Michel Lévy frères (p. 173-183).



XV


— Eh bien, lui dit-il en entrant dans le pavillon, je sais tout, et ta peux parler librement. Le mal est grand, mais moins grand que je ne pensais. De mes deux filles aînées, également déraisonnables dans leur genre, une seule est vraiment hostile à mon bonheur. Éveline est bonne, et le cœur, joint à un fond d’équité naturelle, la ramènera toujours. Nathalie est une barre de fer, et s’appuie, pour blâmer et haïr, sur une si étrange théorie d’autorité, que je ne vois pas le remède… Cependant il doit exister : cherchons-le ensemble.

— Nathalie est une nature bizarre et sera difficilement heureuse, répondit Amédée. Il faut même s’attendre à ce qu’elle ne trouve jamais que des satisfactions relatives et incomplètes dans la vie. Mais n’est-il pas temps de vous soumettre à certaines désillusions, mon cher oncle ? La force et l’activité de votre cœur et de votre caractère vous ont fait croire qu’à force de travail, de dévouement, de soins et de bienfaits, vous pouviez faire le bonheur de tous ceux qui vous entourent…

— Je le reconnais, dit Dutertre ; c’était une chimère dont, au reste, je n’ai pas toujours été dupe autant que j’ai voulu le paraître pour conserver le courage dans mon âme et la foi dans celle des autres ; mais je le savais bien, et je sais plus que jamais aujourd’hui que, d’une part, le monde extérieur, loin de nous seconder, nous traverse ; que, de l’autre, les instincts de ceux pour qui nous travaillons nous résistent et combattent en eux-mêmes le bien que nous voulons leur faire. Dieu, dans sa mystérieuse sévérité, est au-dessus de tous nos efforts. Il nous donne des enfants, des frères, des amis dont il semble nous confier le bonheur et la vertu ; il nous en envoie d’autres qui semblent faits pour déjouer et méconnaître tous nos soins. Que sa volonté soit faite ! il faut l’accepter telle qu’elle est, croire qu’il ne crée rien d’inutile à l’ensemble des choses qui constituent l’harmonie générale, et que les travers mêmes de ceux que nous aimons ont leur raison d’être que nous reconnaîtrons plus tard. Cherchons donc le plan nouveau de conduite que je dois me tracer vis-à-vis de ma famille, et que cette nuit ne s’écoule pas, comme la dernière, sans amener une solution au moins provisoire. Dis-moi, avant tout, poursuivit Dutertre, si la mésintelligence qui règne ici est pire ou moindre en mon absence.

— Elle est pire en apparence, répondit Amédée ; elle est la même en réalité : votre présence contient les vivacités d’Éveline et modère ses caprices ; elle réduit au silence la voix amère de Nathalie, qui, chaque jour, verse une goutte de fiel dans le calice que boit votre femme. Mais vous ne voyez que la surface des choses : dès que vous avez le dos tourné, on se paye avec usure de la privation : ce sont des critiques mordantes à propos de tout, des allusions tirées par les cheveux, des contradiction obstinées sur les sujets les plus futiles, un ton tranchant qui impose silence ou un dénigrement plein de mépris à la moindre objection. Il semble même que, quand vous êtes ici, il y ait comme une menace suspendue sur la tête de ma pauvre tante. Elle la pudeur, la droiture, la candeur même, elle est accusée de coquetterie, de mystère, que sais-je ! C’est incompréhensible pour elle et pour moi-même, ce qu’on a l’air de lui reprocher quelquefois ! Ma tante s’en est émue d’abord, et puis elle s’est soumise avec une abnégation sans égale, et renfermée dans son martyre avec une force effrayante ; car ce martyre la consume et la brise.

— Oui, je le conçois, dit Dutertre en passant les mains sur son front brûlant. Olympe a le droit d’être la plus fière et la plus libre des créatures humaines, et elle se condamne, par amour pour moi, à en être la plus humble et la plus foulée. Ah ! pauvre femme ! mon amour lui a été fatal.

— Si vous l’entendiez parler de cet amour, vous comprendriez qu’elle le préfère, avec tous ses maux, à un bonheur sans trouble qui ne lui viendrait pas de vous. Soyez donc aussi courageux qu’elle, mon oncle !

— Ah ! qu’il est facile de l’être, quand à une âme vaillante on joint un corps robuste ! Mais, chez elle, l’enveloppe est délicate, et le corps succombe… Elle meurt, mon ami, elle meurt ! Ne le vois-tu pas ?

— Elle peut guérir. Il ne s’agit que de lui trouver un moyen de repos, un temps d’oubli ; car, tant que vos filles (et Nathalie surtout) ne seront pas mariées, vous l’avez dit, la solution ne peut être que provisoire.

— Mais elles ne peuvent tarder à se marier ; ne le penses-tu pas ?

