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Seizieme

connais ni la cauſe ni le but. Je contemplerai l’immenſité de l’univers & ſes abymes, afin de me guérir de l’orgueil de me croire quelque choſe. J’obſerverai les ſoins de l’auteur de la nature pour le plus chétif & le plus petit des êtres créés, afin de ne me point croire abandonée ».

Cela eſt beau, Maman.

« J’emploîrai mon loiſir à conſidérer l’ordre & la magnificence de ſes ouvrages, afin d’avoir des ſujets continuels d’admirer & de me réjouir. Tous les êtres vivans & inanimés obéiſſent à ſa loi, & trouvent leur bonheur & leur conſervation dans cette obéiſſance. Je ferai ſoumiſe à ſa volonté, afin d’être auſſi heureuſe ».

Allons, obéiſſons. Mais, Maman, eſt-il bien ſûr que le bonheur viene toujours de cette obéiſſance ?