Page:Épinay - Les Conversations d’Émilie, 1781, tome 2.pdf/475

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
465
Conversation.

fortement combien vous m’étiez chere, qu’en faiſant le pénible éfort de vous éloigner de moi pour votre plus grand bien, & de vous priver pour un temps de l’apui trop conſtant de la tendreſſe maternelle, qui a auſſi ſes dangers, & qu’il faut peut-être compter parmi les inconvéniens de l’éducation domeſtique.

Emilie.

O dieu ! pouvez-vous penſer ainſi ? Si vous voulez me voir mourir bien-tôt, vous n’avez qu’à ſuivre ces idées.

La Mere.

Vous coupez là le nœud de la piece par une cataſtrophe.

Emilie.

Heureuſement, heureuſement il n’y a point de danger ; il n’y a point d’éducation publique qui vous conviene.

La Mere.

Encore ici il faudrait être en garde contre les illuſions de l’intérêt. Je ne