Maisons héréditaires
Douzième maison
Tcheng

CHAPITRE XLII

Douzième maison héréditaire

Tcheng (101).


p.449 Yeou, duc Hoan, de Tcheng, était fils cadet du roi Li et frère cadet de naissance inférieure (102) du roi Siuen (827-782). La vingt-deuxième année du roi Siuen (806), Yeou reçut pour la première fois en fief (le pays de) Tcheng. Trente-trois ans (774), après qu’il eut reçu ce fief, comme les cent familles trouvaient en lui leur avantage et l’aimaient, le roi Yeou lui donna le titre de p.450 se-t’ou (103). Il établit la concorde et l’union dans le peuple des Tcheou ; tout le peuple des Tcheou en fut joyeux ; dans le territoire compris entre le Ho et (la rivière) Lo, les hommes jugeaient qu’il leur était avantageux et le chérissaient.

Quand il eut été se-t’ou pendant une année (773), le roi Yeou, à cause de la reine Pao (104), laissa se produire de nombreuses fautes dans le gouvernement de la maison royale ; parmi les seigneurs, il y en eut qui se révoltèrent contre lui. Alors le duc Hoan interrogea le grand astrologue Po et lui dit :

— La maison royale a de nombreuses difficultés ; où m’enfuirai-je pour y aller mourir ?

Le grand astrologue Po répondit :

— C’est seulement le territoire à l’est de (la rivière) Lo, au sud du Ho et de (la rivière) Tsi, où vous pouvez demeurer.

— Pourquoi ?, dit (le duc Hoan).

Il répondit :

— Ce pays est voisin de Kouo (105) et de Koei (106). Les princes de Kouo et de Koei sont avides et aiment leur intérêt ; les cent familles ne leur sont pas attachées. Maintenant, vous êtes se-t’ou et tout le peuple vous aime. Si vous demandez réellement à vous établir là, les princes de Kouo et de Koei, voyant que vous gouvernez avec justice, ne feront pas de difficulté pour vous abandonner une part de territoire ; si vous vous y établissez effectivement, le peuple de Kouo et de Koei deviendra tout entier votre peuple.

p.451 Le duc dit :

— Je voudrais aller dans le sud, sur les bords du Kiang ; qu’en pensez-vous ?

(Son interlocuteur) répondit :

— Autrefois Tchou-yong fut le gouverneur du feu sous l’empereur Kao-sin (107) ; sa gloire fut grande ; mais, par rapport aux Tcheou, il n’est pas encore devenu florissant (108). (Les princes de) Tch’ou sont ses descendants. Quand les Tcheou s’affaibliront, Tch’ou certainement grandira ; qu’il grandisse, c’est ce qui n’est pas de l’intérêt de Tcheng.

Le duc dit :

— Je voudrais m’établir du côté de l’ouest ; qu’en pensez-vous ?

(Le grand astrologue) lui répondit :

— Le peuple de cette région est avide et aime son intérêt. Il serait difficile d’y demeurer longtemps.

Le duc dit :

— Quand les Tcheou s’affaibliront, quels seront les royaumes qui fleuriront ?

(Son interlocuteur) répondit :

— Ce seront Ts’i, Ts’in, Tsin et Tch’ou. En effet (les princes de) Ts’i appartiennent au clan Kiang et sont les descendants de Po-i (109) ; Po-i aida Yao à réglementer les rites. (Les princes de) Ts’in appartiennent au clan Yng et sont les descendants de Po-i (110) ; Po-i aida Choen à traiter avec amour et bonté les cent sortes d’êtres. Quant aux ancêtres (des princes) de Tch’ou, ils eurent tous de la gloire dans l’empire. Puis, après que le roi Ou, de (la dynastie) Tcheou, eut vaincu Tcheou, le roi Tch’eng conféra au puîné Yu le fief de T’ang (111) ; ce territoire était rempli de difficultés et p.452 d’obstacles ; aussi (les princes de Tsin) eurent-ils du mérite (à s’y maintenir) ; ils participeront à la décadence des Tcheou (112), mais à leur tour certainement ils seront florissants.

Le duc Hoan dit :

— C’est fort bien.

Alors il se décida à parler au roi ; il transporta son peuple du côté de l’est, à l’est de (la rivière) Lo ; (les princes de) Kouo et de Koei lui offrirent en effet dix places ; en définitive, il eut là son royaume.

Deux ans plus tard (771), les Kiuen-Jong tuèrent le roi Yeou au pied de la montagne Li (113) ; ils tuèrent en même temps le duc Hoan ; les gens de Tcheng mirent d’un commun accord sur le trône son fils Kiue-tou (114) ; ce fut le duc Ou.

La dixième année de son règne (761), le duc Ou épousa la fille du marquis de Chen (115) et en fit sa femme principale ; on l’appela Ou-Kiang. Elle enfanta l’héritier présomptif, Ou-cheng (116) ; l’enfanter fut difficile ; aussi quand il fut né, l’épouse (du duc Ou) ne l’aima pas. Elle enfanta ensuite un fils cadet, le puîné Toan ; Toan fut enfanté facilement ; l’épouse (du duc Ou) l’aima. La vingt-septième année (744), le duc Ou étant tombé malade, sa femme lui demanda de nommer Toan héritier présomptif ; le duc n’y consentit pas. Cette année-là, le duc Ou mourut. Ou-cheng prit le pouvoir ; ce fut le duc Tchoang.

p.453 La première année de son règne (743), le duc Tchoang donna en fief à son frère cadet Toan (la ville de) King (117) ; son surnom fut « l’éminent puîné » (t’ai-chou). Tchong, (seigneur) de Tchai (118), lui dit :

— King est plus grand que (la capitale de votre) royaume ; ce n’est pas une place à donner en apanage à un cadet.

Le duc Tchoang répondit :

— Ou-Kiang l’a désiré ; je n’oserais lui enlever (cette ville).