— Elles tarderont peut-être plus que vous ne pensez. Éveline sera hésitante et capricieuse. Quant à Nathalie, qui est encore plus difficile à satisfaire dans son orgueil, elle ne s’avise pas d’un obstacle : c’est qu’elle inspire de l’éloignement au peu de personnes pour qui elle n’en éprouverait pas.

— Oui, dit Dutertre accablé ; n’aimant pas, elle ne se fait point aimer : c’est tout simple. Ah ! malheureux que je suis ! me voilà donc réduit à désirer que l’on me débarrasse de mes enfants !

— Non, non, vous ne le désirez pas, dit Amédée avec une généreuse énergie. Vous les sauverez vous-même. Voyons, quels seraient vos projets ?

— Renoncer à la carrière politique que je me suis laissé imposer, contrairement à mes goûts, par les suffrages de cette province ; rentrer dans la vie de famille, veiller sur mon intérieur, ne plus quitter ma femme d’un instant, tenir en bride ces appétits désordonnés de commandement ou d’indépendance qui ont trop grandi chez mes filles en mon absence.

— La lutte sera terrible, funeste peut-être. Et puis résolvez-vous ainsi cette grave question du devoir politique ? Pouvons-nous le sacrifier au devoir domestique ? Le sentiment du bien général ne doit-il pas l’emporter sur celui du bonheur individuel ?

— Il ne s’agit pas de mon bonheur à moi ! s’écria Dutertre ; il s’agit de la vie de ma femme et de la conscience de mes filles, qui s’égare faute de guide et de frein. D’ailleurs, le bien qu’on peut faire par la politique dans le temps où nous sommes, c’est peut-être un rêve, et le mortel dégoût que j’éprouve dans cette carrière m’est un sûr garant que ma vocation n’est pas là. Je suis un homme des champs, un simple conducteur de travaux, travailleur moi-même, ingénieur, pionnier, défricheur de landes, ami et enfant de la terre, compagnon et frère des ouvriers que je moralise en les occupant. Arrière les discoureurs qui ergotent sur cette grande question de l’agriculture sans connaître ni l’homme ni ses besoins, ni le sol et ses ressources ! À quoi me sert de passer ma vie à entendre des paradoxes et à les combattre sans succès ? Cela est bon pour ceux qui aiment les phrases et qui sont jaloux d’influence. Moi, je déteste les vaines paroles et n’ai pas besoin d’être député pour faire du bien autour de moi. Je donne ma démission et je reste parmi vous. Je marie mes filles, ce qu’elles ne sauront faire elles-mêmes, et je sauve ma femme. Voilà qui est décidé.

— Ce sera le bonheur de Caroline et le mien, répondit Amédée ; mais, quoi que vous fassiez, ce ne sera ni celui de ma tante ni le vôtre. Éveline et Nathalie s’habitueront vite à vous braver. Souvenez-vous qu’il y a deux ans, lorsque vous passiez ici la meilleure partie de l’année, et que leurs caractères n’étaient pas développés comme ils le sont aujourd’hui, il y avait déjà des luttes puériles, mais orageuses, que vous ne pouviez vaincre sans souffrir.

— Je souffrirai !

— Et la souffrance de ma tante en sera aggravée. N’oubliez pas que le seul fil auquel tienne son existence, c’est la croyance où elle est encore de votre bonheur.

— Il est vrai ! que faire donc ? Éloigner ma femme ? On croira que je ne l’aime plus, que je ne l’estime pas ! Éloigner mes filles ? Elles se diront haïes et chassées par Olympe ! Cependant, il faut les séparer d’elle à tout prix, ne fût-ce que pour quelques mois pendant lesquels ma pauvre malade guérirait ! mon Dieu ! mon Dieu ! c’est donc un crime que j’ai commis, de me remarier dans toute la force, dans toute la sincérité de mon être et de ma vie ! Le ciel m’est témoin que je ne croyais enfreindre ni les lois divines et humaines, ni les convenances sacrées de la nature, ni les liens augustes de la famille, en donnant à mon cœur cette compagne sans égale, à mes enfants cette mère sans tache. J’aimais passionnément, je l’avoue, et pourquoi en rougirais-je ? Qu’y a-t-il de plus grand, de plus religieux qu’un amour sanctifié par le serment d’une éternelle fidélité ? Mais je jure, sur l’honneur de ma première femme, que, si je n’avais pas cru la remplacer dignement auprès de ses filles, en leur donnant Olympe pour seconde mère, j’eusse vaincu et terrassé ma passion. Pourquoi donc une sorte de malédiction s’est-elle attachée au bonheur le plus légitime et à l’action la plus loyale de ma vie ?

Amédée, enfoncé dans un fauteuil, et les yeux fixés à terre, écoutait Dutertre avec une pieuse tristesse ; celui-ci, debout contre la croisée entr’ouverte, levait vers les astres son noble regard voilé par les larmes.

