Ornithologie du Canada, 1ère partie/Les Aigles du Canada


Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 17).

LES AIGLES DU CANADA.


Les aigles sont les plus puissants des Rapaces ; la plupart ne vivent que de chair palpitante, et ce n’est que dans des cas de disette extrême qu’ils touchent aux animaux morts. Les recherches les plus récentes donnent à l’Amérique du Nord cinq espèces d’aigles :[1] l’Aigle royal, l’Aigle du Nord, l’Aigle de Washington, l’Aigle gris, que l’on prétend être la femelle de l’Aigle du Nord, et l’Aigle à tête blanche. Des cinq espèces, si réellement il en existe cinq, car les naturalistes sont fort divisés sur ce point, le Canada peut en réclamer trois, et peut-être plus. Nous nous en tiendrons à ces trois espèces, qui sont fort belles ; remarquons, en passant, que tous les aigles tués cet automne autour de Québec[2] appartiennent à l’espèce aquila canadensis, Aigle royal ou doré. Cet oiseau est commun dans le nord et l’est de l’Europe, en Afrique et dans l’Asie Mineure. Le plumage est plus ou moins brun-roux ; les plumes de la tête et du cou sont d’un roux doré, avec la tige noire, les rémiges sont de couleur brun foncé ; les plumes des tarses sont d’un brun ferrugineux. Cette espèce a été longtemps connue sous trois noms différents, à cause des variations de couleur que le temps donne à sa livrée.




  1. Aquila Canadensis.
    Haliaetus pelagicus.
    Haliaetus Washingtonii.
    Haliaetus albicella.
    Haliaetus leucocephalus.
  2. Un fort bel aigle doré a été pris en novembre dernier, presque mort, sur une banquise de glace flottante, sur le lac St.-Pierre, près de Trois-Rivières. Affaissé par la pluie et le froid, il était fixé à la glace, les ailes pendantes. Le propriétaire de l’hôtel McPherson l’exhibe maintenant avec orgueil aux Trifluviens et aux étrangers : il est fort gros.