Quand Toan fut arrivé à King, il répara et mit en état ses armes défensives et offensives et complota avec sa mère Ou-Kiang d’attaquer à l’improviste (le duc de) Tcheng.

La vingt-deuxième année (722), Toan attaqua en effet (le duc de) Tcheng par surprise ; Ou-Kiang était d’intelligence avec lui à l’intérieur (de la ville). Le duc Tchoang mit des soldats en campagne et attaqua Toan qui s’enfuit : il attaqua King dont les habitants se révoltèrent contre Toan ; Toan sortit (de cette ville) et p.454 s’enfuit à Yen (119) ; (les gens de) Yen s’étant dispersés, il sortit (de cette ville) et se réfugia à Kong (120). Alors le duc Tchoang exila sa mère Ou-Kiang à Tch’eng-yng (121) et déclara en faisant un serment qu’il ne la reverrait plus jusqu’à ce qu’il fût allé aux Sources jaunes (122). Au bout de plus d’un an, il s’était repenti et songeait à sa mère. K’ao-chou, de la vallée de Yng (123), ayant fait un présent au duc, celui-ci lui offrit à manger ; K’ao-chou lui dit :

— Moi, votre sujet, j’ai ma mère ; je vous demande la permission d’offrir à ma mère la nourriture du duc.

Le duc Tchoang dit :

— Je songe fort à ma mère ; mais je redoute de violer mon serment ; comment faire ?

K’ao-chou lui dit :

— Percez la terre jusqu’aux Sources jaunes et alors vous vous reverrez.

(Le duc) suivit aussitôt ce conseil et vit sa mère (124).

p.455 La vingt-quatrième année (720), le duc Mou, de Song, mourut ; le kong-tse P’ing s’enfuit dans (le pays de) Tcheng (125). — Tcheng envahit le territoire des Tcheou et prit leurs céréales (126) ; — La vingt-cinquième année (719), Tcheou-hiu, (du pays) de Wei, assassina son prince, le duc Hoan, et s’arrogea le pouvoir (127) ; il s’allia à Song pour attaquer Tcheng, à cause que P’ing (s’était réfugié dans ce pays). — La vingt-septième année (717), (le duc Tchoang) vint pour la première fois rendre hommage au roi Hoan, de (la dynastie) Tcheou ; le roi Hoan était irrité de ce qu’il lui avait pris des céréales et lui manqua d’égards. — La vingt-neuvième année (715), le duc Tchoang, irrité de ce que les Tcheou lui avaient manqué d’égards, échangea avec (le duc de) Lou (la localité de) Pong contre (celle de) Hiu-t’ien (128). — La trente-troisième année (711), (des gens de) Song tuèrent K’ong-fou (Kia) (129).

La trente-septième année (707), le duc Tchoang n’étant pas venu rendre hommage aux Tcheou, le roi Hoan, de (la dynastie) Tcheou, se mit à la tête (des princes) de Tch’en, de Ts’ai, de Kouo et de Wei et attaqua Tcheng. Le duc Tchoang, avec Tchong, (seigneur) de Tchai, et p.456 Kao K’iu-mi, mit des soldats en campagne pour se défendre. Les troupes royales essuyèrent une grande défaite. Tchou Tchan atteignit d’un coup de flèche le roi à l’avant-bras ; Tchou Tchan demandait à poursuivre, mais le comte de Tcheng l’arrêta en lui disant :

— Se révolter contre son supérieur est d’ailleurs chose ardue ; combien plus grave serait-il d’oser outrager le Fils du Ciel !

Alors il cessa les hostilités. Pendant la nuit, il chargea Tchong, (seigneur) de Tchai, de demander des nouvelles de la blessure du roi.

La trente-huitième année (706), les Jong du nord attaquèrent Ts’i ; (le prince de) Ts’i envoya demander des secours. (Le comte de) Tcheng dépêcha son héritier présomptif Hou qui, à la tête d’une armée, vint secourir Ts’i ; le duc Hi, de Ts’i, voulut lui donner une femme ; Hou s’y refusa en disant :

— Nous sommes un petit royaume ; nous ne sommes pas les égaux de Ts’i.

Tchong, (seigneur) de Tchai, qui se trouvait alors avec lui, l’exhorta et l’engagea à prendre (la femme qu’on lui proposait), en lui disant :

— Le prince (votre père) a un grand nombre de favoris dans son palais ; ô héritier présomptif, si vous n’avez pas un puissant appui, vous ne monterez pas sur le trône ; les trois kong-tse (se proclameront) tous princes.

Ceux qu’il appelait les trois kong-tse étaient l’héritier présomptif Hou, son frère cadet Tou et son plus jeune frère Tse-wei (130).

La quarante-troisième année (701), le duc Tchoang, de Tcheng, mourut. Auparavant, Tchong, (seigneur) de Tchai, avait joui d’une grande faveur auprès du duc p.457 Tchoang ; le duc Tchoang lui avait conféré le titre de haut dignitaire ; il l’avait chargé d’aller lui prendre pour femme la fille (du prince) de Teng (131) ; celle-ci enfanta l’héritier présomptif Hou ; c’est pourquoi Tchong, (seigneur) de Tchai, le mit sur le trône ; ce fut le duc Tchao. Le duc Tchoang avait aussi pris pour femme une fille de la famille Yong, (du pays) de Song ; celle-ci enfanta Tou, qui fut le duc Li ; la famille Yong (132) était en faveur dans (le pays de) Song ; le duc Tchoang, de Song, apprenant que Tchong, (seigneur) de Tchai, avait mis Hou sur le trône, envoya des gens attirer par ruse auprès de lui Tchong, (seigneur) de Tchai ; il l’arrêta alors et lui dit :

— Si vous ne mettez pas Tou sur le trône, vous mourrez.

