pommes périrent.
L’avare arrive en ce moment,
De douleur, d’effroi palpitant.
Mes pommes ! crioit-il : coquins, il faut les rendre,
Ou je vais tous vous faire pendre.
Mon père, dit le fils, calmez-vous, s’il vous plaît ;
Nous sommes d’honnêtes personnes :
Et quel tort vous avons-nous fait ?
Nous n’avons mangé que les bonnes.



FABLE X

L’Habit d’Arlequin



Vous connoissez ce quai nommé de la Ferraille,
Où l’on vend des oiseaux, des hommes & des fleurs.
À mes fables souvent c’est là que je travaille ;