Que d’aimables héros parmi leurs citoyens !
A-t-on jamais plus fait avec moins de moyens ?
Des nations c’est la première.
Parbleu, dit l’oison en colère,
Messieurs, je vous trouve plaisants :
Et les Romains, que vous en semble ?
Est-il un peuple qui rassemble
Plus de grandeur, de gloire & de faits éclatants ?
Dans les arts, comme dans la guerre,
Ils ont surpassé vos amis :
Pour moi, ce sont mes favoris ;
Tout doit céder le pas aux vainqueurs de la terre.
Chacun des trois pédants s’obstine en son avis ;
Quand un rat, qui de loin entendoit la dispute,
Rat savant, qui mangeoit des thèmes dans sa hutte,
Leur cria : Je vois bien d’où viennent vos débats :
L’Égypte vénéroit les chats,
Athènes les hiboux, & Rome, au Capitole,
Aux dépens de l’État, nourrissoit des oisons :
Ainsi notre intérêt est toujours la boussole
Que suivent nos opinions.
Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/133
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