Il se saisit aussi de Tou à qui il demanda un présent en argent. Tchong, (seigneur) de Tchai, consentit à (ce que demandait le prince de) Song et s’engagea par serment avec lui ; il revint avec Tou et le mit sur le trône. Hou, duc Tchao, apprenant que Tchong, (seigneur) de Tchai, avait, contraint par Song, mis sur le trône son frère cadet, Tou, sortit (de sa capitale) le neuvième mois, au jour sin-hai (133), et s’enfuit (dans le pays de) Wei ; au jour ki-hai (134), Tou arriva (dans la capitale de) Tcheng et prit le pouvoir ; ce fut le duc Li.

La quatrième année du duc Li (697), le duc Li, vexé p.458 de ce que Tchong, (seigneur) de Tchai, exerçait seul le gouvernement du royaume, donna secrètement une mission à Yong T’eou, gendre (de Tchong), dans le désir de faire périr Tchong, (seigneur) de Tchai. La femme de (Yong) T’eou était la fille de Tchong, (seigneur) de Tchai ; elle sut la chose et dit à sa mère :

— D’un père et d’un époux, qui est le plus proche parent ?

Sa mère répondit :

— Un père, on n’en a jamais qu’un, tandis que les hommes peuvent tous devenir votre mari.

La fille avertit alors Tchong, (seigneur) de Tchai, qui, déjouant (les projets de ses ennemis), fit périr Yong T’eou et exposa son corps sur la place publique. Le duc Li ne sut que faire contre Tchong, (seigneur) de Tchai ; il s’irrita contre (Yong) T’eou et dit :

— Il a fait connaître ses projets à sa femme ; sa mort devait donc certainement arriver.

En été, le duc Li sortit (de sa capitale) et alla s’établir à Li (135), ville de la frontière. Tchong, (seigneur) de Tchai, alla chercher Hou, duc Tchao ; le sixième mois, au jour i-hai, il le fit rentrer dans (la capitale de) Tcheng ; il prit donc le pouvoir.

En automne, Tou, duc Li, de Tcheng, avec l’appui des gens de Li, tua Tan Po (136), grand officier (chargé de la garde de cette ville), et fixa là sa résidence. Les p.459 seigneurs, apprenant que le duc Li était sorti (de sa capitale) et était fugitif, attaquèrent Tcheng ; ils n’eurent pas l’avantage et se retirèrent. — (Le prince de) Song donna quelques soldats au duc Li qui se tint sur la défensive dans (la ville de) Li ; c’est pourquoi (le duc Tchao, de) Tcheng, de son côté n’attaqua pas (la ville de) Li.

La deuxième année (695) du duc Tchao, (se passèrent les événements suivants) : dès l’époque où le duc Tchao n’était encore qu’héritier présomptif, son père, le duc Tchoang, avait voulu nommer Kao K’iu-mi haut dignitaire ; l’héritier présomptif Hou parla mal de lui, mais le duc Tchoang ne l’écouta pas et en définitive fit de (Kao) K’iu-mi un haut dignitaire. Quand le duc Tchao eut pris le pouvoir, (Kao K’iu-mi) craignit qu’il ne le tuât. En hiver, le dixième mois, au jour sin-mao, (Kao) K’iu-mi sortit pour chasser avec le duc Tchao ; il tua d’un coup de flèche le duc Tchao dans la campagne. Tchong, (seigneur) de Tchai, et (Kao) K’iu-mi, n’osèrent pas faire rentrer le duc Li ; ils préférèrent donner le titre de prince à Tse-wei, frère cadet du duc Tchao ; ce fut Tse-wei ; il n’a pas de nom posthume.

La première année (694) de Tse-wei, au septième mois, le duc Siang, de Ts’i, réunit les seigneurs à Cheou-tche (137). Tse-wei, (prince) de Tcheng, se rendit à la réunion ; Kao K’iu-mi l’accompagna en qualité de conseiller. Tchong, (seigneur) de Tchai, prétexta une maladie pour ne pas y aller ; voici pour quelle raison : Tse-wei, à l’époque où le duc Siang, de Ts’i, n’était encore p.460 que kong-tse (138), s’était souvent rencontré et battu avec lui et ils étaient hostiles l’un à l’autre. Quand (le duc Siang) réunit les seigneurs, Tchong, (seigneur) de Tchai, demanda à Tse-wei de n’y pas aller ; Tse-wei lui répondit :

Ts’i est puissant et le duc Li réside à Li ; si je n’y vais pas, (le duc de Ts’i) se mettra alors à la tête des seigneurs, m’attaquera et fera rentrer le duc Li ; il vaut mieux que j’y aille ; si j’y vais, pourquoi est-il nécessaire qu’il m’outrage ? d’ailleurs, comment les choses en arriveraient-elles à ce point ?

En définitive il partit. Alors Tchong, (seigneur) de Tchai, craignant que Ts’i ne le fît périr en même temps que lui, prétexta donc une maladie.

Quand Tse-wei fut arrivé, il ne présenta pas ses excuses au marquis de Ts’i, qui, irrité, prépara une embuscade et tua Tse-wei. Kao K’iu-mi s’enfuit et revint ; quand il fut de retour, il combina un plan avec Tchong, (seigneur) de Tchai ; ils mandèrent le kong-tse Yng (139), frère cadet de Tse-wei, qui se trouvait dans (le pays de) Tch’en et le mirent sur le trône ; ce fut le prince de Tcheng. — Cette année-là (694), le duc Siang, de Ts’i, chargea P’ong-cheng de profiter de l’ivresse du duc Hoan, de Lou, pour le tuer en l’écrasant dans ses bras (140).

La huitième année (686) du prince de Tcheng, des gens de Ts’i, parmi lesquels se trouvait Koan Tche-fou, firent des troubles et assassinèrent leur prince, le duc p.461 Siang (141). — La douzième année (682), Tchang-wan (142), du pays de Song, assassina son prince, le duc Min. — Tchong, (seigneur) de Tchai, (dans le pays) de Tcheng, mourut.