— Tenez, mon oncle, dit Amédée après quelques instants de silence, cette solution de fait que vous cherchez, je crois que Nathalie l’a trouvée. Son désir est de vous suivre à Paris. Pourvu qu’elle voie le monde et qu’elle gouverne, je ne dis pas une maison, elle en est incapable, mais un salon, sa vanité sera satisfaite et son superbe ennui se dissipera. Si elle ne se marie pas dans le courant de l’année, elle reviendra ici aux vacances avec vous, et, qu’elle y soit bien ou mal pour ma tante, ma tante aura eu le temps de guérir.

— C’est une excellente idée, répondit vivement Dutertre, et, si tel est son désir, je regrette qu’elle ne l’ait pas dit, ce soir, quand je provoquais sa confiance ; cet arrangement terminait tout à l’amiable… Mais il sera pris demain, et j’espère que cette satisfaction l’engagera à épargner ma femme et mon repos jusqu’à notre départ.

— Ne vous dissimulez cependant pas, reprit Amédée qu’il éprouvera quelques difficultés. Éveline sera jalouse de sa sœur aînée, et voudra la suivre, car Paris commence à devenir aussi son rêve.

— Je ne puis emmener Éveline, elle est trop folle. Je ne pourrais l’accompagner au bois de Boulogne, où elle voudra faire briller sa grâce à dompter un cheval ; elle ira avec un domestique, au moment où, absorbé par les affaires ou retenu à la chambre, je m’attendrai le moins à ses escapades. Elle se perdra de réputation sans vouloir y prendre garde, ou se posera en excentrique écervelée. Tout cela est bon ici, où l’on connaît l’innocence de sa vie, et où l’affection qu’on m’accorde l’entoure de bienveillance. Ailleurs, c’est impossible ! Mais nous tournerons la difficulté : Nathalie partira comme pour un mois, afin, dirons-nous, de régler quelques affaires de succession maternelle relatives à sa prochaine majorité. Elle restera à Paris sous divers prétextes ; au besoin, on endormira l’impatience d’Éveline par des promesses. D’ailleurs, Éveline est bonne, et, l’influence de Nathalie écartée, elle redeviendra charmante.

— À la bonne heure ! dit Amédée. Mais que ferez-vous de Nathalie là-bas ? Une fille de vingt ans, très-belle et vaniteuse, sinon coquette, peut-elle et doit-elle vivre seule ? car elle sera forcément seule toute la journée, grâce à vos occupations.

— Je ferai venir du Poitou ma sœur aînée, qui sera fort aise de voir Paris et qui demeurera avec nous. Ce sera un chaperon pour Nathalie ; elle est douce, bonne, et ne manque pas de jugement.

— Mademoiselle Élise Dutertre est une personne excellente, dit Amédée ; mais justement Nathalie la déteste.

— Quoi ! elle aussi, la pauvre vieille fille sans prétention et sans succès, même dans le passé ?

— Elle se permet, quand elle vient ici, de trouver vos filles un peu trop gâtées, et cela exaspère Nathalie.

— Ainsi, elle va haïr et tourmenter ma pauvre sœur comme elle fait de ma femme ? Eh bien, n’importe. Élise est calme, ferme, et lui tiendra tête. Elle s’en ira peut-être ; mais nous aurons gagné du temps. Sois certain que ce séjour de Paris ne réalisera pas les rêves de gloire et d’éclat de Nathalie. Telle n’est pas mon intention. Elle n’aura pas de salon, elle vivra retirée, malgré qu’elle en ait. Je n’aime pas le monde, moi, et je n’ai jamais compris une vie employée à la conversation banale. D’ailleurs, sache une chose qu’il est temps que je te dise : ma fortune, splendide parce que l’ordre y règne à côté de la libéralité, n’est cependant pas plus assurée qu’aucune fortune de ce monde. Je me suis engagé, il y a longues années, pour un ami bien cher qui avait perdu la sienne et qui l’a refaite grâce à moi. Mais il est mort en Amérique sans régulariser sa position envers moi et sans dégager ma signature. C’est le digne Murray, mon cousin par alliance, qui t’envoyait autrefois de si beaux papillons du Mexique et du Brésil. Si les associés qui lui succèdent sont ineptes ou de mauvaise foi, cette terrible signature, dont je demande en vain le retrait, peut me forcer à vendre une partie de mes immeubles ou à trouver des sommes considérables que je n’ai pas. Je puis donc être, malgré ma sagesse et la tienne, compromis comme tout le monde d’un jour à l’autre, et, sinon ruiné, du moins gêné. Dans cette situation, j’ai songé, sinon à diminuer mes dépenses, du moins à ne pas les augmenter. Au moment d’acheter un hôtel ravissant aux Champs-Élysées, pour faire venir un peu plus souvent et un peu plus longtemps ma famille à Paris, dans le courant de mes années d’exil, j’ai reculé devant une petite imprudence ; je me suis tenu à un simple loyer où je ne reçois que des hommes et des gens sérieux. Or, ma fille, tant qu’elle vivra près de moi, ne tiendra pas un salon d’hommes, et ne se fera pas un cortège de beaux esprits. Quelque dédain qu’elle ait pour mes idées bourgeoises à cet égard, il faudra qu’elle se plie aux conditions d’une existence bourgeoise. C’est un petit châtiment qu’elle aura mérité et cherché. Puisse-t-il lui être salutaire et lui apprendre à apprécier l’intérieur dont elle s’exile et où son retour sera salué, plus tard, comme celui de l’enfant prodigue.

