Me suis levée par un matin

La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean GillequinLa Renaissance du livre (p. 131).


ME SUIS LEVÉE PAR UN MATIN


Me suis levée par un matin,
      Amour, tu n’entends point,
M’en suis allée dans mon jardin ;
Vive l’amour de ma maîtresse,
      Amour tu n’entends point,
Le bout de la rue qui fait le coin.

M’en suis allée dans mon jardin
Pour y cueillir le romarin,

Pour y cueillir le romarin.
Je n’en eus pas cueilli trois brins,

Je n’en eus pas cueilli trois brins
Que le doux rossignol y vint,

Que le doux rossignol y vint
Qui me disait en son latin,

Qui me disait en son latin :
Fille, croyez-moi, n’aimez point ;

Fille, croyez-moi, n’aimez point,
Car les garçons ne valent rien,

Car les garçons ne valent rien
Et les hommes encore moins.

(Rondes à danser, 1724.)