Nous tous/À Zola

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Nous tousG. Charpentier et Cie, éd. (p. 59-61).
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XXVI

À ZOLA


Pour savourer votre roman,
Je néglige Saint-Arroman
Et Fanfreluche,
Car avec sa vaillante amour,
Votre Pauline est à son tour
Ma coqueluche.

Mais dans ce livre soucieux,
Qui met des larmes dans mes yeux
Et sur ma joue,
On rencontre, mon cher Zola,
Un seul mot qui me désola.
Oui, je l’avoue.


Quand sous les rameaux du pommier
Qui fut dépouillé le premier,
Blanche, elle rêve,
(Peut-être du futur Abel,)
Ce qui fait alors le plus bel
Ornement d’Ève ;

Ce que Théophile Gautier
Chanta, savant dans son métier
Jusqu’au sublime ;
Par un effroi nauséabond,
Ce que le peintre pudibond
À tort supprime ;

Or ou sombre nuit dans les lys
Qui font la beauté de Cypris
Divine et tendre,
Ce qui sied à leur floraison,
Mon ami, vous avez raison
De le lui rendre.


Mais vous, peintre aux accords savants,
Associez les bruns vivants
Avec l’ivoire !
Car bien que la Galigaï
Aux jours de son règne haï
Fût assez noire,

Ô mon ami, c’est entendu,
Même alors, et dans ce temps du
Maréchal d’Ancre
Dont le sang nous éclaboussa,
On n’a jamais appelé ça :
La tache d’encre !


21 décembre 1883.