Cette conclusion paraissant la meilleure, l’oncle et le neveu se séparèrent.

Dès le lendemain, Dutertre informa sa fille aînée de la résolution qu’il avait prise, sans lui dire toutefois, de peur d’un orage dont Olympe eût recueilli les coups, le projet qu’il avait formé de faire venir à Paris la vieille mademoiselle Dutertre, et les plans de retraite et d’économie qu’il s’était tracés. Forcé de jouer au plus fin avec elle, et de lui ménager ces surprises désagréables, il prit son parti de souffrir seul quand le moment de la colère et du désappointement serait venu.

Nathalie, se leurrant de brillantes espérances et désirant fort peu associer une rivale comme Éveline à ses futurs triomphes, promit sincèrement de suivre le plan de son père pour effectuer sans solennité leur séparation à la fin des vacances. Le front chargé d’ennuis de la muse s’éclaircit donc un peu, et, comme elle attribua la condescendance de son père au désir qu’Olympe avait de se débarrasser d’elle, elle cessa de la maudire et de la persécuter, sans cesser de la dénigrer tout bas.

Olympe eut donc un intervalle de repos où, sans savoir ce qui se préparait et ce que son mari avait souffert, elle s’imagina qu’il avait réussi à la réconcilier avec sa belle-fille.

— Ce grand cœur sait faire des miracles, disait-elle à Amédée, qu’elle croyait seul initié au secret de ses douleurs. Il réchauffe comme le soleil, et fond les glaces sur les hautes cimes.

Et déjà Olympe commençait à guérir, comme une plante vivace qui se relève au moment d’un orage. Que faisait Thierray à Mont-Revêche pendant que ces petits événements de famille suivaient leur cours à Puy-Verdon ? car, depuis la soirée où Éveline avait travaillé à le rendre jaloux d’Amédée, c’est-à-dire depuis huit jours environ, Thierray n’avait pas reparu. Il avait écrit qu’en descendant de cheval il s’était donné l’entorse la plus stupide du monde ; qu’il espérait cependant en être bientôt quitte, et qu’en attendant le bonheur d’aller faire sa cour aux dames de Puy-Verdon, il tâcherait d’endormir ses souffrances et de charmer ses ennuis en faisant les quatre cents vers dont mademoiselle Nathalie ne l’avait pas voulu tenir quitte.

— J’ai promis de les faire, ajoutait-il en finissant ; mais je n’ai pas promis de les faire lire ou entendre. Que mademoiselle Nathalie se rassure donc sur les funestes conséquences de ma fidélité à lui tenir parole.

Dutertre avait été voir Thierray, et avait failli le trouver grimpant lestement sur une échelle pour ranger et orner à sa guise les appartements de son nouveau manoir : Thierray n’avait eu que le temps de chausser une pantoufle, de se jeter dans un fauteuil et de contrefaire l’impotent. Amédée était venu aussi savoir de ses nouvelles, mais alors Thierray était préparé. Il avait la pantoufle obligée, il boitait même assez bas, il lui était impossible encore de se chausser et de sortir. Éveline sut ces détails, qui l’intéressaient plus vivement qu’elle ne l’avouait, et se tranquillisa.

Pourquoi Thierray, qui n’avait aucune espèce d’entorse, avait-il eu recours à cet expédient pour ne pas retourner à Puy-Verdon ? C’est ce que nous verrons au prochain chapitre ; mais terminons celui-ci par une question que se posait précisément Thierray, comme en cet instant notre lecteur se la pose peut-être à lui-même.

Qu’est-ce donc, au fond, que ce caractère concentré et ce personnage à peu près muet d’Olympe Marsiniani, femme Dutertre ?

Le lecteur est un peu mieux renseigné que ne l’était Thierray, et pourtant il ne saurait résoudre tous les doutes qui traversaient l’esprit de notre observateur, pénétrant par nature, préoccupé par circonstance.

Pour savoir comment cette énigme vint à obséder la rêverie de Thierray, il faut ne point interrompre le cours des choses et suivre celui de ses idées dans la solitude de Mont-Revêche.