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Pensais-tu donc que le Génie
Qui te place au trône des arts,
Long-temps d’une Gloire impunie
Blesserait de jaloux regards ?
Non, non, tu dois payer la Gloire ;
Tu dois expier ta mémoire
Par les orages de tes jours ;
Mais ce torrent qui dans ton onde
Vomit sa fange vagabonde,
N’en saurait altérer le cours.

Poursuis ta brillante carrière,
Ô dernier Astre des Français !
Ressemble au Dieu de la lumière,
Qui se venge par des bienfaits.
Poursuis ! que tes nouveaux ouvrages
Remportent de nouveaux outrages
Et des lauriers plus glorieux :
La Gloire est le prix des Alcides !
Et le Dragon des Hespérides
Gardait un or moins précieux.

C’est pour un or vain et stérile
Que l’intrépide fils d’Eson
Entraîne la Grèce docile
Aux bords fameux par la Toison.
Il emprunte aux forêts d’Épire
Cet inconcevable Navire
Qui parlait aux flots étonnés ;