Mes paradis/Dans les remous/Tes guêtres ! Ton bâton ! Ton sac ! Ouvre ta porte


XXXV


Tes guêtres, ton bâton, ton sac ! Ouvre ta porte.
Ne t’accagnarde pas chez toi comme en prison.
Sors ; laisse errer ta course où le hasard la porte.

Tu dis : « Toujours l’étape, et point de garnison ! »
Prends garnison partout, dans l’auberge clémente
Qui pour dôme a le ciel et pour murs l’horizon.

C’est le désir d’un but fixé qui te tourmente.
L’arrivée incertaine attriste le départ.
Mais l’arrivée est sûre et la route est charmante

Quand on marche en rêvant sans aller nulle part.