Mes paradis/Dans les remous/Vous saignez ! Je mettrai mes doigts dans la blessure


LII


« Vous saignez ! Je mettrai mes doigts dans la blessure
« Et tâcherai d’avoir les doigts empoisonnés
« Pour que le mal soit âpre et que la mort soit sûre.

« Vous me trouvez cruel et vous vous étonnez.
« Je n’écraserais pas une fourmi par terre,
« C’est vrai ; mais votre esprit me déplaît, votre nez.

« Cela suffit ! Vous voir souffrir me désaltère.
« L’homme est ainsi pour l’homme un bourreau sans émoi.
« Même un bourreau joyeux ; car (à quoi bon le taire ?)

« Le mal que je vous fais me fait du bien, à moi. »