Monuments funéraires choisis dans les cimetières de Paris/46

Planche 46


Le premier des deux tombeaux ici gravés est celui que Bonaparte fit élever à Desaix dans l’église de l’Hospice du mont Saint-Bernard, où sont déposées les dépouilles mortelles de ce brave général. Son exécution fait beaucoup d’honneur au statuaire Moite. Le sarcophage est en marbre blanc ; il est élevé sur un socle en pierre, sur lequel sont gravés, à la manière égyptienne les attributs de la valeur et de la prudence. Le bas-relief du milieu représente le général expirant sur le champ de bataille de Marengo. Les deux pilastres attiques qui l’encadrent sont ornés des figures du Nil et du Pô, témoins de la gloire de Desaix. Ces deux figures sont d’une sculpture très-douce, pour ne pas nuire au bas-relief principal. Dans la frise on lit cette inscription : A Desaix, mort à la bataille de Marengo. Une couronne héroïque est placée dans le fronton, aux extrémités duquel sont deux petites Victoires ornant de guirlandes des candélabres, symbole de consécration.

La date de la translation au mont Saint-Bernard de ce monument, qui a été exécuté à Paris dans l’atelier de M. Moite, paraît devoir être reportée au 30 prairial an XIII (20 mai 1805).

Le tombeau de J.-J. Rousseau, dont nous donnons ici la gravure, est celui que M. Girardin fit élever en 1780 à Ermenonville, dans l’île des Peupliers, pour recevoir les restes mortels du philosophe qui prépara les esprits au grand drame, dont nous paraissons être arrivés au dénouement. Ce monument est en pierre ; il fait l’honneur à feu Lesueur, statuaire, qui, dans le bas-relief de la face principale du sarcophage, a su parfaitement caractériser l’homme de la nature dont il devait perpétuer le souvenir, et la tendance des écrits.

J.-J. Rousseau, mort le 2 juillet 1778, a été déposé dans l’île des Peupliers, le 4 janvier 1779, et transporté de là au Panthéon le 13 octobre 1791.