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sur l’abbaye royale de la vassin.

durent continuer à entretenir avec soin les tombeaux de leurs bienfaiteurs dans le cimetière attenant au couvent, car il est à remarquer que les sires et dames de La Tour ne furent pas à La Vassin enterrés dans l’église, mais bien dans le cimetière contigu : « Conventus teneatur, dit le testament de Bertrand III (1286), facere processionem super tumulum matris ipsius testatoris et avis su et parentum suorum jacentium in cimiterio dicti loci. » Les fondateurs d’une église avaient, cependant, le droit d’avoir leur tombeau dans le chœur, de même que seuls ils Pouvaient apposer leur blason à la principale voûte de l’édifice, tandis que la tombe des simples bienfaiteurs se trouvait sous le porche ou dans la nef, et leurs armoiries peintes seulement sur les tableaux ne devaient figurer ni sur les vitraux du chœur ni sur les pierres du monument[1].

En 1302, l’abbesse Castellone rendit foi et hommage à Bernard VIII de La Tour.

Les anciens auteurs nous ont conservé les détails de la cérémonie de l’hommage qui était l’acte par lequel le vassal reconnaissait la supériorité de son seigneur et s’avouait son homme[2].

En Auvergne, l’hommage était dit de bouche et de mains[3], parce que le vassal en jurant fidélité mettait ses mains dons les mains de son seigneur et l’embrassait ensuite, en signe de foi. Néanmoins, tous les vassaux n’étaient pas indistinctement admis à embrasser leur suzerain, mais seulement les vassaux nobles[4]. C’est ce qu’exprime d’une façon pittoresque l’auteur du Roman de la Rose dans le passage suivant :

Je n’i laisse mie touchier
Chascun bouvier, chascun bouchier,
Mais estre doit courtois et frans
Celui duquel homage prens.
  1. Maréchal, t. 2, p. 153 et 156.
  2. Brussel, Usage des fiefs, t. 1er . — Ducange, V° Hominium.
  3. Justel, Preuves, p. 93, 95 et 96.
  4. Delaurière, Glossaire du Droit français, au mot Bouche.