Modèles de serrurerie choisis parmi ce que Paris offre de plus remarquable/Planche 7

Planche 7.

Plusieurs balcons d’une composition riche sont réunis sur cette première planche. Deux en particulier sont d’une grande magnificence ; l’un est tiré d’un hôtel situé sur le quai de Béthune, île Saint-Louis, qui a appartenu au cardinal de Richelieu, et dans lequel on trouve encore, dans la cour et les escaliers, une pompe et une majesté digne de ce prélat ; l’autre est celui de la croisée de la galerie d’Apollon, au Louvre, du côté de la rivière.

Dans le balcon de l’hôtel de Richelieu, les ornements en tôle y sont peut être prodigués, mais leur exécution est d’une grande manière : la frise en fer estampé, qui forme un rinceau dans le haut, est, comme le reste du balcon, d’un grand caractère et d’une richesse peu commune. Les consoles qui le supportent sont d’un style, et, quoiqu’en pierre on n’a pu résister au désir de les dessiner, afin de ne pas séparer les parties d’un tout qui produit un aussi bon effet.

Le balcon qui est au haut de la planche, est tiré du même hôtel. Quoique moins magnifique que le précédent, il est d’une très-belle composition.

Au-dessous de celui-ci, il y en a deux de l’hôtel Lambert, situé dans le même quartier. Le premier est très-riche et de bon goût ; l’autre, dont on n’a donné qu’un fragment, quoique très-simple, est d’une forme agréable et solide.

Enfin au milieu de cette planche est ce balcon du Louvre dont nous avons parlé. Exécuté sous Henri II, il est riche d’ornement comme tout ce qui date de cette époque ; mais il est aujourd’hui très-ruiné, et ce n’est qu’à l’aide des fragmens qui subsistent encore, qu’il a été possible au dessinateur de l’offrir ici tel qu’il a dû être primitivement. Les ornements en sont larges et faciles, et décèlent le temps où les arts marchaient à grands pas vers un perfectionnement qui, depuis, est resté stationnaire, pour ne pas dire plus. Les barreaux suivent les différens contours des ornemens dont ils sont revêtus, et qui sont en fer et en tôle, repoussés au marteau. On faisait autrefois beaucoup d’usage des ornemens de cette espèce ; mais depuis que l’art du fondeur en fer s’est perfectionné, l’on a abandonné la relevure, pour n’employer que les ornemens en fonte, qui sont de beaucoup préférables par la pureté de leurs formes, leur solidité et la modicité de leur prix.