Mes paradis/Dans les remous/On a de ces jours-là, pourtant ! Adieu devoir
LXX
On a de ces jours-là, pourtant !… Adieu devoir,
Effort, dignité, tout ! On trouve délectable
Le sort du bœuf repu bavant à l’abreuvoir.
On ne quitte le lit que pour se mettre à table.
On a pris son parti d’être un lourd ruminant
Dont le ventre se vautre au fumier de l’étable.
On se dit qu’il est doux de jouir, maintenant,
Pendant qu’autrui bataille et pâtit sans relâche ;
Et, cynique, on n’a point de honte en comprenant
Qu’on emplira sa bière avec le corps d’un lâche.