La quatorzième année (680), (survinrent les événements suivants) : Tou, ex-duc Li fugitif, de Tcheng, qui se trouvait dans (la ville de) Li (143), avait envoyé des gens attirer dans une embûche et enlever de force Fou Hia, grand officier de Tcheng ; il lui demanda en usant de contrainte de le faire rentrer (dans sa capitale). (Fou) Hia dit :

— Laissez-moi libre ; je tuerai pour vous le prince de Tcheng et je ferai rentrer Votre Altesse.

Le duc Li fit un serment avec lui et le relâcha. Le sixième mois, au jour kia-tse, (Fou) Hia tua le prince de Tcheng ainsi que ses deux fils, puis il alla à la rencontre de Tou, duc Li. Tou, venant de Li, rentra (dans sa capitale) et prit le pouvoir. Auparavant, un serpent venu de l’intérieur (de la ville) et un serpent venu du dehors s’étaient battus sous la porte méridionale (de la capitale) de Tcheng ; le serpent venu de l’intérieur mourut ; et en effet, six ans plus tard, le duc Li rentra. Quand il fut rentré, il adressa des reproches à son oncle, Yuen (144), en lui disant :

— Quand j’avais perdu mon royaume et que je demeurais à l’étranger, ô mon oncle, vous n’avez point pensé à me faire rentrer ; c’est là d’ailleurs une faute très grave.

Yuen répondit :

— En servant son prince, ne pas avoir deux cœurs, c’est là le devoir d’un p.462 sujet. Je sais quelle est ma faute.

Aussitôt il se tua. Le duc Li dit alors à Fou Hia :

— En servant votre prince, vous avez eu deux cœurs.

Il le fit donc périr avec sa parenté. (Avant de mourir, Fou) Hia dit :

— Un bienfait considérable, on ne le reconnaît pas ; cela est bien vrai.

La première année (679) du nouveau règne de Tou, duc Li, le duc Hoan, de Ts’i, eut pour la première fois l’hégémonie. — La cinquième année (675), (les princes de) Yen et de Wei, s’alliant à T’oei, frère cadet du roi Hoei, (de la dynastie) Tcheou, attaquèrent le roi qui sortit (de sa capitale) et s’enfuit à Wen (145) ; on donna à son frère cadet, T’oei, le titre de roi. — La sixième année (674), le roi Hoei déclara à Tcheng dans quelle situation critique il se trouvait ; le duc Li mit des soldats en campagne et attaqua le fils de roi, T’oei, de (la maison royale des) Tcheou ; il ne fut pas vainqueur ; alors il s’en retourna avec le roi Hoei, de (la dynastie) Tcheou ; le roi s’établit à Li (146). — La septième année (673), au printemps, le duc Li, de Tcheng, s’unit à Kouo-chou (147), pour attaquer à l’improviste et tuer le fils de roi, T’oei ; puis ils firent rentrer le roi Hoei dans (la capitale des) Tcheou.

En automne (673), le duc Li mourut ; son fils, Tsie, qui fut le duc Wen, prit le pouvoir. Le duc Li avait d’abord été sur le trône pendant quatre années (700-697) ; il s’était enfui et s’était établi à Li où il demeura dix-sept années (696-680) ; quand il fut rentré de nouveau, il fut sur le trône pendant sept années (679-673) ; en comprenant les années où il fut fugitif, cela fait un total de vingt-huit années.

p.463 La dix-septième année (656) du duc Wen, le duc Hoan, de Ts’i, écrasa avec ses soldats (la principauté de) Ts’ai (148) ; puis il attaqua Tch’ou et parvint jusqu’à Chao-ling (149). — La vingt-quatrième année (649), une concubine de rang inférieur du duc Wen, laquelle s’appelait Yen-Ki (150), rêva que le Ciel lui donnait une orchidée en lui disant :

— Je suis Po-yeou (151) ; c’est moi qui suis votre ancêtre ; de cette (fleur) faites (le nom de) votre fils ; l’orchidée a un parfum (qui promet la possession) d’un royaume.

(Cette femme) raconta ce songe au duc Wen ; le duc Wen lui accorda ses faveurs et lui donna une plante d’orchidée pour que ce lui fût un gage ; elle enfanta un fils et le nomma Lan ( = orchidée).

La trente-sixième année (637), le kong-tse de Tsin, Tch’ong-eul, passa (par le pays de Tcheng) ; le duc Wen lui manqua d’égards. Le frère cadet du duc Wen, Chou-tchan, lui dit :

— Tch’ong-eul est sage ; d’ailleurs il est, en outre, du même clan que vous ; à bout de ressources il passe chez vous, ô prince ; vous ne devez pas lui manquer d’égards.

Le duc Wen répondit :

— Les kong-tse des royaumes seigneuriaux qui passent par ici en fugitifs sont nombreux ; comment pourrais-je les honorer tous ?

(Chou-)tchan dit :

— Ô prince, si vous ne l’honorez pas, alors tuez-le ; si vous ne le tuez pas, vous ferez que, quand il sera retourné dans son royaume, il sera un tourment pour Tcheng.

Le duc Wen n’écouta pas (cet avis). — La trente-septième année (636), p.464 au printemps, Tch’ong-eul, kong-tse de Tsin, retourna dans son royaume et monta sur le trône ; ce fut le duc Wen.

