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il n’y avoit point de prophète, on ne l’a pu faire. Et sous les Babyloniens, où nulle persécution n’a été faite, et où il y avoit tant de prophètes, l’auroient-ils laissé brûler ?

Josèphe se moque des Grecs qui ne souffriroient.

Tertull. : Perinde potuit abolefactam, etc. Lib. I, de Cultu fœm., cap. iii. Il dit que Noé a pu aussi bien rétablir en esprit le livre d’Énoch, perdu par le déluge, qu’Esdras a pu rétablir les Écritures perdues durant la captivité.

Eusèbe, lib. V, Hist., cap. viii : Deus glorificatus est, etc. epi Naboukodonosor[1]. Il allègue cela pour prouver qu’il n’est pas incroyable que les Septante aient expliqué les Ecritures saintes avec cette uniformité que l’on admire en eux. Et il a pris cela de saint Irénée. Euseb., lib. V. cap. xxv.

Saint Hilaire, dans la préface sur les Psaumes, dit qu’Esdras mit les Psaumes en ordre.

L’origine de cette tradition vient du XIVe chapitre du IVe livre d’Esdras.

Contre la fable d’Esdras. II Machab., ii ; —Josèphe, Antiquités. Cyrus prit sujet de la prophétie d’Isaïe de relâcher le peuple. Les juifs avoient des possessions paisibles sous Cyrus en Babylone, donc ils pouvoient bien avoir la loi. — Josèphe, en toute l’histoire d’Esdras, ne dit pas un mot de ce rétablissement. — IV Rois, xvii, 27.

24.— Si la fable d’Esdras est croyable, donc il faut croire que l’Écriture est écriture sainte. Car cette fable n’est fondée que sur l’autorité de ceux qui disent celle des Septante, qui montre que l’Écriture est sainte. Donc, si ce conte est vrai, nous avons notre compte par là ; sinon, nous l’avons d’ailleurs. Et ainsi ceux qui voudroient ruiner la vérité de notre religion, fondée sur Moïse, l’établissent par la même autorité par où ils l’attaquent. Ainsi, par cette providence, elle subsiste toujours.

25. — Contre ceux qui abusent des passages de l’Écriture, et qui se prévalent de ce qu’ils en trouvent quelqu’un qui semble favoriser leur erreur.

Le chapitre de vêpres, le dimanche de la Passion. L’oraison pour le roi.

Explication de ces paroles : « Qui n’est pas pour moi est contre moi[2]. »

Et de ces autres : « Qui n’est point contre vous est pour vous[3]. » Une personne qui dit : Je ne suis ni pour ni contre ; on doit lui répondre. Une des antiennes des vêpres de Noël : Exortum est in tenebris lumen rectis corde[4].

26. — Tradition ample du péché originel selon les juifs.

Sur le mot de la Genèse, viii, 21. (La composition du cœur de l’homme est mauvaise dès son enfance.) Rabbin Moïse Haddarschan : Ce mauvais levain est mis dans l’homme dès l’heure où il est formé. Masseche Succa : Ce mauvais levain a sept noms dans l’Écriture. Il est appelé mal, prépuce, immonde, ennemi, scandale, cœur de pierre, aquilon ;

  1. Indication de deux passages d’Eusèbe. Pascal cite la première phrase dans la traduction latine, et la seconde dans le texte même.
  2. Matth., xii, 30.
  3. Marc, ix, 39.
  4. Ps. cxi, 4.