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Dix-septieme

ſa mauvaiſe ſanté l’empêchait de ſuivre ſa fille à la promenade, & de partager ſes exercices du corps, c’était l’enfant qui s’en affligeait. Ses progrès en tout genre furent ſenſibles ; & lorſque l’étourderie & l’inconſéquence de ſon âge l’expoſaient à quelque écart, un mot, un regard de ſa mere, n’était pas dit, n’était pas lancé, que la jeune fille avait déja ſenti & réparé ſon petit tort. Une choſe qui me frapa, c’eſt que c’était toujours elle qui ſe reprochait ſes petites fautes la premiere, qui s’en accuſait à ſa mere ; & celle-ci était ordinairement réduite au rôle bien ſatiſfaiſant pour une mere, d’atténuer la faute, d’en chercher le côté excuſable, & de prendre, pour ainſi dire, ſon enfant ſous ſa protection contre ſa propre ſévérité. Le ſeul ſujet de déſunion que je pus remarquer entre deux perſones ſi étroitement liées, c’eſt que ſa mere ſe