En automne (636), (se passèrent les événements suivants) : quand (les troupes de) Tcheng étaient entrées dans Hoa, (les gens de) Hoa (152) obéirent à ses ordres ; mais, quand ce fut fini, ils s’unirent au contraire à Wei ; alors (le duc de) Tcheng attaqua Hoa. Le roi Siang, de (la dynastie) Tcheou, envoya Po-fou intercéder en faveur de Hoa. Le duc Wen, de Tcheng, était irrité de ce que, lorsque le roi Hoei s’était réfugié à Li et que le duc Li, père du duc Wen, l’avait fait rentrer (dans sa capitale), le roi Hoei n’avait donné au duc Li ni dignité ni émoluments (153) ; en outre il était fâché de ce que le roi Siang avait fait cause commune avec Wei et Hoa ; il n’écouta donc pas la requête du roi et emprisonna Po-fou. Le roi, irrité, s’allia aux Ti pour attaquer Tcheng, mais il n’eut pas l’avantage. — En hiver (636), les Ti attaquèrent le roi Siang qui sortit (de sa capitale) et s’enfuit (dans le pays de) Tcheng ; le duc Wen, de Tcheng, installa le roi à Fan (154).

p.465 La trente-huitième année (635), le duc Wen, de Tsin, fit rentrer le roi Siang à Tch’eng-tcheou (155). — La quarante et unième année (632), (le duc de Tcheng) aida Tch’ou à combattre Tsin ; s’il s’était tourné contre Tsin et s’il aidait Tch’ou, c’est parce que, autrefois, il avait manqué d’égards au duc Wen, de Tsin, lorsque celui-ci avait passé (dans son pays) (156). — La quarante-troisième année (630), le duc Wen, de Tsin, s’allia avec le duc Mou, de Ts’in, pour assiéger avec lui (la capitale de) Tcheng ; il le punissait ainsi de ce qu’il avait aidé Tch’ou à attaquer Tsin et de ce qu’il avait manqué d’égards au duc Wen au temps où celui-ci avait passé (dans son pays). — Auparavant, le duc Wen, de Tcheng, avait eu de ses trois femmes cinq fils chéris qui étaient tous morts prématurément pour avoir été coupables ; après que (157) le duc, irrité, avait chassé tous les kong-tse, le prince Lan (158) s’était enfui (dans le pays de) Tsin ; il accompagna le duc Wen, de Tsin, lorsque celui-ci vint assiéger (la capitale de) Tcheng. En ce temps, Lan servait avec grand dévouement le duc Wen, de Tsin, qui l’avait pris en affection ; il fit un accord particulier avec (le duc de) Tsin pour lui demander de le faire rentrer dans (le pays de) Tcheng en qualité d’héritier présomptif.

p.466 (Le duc Wen, de) Tsin, désirait alors s’emparer de Chou-tchan pour le faire périr ; le duc Wen, de Tcheng, était saisi de peur, mais n’osait pas parler de cela à Chou-tchan. (Chou-)tchan  apprit (ce qui en était) et dit au prince de Tcheng :

— Je vous ai averti, mais Votre Altesse ne m’a pas écouté (159). (Le duc de) Tsin est en définitive devenu (pour nous) une cause de tourment. Cependant, si Tsin assiège Tcheng, c’est à cause de moi, (Chou-)tchan ; que (Chou-)tchan  meure pour délivrer le royaume de Tcheng, c’est là le désir de (Chou-)tchan.

Alors il se tua. Les gens de Tcheng remirent à Tsin le corps de (Chou-)tchan. Le duc Wen, de Tsin, dit :

— Je veux absolument être mis une fois en présence du prince de Tcheng ; je l’insulterai, puis je m’en irai.

Les gens de Tcheng en furent tourmentés ; ils envoyèrent alors des gens dire secrètement (au prince de) Ts’in :

— L’écrasement de Tcheng sera avantageux à Tsin, mais ne sera pas de l’intérêt de Ts’in.

Les soldats de Ts’in cessèrent les hostilités.

Le duc Wen, de Tsin, désirait faire rentrer Lan, en qualité d’héritier présomptif et en avertit (les gens de) Tcheng. Che Koei, grand officier de Tcheng, dit :

— J’ai entendu dire que (la femme du) clan Ki (160) avait été la principale épouse de Heou-tsi (161) ; parmi ses descendants il doit y en avoir qui seront prospères ; la mère du prince Lan est sa descendante D’ailleurs, les fils des femmes principales sont tous morts (162) ; parmi les autres fils de naissance secondaire, il n’en est aucun qui soit aussi sage que Lan. Maintenant nous sommes assiégés p.467 avec rigueur ; (le prince de) Tsin nous demande (de nommer Lan héritier présomptif) ; quel parti serait plus avantageux (que d’y consentir) ?

Alors ils donnèrent leur consentement (au prince de) Tsin et firent avec lui un traité ; en définitive donc on nomma le prince Lan héritier présomptif. Les soldats de Tsin cessèrent alors les hostilités et se retirèrent.

La quarante-cinquième année (628), le duc Wen mourut. Le prince Lan prit le pouvoir ; ce fut le duc Mou. — La première année (627) du duc Mou, au printemps, le duc Mou, de Ts’in, envoya trois généraux à la tête d’une armée dans l’intention d’attaquer Tcheng à l’improviste ; arrivés à Hoa (163), (ces trois généraux) rencontrèrent Hien Kao, marchand (du pays) de Tcheng, qui leur offrit sous un faux prétexte douze bœufs pour réconforter leur armée (164). C’est pourquoi les soldats de Ts’in revinrent sans être parvenus (à destination). Tsin les battit à Hiao. — Auparavant, l’année précédente (628), qui était celle où le duc Wen, de Tcheng, était mort, Tseng Ho, gardien de la muraille (dans la capitale) de Tcheng, avait vendu des renseignements sur la situation de Tcheng et c’est pourquoi les soldats de Ts’in étaient venus. — La troisième année (625), Tcheng envoya des soldats se joindre à Tsin pour attaquer Ts’in ; les soldats de Ts’in furent battus à Wang (165). — L’année précédente (626), Chang-tch’en, héritier présomptif de Tch’ou, avait assassiné son père, le roi Tch’eng, et avait pris le pouvoir p.468 à sa place ; la vingt et unième année (607), avec Hoa Yuen, (général) de Song, il attaqua Tcheng ; Hoa Yuen, ayant tué des moutons pour nourrir ses soldats, n’en donna pas à son cocher Yang Tchen (166) ; dans sa colère, celui-ci se lança à bride abattue (dans l’armée de) Tcheng ; Tcheng emprisonna Hoa Yuen ; (le prince de) Song offrit une rançon pour Hoa Yuen qui d’ailleurs parvint à s’échapper (167). — (Le prince de) Tsin envoya Tchao Tch’oan avec une armée attaquer Tcheng.

