Mes paradis/Dans les remous/Ballade métaphysique


XC

BALLADE MÉTAPHYSIQUE


Ô métaphysique, appétit
D’ouïr parler qui veut se taire,
De savoir où va, d’où sortit
Et comment est fait le mystère !
Dire que de nous, vers de terre,
Ce Tout qui doit nous écraser,
Nous pensons qu’il est tributaire !
Le ciel tient bien dans un baiser !

Quoi ! Notre cerveau si petit,
Ce rien qui pour un rien s’altère
Et brusquement, s’anéantit,
Pourrait inventer l’inventaire !
De l’Être à l’orbe ubiquitaire !

L’infini viendrait s’y caser !
Pourquoi pas ? Tente et réitère.
Le ciel tient bien dans un baiser !

Vois plutôt. L’ombre t’investit ;
L’espace est noir ; tout s’oblitère ;
Mais il suffirait que partît
Le trait d’un éclair solitaire,
Pour que du Chien au Sagittaire
Ton œil vît soudain s’embraser
Tout l’abîme ultraplanétaire.
Le ciel tient bien dans un baiser !

ENVOI

Prince, ton crâne fragmentaire,
Et qu’un grain de plomb peut briser,
Du monde il est dépositaire.
Le ciel tient bien dans un baiser !