La vingt-deuxième année (606), le duc Mou, de Tcheng, mourut. Son fils, I, prit le pouvoir ; ce fut le duc Ling.

La première année (605) du duc Ling, au printemps, (le roi de) Tch’ou fit présent d’une grande tortue au duc Ling. Tse-kia et Tse-kong (168) s’apprêtaient à aller à la cour du duc Ling lorsque l’index (169) de Tse-kong trembla ; il dit à Tse-kia :

— En d’autres jours, quand mon doigt a tremblé, c’est que je devais manger quelque chose d’extraordinaire.

Quand ils furent entrés, ils virent le duc Ling offrir du bouillon de tortue ; Tse-kong dit en riant :

— En effet, c’est bien cela.

Le duc Ling lui ayant demandé pourquoi il riait, il lui raconta toute l’affaire ; le duc Ling l’appela auprès de lui et à lui seul il ne donna pas de bouillon ; Tse-kong irrité trempa son doigt (dans le plat), le goûta et sortit. Le duc, dans sa colère, voulait tuer Tse-kong ; Tse-kong projeta avec Tse-kia de le prévenir ; en été, ils assassinèrent le duc Ling.

p.469 Les gens de Tcheng voulurent mettre sur le trône K’iu-tsi, frère cadet du duc Ling ; K’iu-tsi déclina (cet honneur) en disant :

— Si on veut tenir compte de la sagesse, moi K’iu-tsi je suis indigne ; si on veut tenir compte de l’ordre normal, c’est le kong-tse Kien qui est l’aîné.

Kien était frère cadet, de naissance inférieure, du duc Ling, et frère aîné de K’iu-tsi. Alors on mit sur le trône le prince Kien ; ce fut le duc Siang.

Quand le duc Siang eut pris le pouvoir, il voulut bannir toute la famille (issue du duc) Mou, parce qu’elle était la famille de Tse-kong qui avait assassiné le duc Ling. K’iu-tsi lui dit :

— Si vous vous décidez à bannir la famille (issue du duc) Mou, je m’en irai. 

(Le duc) renonça alors à son projet et nomma grands officiers tous (les membres de cette famille).

La première année (604) du duc Siang, (le roi de) Tch’ou, irrité de ce que Tcheng avait accepté les présents de Song et avait laissé partir Hoa Yuen, attaqua Tcheng. Tcheng se détourna de Tch’ou et fit amitié avec Tsin. — La cinquième année (600), Tch’ou attaqua de nouveau Tcheng ; Tsin vint à son secours. — La sixième année (599), Tse-kia mourut ; les gens du pays recommencèrent à chasser ses parents parce qu’il avait assassiné le duc Ling.

La septième année (598), Tcheng et Tsin firent un traité à Yen-ling (170). — La huitième année (597), le roi p.470 Tchoang, de Tch’ou, vint attaquer Tcheng à cause du traité qu’il avait conclu avec Tsin. Il assiégea (la capitale de) Tcheng ; au bout de trois mois, (le prince de) Tcheng fit la reddition de sa ville à Tch’ou ; le roi de Tch’ou entra par la porte souveraine (171). Le duc Siang, de Tcheng, ayant le buste nu et tirant un mouton, vint à sa rencontre et dit :

— Moi, orphelin, je n’ai pas su m’acquitter de mes devoirs dans une place de votre frontière ; c’est pourquoi Votre Majesté a accumulé un ressentiment qui est venu atteindre ma ville ; c’est ma faute. Je n’ose plus rien faire, sinon obéir à vos ordres. Si Votre Majesté me déporte au sud du Kiang et si elle fait don (de mon pays) aux seigneurs, je ne pourrai encore qu’obéir à vos ordres. Si cependant Votre Majesté, n’oubliant pas les rois Li et Siuen et les ducs Hoan et Ou, par compassion pour moi ne consent pas à interrompre (mes sacrifices aux) dieux du sol et des moissons, et me donne un territoire improductif pour que je puisse changer de conduite et servir Votre Majesté, c’est là ce que je désire, mais ce que je n’ose espérer. J’ose vous exposer mes sentiments intimes ; quels que soient vos ordres, j’y obéirai (172).

Le roi Tchoang consentit en sa faveur à se retirer à trente li de distance et ensuite renonça (à sa conquête). Les ministres (du roi) de Tch’ou lui dirent :

— Depuis Yng (173) jusqu’en ce lieu, vos soldats et vos grands officiers ont de leur côté peiné pendant longtemps ; maintenant que vous avez conquis ce royaume, vous l’abandonnez ; qu’est-ce à p.471 dire ?

Le roi Tchoang répondit :

— Si j’ai combattu, c’était pour combattre un (prince) insoumis ; maintenant il s’est soumis ; qu’ai-je à demander ?

En définitive, il s’en alla.

(Le prince de) Tsin, apprenant que Tchou attaquait Tcheng, envoya des soldats secourir Tcheng ; en venant, ils hésitaient entre deux partis et c’est pourquoi ils avancèrent lentement ; quand ils arrivèrent au Ho, les soldats de Tch’ou étaient déjà partis ; parmi les généraux et les commandants de Tsin, les uns voulaient traverser (le Fleuve), les autres voulaient s’en retourner ; en définitive, ils franchirent le Ho. Le roi Tchoang l’apprit et revint attaquer (l’armée de) Tsin ; Tcheng, contrairement (à ce que Tsin attendait de lui), aida Tch’ou ; l’armée de Tsin essuya une grande défaite sur les bords du Ho.

La dixième année (595), Tsin vint attaquer Tcheng parce qu’il s’était tourné contre lui et s’était lié avec Tch’ou. — La onzième année (594), le roi Tchoang, de Tch’ou, attaqua Song. (Le prince de) Song déclara à Tsin dans quelle situation critique il se trouvait. Le duc King, de Tsin, voulait envoyer des soldats au secours de Song, mais Po-tsong lui adressa des remontrances en disant :

— Le Ciel vient d’ouvrir (la voie) à Tch’ou ; on ne saurait le combattre.

(Le prince de Tsin) chercha alors un homme vaillant et trouva Hie Yang, dont l’appellation était Tse-hou, et qui était originaire de Houo ; (il le chargea de) tromper Tch’ou et d’engager Song à ne pas se soumettre. (Hie Yang) passa par (le pays de) Tcheng ; comme (le prince de) Tcheng était lié d’amitié avec Tch’ou, il arrêta Hie Yang et l’offrit à Tch’ou ; le roi p.472 de Tch’ou fit de grands présents à Hie Yang et convint avec lui qu’il le chargerait de tenir un discours tout contraire et d’engager Song à se soumettre promptement ; par trois fois il l’exigea de lui avant d’obtenir son assentiment ; puis (le roi de) Tch’ou fit monter Hie Yang sur une tour roulante (174) et l’invita à haranguer Song ; alors il viola la convention faite avec Tch’ou et fit parvenir à leur destination les ordres de son prince de Tsin en disant :

Tsin vient de réunir tous les soldats de son royaume pour secourir Song ; quoique Song soit dans une situation difficile, qu’il se garde de se rendre à Tch’ou ; les soldats de Tsin arrivent en ce moment même.

Le roi Tchoang, de Tch’ou, se mit fort en colère et se disposa à le faire périr. Hie Yang lui dit :

— Quand le prince sait formuler un ordre, il fait acte de justice ; quand un sujet sait s’acquitter d’un ordre, il fait acte de loyauté. Je suis sorti (de mon pays) après avoir reçu l’ordre de mon prince ; si je meurs, je ne l’aurai pas laissé tomber (175).

Le roi Tchoang dit :

— Vous m’aviez donné votre promesse et ensuite vous l’avez violée ; où est là votre loyauté ?

Hie Yang répliqua :

— Si je vous ai donné ma promesse, ô roi, c’était parce que je voulais accomplir l’ordre de mon prince.

Quand il fut sur le point d’être mis à mort, il se retourna vers l’armée de Tch’ou et lui dit :

— Celui qui, étant sujet, n’a pas négligé d’être fidèle jusqu’au bout, voilà celui qu’on met à mort.

Les frères cadets du roi de Tch’ou p.473 adressèrent tous des remontrances au roi pour qu’il lui pardonnât ; alors (le roi) pardonna à Hie Yang et le fit s’en retourner ; (le prince de) Tsin lui conféra le titre de haut dignitaire du premier rang.

La dix-huitième année (587), le duc Siang mourut. Son fils, Fei, qui fut le duc Tao, prit le pouvoir.

La première année (586) du duc Tao, le duc de Hiu (176) dit du mal de Tcheng au (roi de) Tch’ou ; le duc Tao envoya son frère cadet, Luen, dans (le pays de) Tch’ou, pour présenter sa défense ; cette défense ne rectifia pas (suffisamment ce qui avait été dit) et le roi de Tch’ou emprisonna Luen. Alors le duc Tao, de Tcheng, vint faire la paix avec (le prince de) Tsin et se lia aussitôt avec lui. Luen entretint des relations secrètes avec Tse-fan, (du pays) de Tch’ou, et Tse-fan conseilla de renvoyer Luen dans (le pays de) Tcheng. — La deuxième année (585), Tch’ou attaqua Tcheng ; les soldats de Tsin vinrent le secourir. — Cette année-là, le duc Tao mourut. On mit sur le trône son frère cadet, Luen ; ce fut le duc Tch’eng.

La troisième année (582) du duc Tch’eng, le roi Kong, de Tch’ou, dit :

— Le duc Tch’eng, de Tcheng, j’ai été bon envers lui.

Il envoya des gens qui vinrent pour traiter avec lui ; le duc Tch’eng fit secrètement un traité avec (Tch’ou). — En automne, le duc Tch’eng vint rendre hommage au (duc de) Tsin qui lui dit :

— Tcheng a fait secrètement la paix avec Tch’ou. Il l’arrêta donc et envoya Loan Chou attaquer Tcheng. — La quatrième année (581), au printemps, comme (les gens de) Tcheng souffraient du siège que leur faisait subir Tsin, le p.474 kong-tse Jou mit sur le trône, en qualité de prince, Siu, frère aîné, de naissance inférieure, du duc Tch’eng. Le quatrième mois de cette année, Tsin ayant appris que (les gens de) Tcheng avaient nommé un prince, renvoya alors le duc Tch’eng ; quand les gens de Tcheng surent que le duc Tch’eng revenait, ils tuèrent de leur côté le prince Siu et vinrent à la rencontre du duc Tch’eng. Les soldats de Tsin se retirèrent.

La dixième année (575), (le duc de Tcheng) rompit le traité qu’il avait fait avec Tsin et conclut un traité avec Tch’ou. Le duc Li, de Tsin, se mit en colère ; il envoya des soldats attaquer Tcheng ; le roi Kong, de Tch’ou, secourut Tcheng. Tsin et Tch’ou se combattirent à Yen-ling (177) ; les soldats de Tch’ou furent battus ; Tsin blessa d’un coup de flèche à l’œil le roi Kong, de Tch’ou ; les deux partis cessèrent les hostilités et se retirèrent.

La treizième année (572), le duc Tao, de Tsin, attaqua Tcheng et établit ses soldats sur les bords de la rivière Wei (178) ; (les gens de Tcheng se tinrent sur la défensive derrière leurs remparts ; Tsin, de son côté, se retira. La quatorzième année (571), le duc Tch’eng mourut. Son fils, Yun, prit le pouvoir ; ce fut le duc Hi.

La cinquième année (566) du duc Hi, Tse-se, conseiller de Tcheng, étant venu rendre hommage au duc Hi, celui-ci lui manqua d’égards ; Tse-se, irrité, chargea un cuisinier de faire périr le duc Hi en l’empoisonnant ; il annonça sa mort aux seigneurs en disant :

— Le duc Hi est mort d’une maladie subite.

Il mit sur le trône Kia, p.475 fils du duc Hi ; Kia était alors âgé de cinq ans ; ce fut le duc Kien.

La première année (565) du duc Kien, les kong-tse projetèrent entre eux de faire périr le conseiller Tse-se ; Tse-se en fut averti et c’est lui, au contraire, qui fit périr les kong-tse. — La deuxième année (564), Tsin attaqua Tcheng ; Tcheng fit un traité avec lui et Tsin se retira. — En hiver, (Tcheng) fit un autre traité avec Tch’ou ; Tse-se craignait d’être mis à mort, et c’est pourquoi il se liait d’amitié des deux côtés, avec Tsin et avec Tch’ou. — La troisième année (563), le conseiller Tse-se voulut se donner à lui-même le titre de prince ; le kong-tse Tse-k’ong chargea Wei Tche de tuer le conseiller Tse-se et de prendre sa place ; Tse-k’ong voulut ensuite prendre lui-même le pouvoir, mais Tse-tch’an lui dit :

— Tse-se faisait ce qui est défendu et vous l’avez fait périr ; si maintenant vous l’imitez, les troubles ne prendront jamais fin.

Alors Tse-k’ong suivit son conseil et fut le conseiller (du prince de) Tcheng.

La quatrième année (562) du duc Kien, Tsin, irrité de ce que Tcheng avait fait un traité avec Tch’ou, l’attaqua ; Tcheng fit un traité avec lui. Le roi Kong, de Tch’ou, vint au secours de Tcheng et battit les soldats de Tsin ; mais, comme le duc Kien voulait être en paix avec Tsin, Tch’ou emprisonna l’ambassadeur de Tcheng. — La douzième année (554), le duc Kien, irrité de ce que le conseiller Tse-k’ong accaparait toute l’autorité dans le royaume, le fit périr et nomma Tse-tch’an haut dignitaire. — La dix-neuvième année (547), le duc Kien se rendit dans (le pays de) Tsin et demanda que le prince de Wei (179) retournât (dans ses États). Ensuite, il (voulut) p.476 donner six villes en apanage à Tse-tch’an ; Tse-tch’an refusa et n’accepta que trois de ces villes.

La vingt-deuxième année (544), (le prince de) Ou envoya Ki-tse, (prince de) Yen-ling, dans (le pays de) Tcheng ; (Ki-tse) vit Tse-tch’an comme s’il eût été pour lui un ancien ami ; il lui dit :

— Celui qui exerce le gouvernement dans (le pays de) Tcheng se conduit d’une manière extravagante ; des difficultés vont survenir ; le gouvernement vous reviendra ; quand vous exercerez le gouvernement, ayez soin d’observer les rites ; sinon, (le royaume de) Tcheng ira à sa perte (180).

Tse-tch’an traita Ki-tse avec les plus grands égards.

La vingt-troisième année (543), les kong-tse luttèrent pour obtenir la faveur (du prince) et s’entretuèrent ; ils voulaient aussi tuer Tse-tch’an ; un kong-tse leur fit des remontrances, disant :

— Tse-tch’an est un homme de bien ; celui qui conserve (le royaume de) Tcheng, c’est Tse-tch’an ; ne le tuez pas.

Alors ils renoncèrent (à leur projet).

La vingt-cinquième année (541), Tcheng envoya Tse-tch’an dans (le pays de) Tsin pour qu’il s’informât de la maladie du duc P’ing. Le duc P’ing lui dit :

— [(181) J’ai consulté les sorts qui ont répondu :

« Che-tch’en et Tai-t’ai sont la cause du mal. »

Parmi les astrologues officiels, il ne s’est trouvé personne qui connût (qui étaient ces dieux) ; permettez-moi de vous le demander.

(Tse-tch’an) répondit :

— Kao-sin (182) eut deux fils ; l’aîné s’appelait Ngo-po ; le cadet s’appelait Che-tch’en (183) ; ils p.477 demeuraient à K’oang-lin (184), mais ne pouvaient se supporter l’un l’autre ; claque jour ils prenaient en main le bouclier et la lance pour se combattre l’un l’autre. Le souverain empereur (185) n’approuva pas cela ; il transporta Ngo-po à Chang-k’ieou (186) pour qu’il présidât à (la p.478 constellation) Tch’en ; les gens de Chang (187) furent ses continuateurs et c’est pourquoi Tch’en est la constellation de Chang. (L’empereur) transporta Che-tch’en à Ta-hia (188) pour qu’il présidât à la constellation Chen ; les gens de T’ang (189) furent ses continuateurs et servirent avec soumission (les dynasties) Hia et Chang. Le dernier de cette lignée fut le puîné Yu, (prince) de T’ang (190) ; quand I-Kiang (191), (femme) du roi Ou, était enceinte de T’ai-chou (192), elle rêva que l’Empereur (193) lui disait :

— Je décrète que votre fils s’appellera Yu ; je lui donnerai (le pays de) T’ang ; je le ferai dépendre de (la constellation) Chen et je multiplierai ses descendants.

Quand (l’enfant) naquit, il portait écrit sur la paume de sa main le caractère yu ; ce fut donc le nom qu’on lui donna. Puis le roi Tch’eng anéantit (la principauté de) T’ang et donna ce royaume à T’ai-chou, c’est pourquoi Chen est la constellation de Tsin. Si on examine l’affaire à la lumière de cette explication, on voit que Che-tch’en est la divinité de (la constellation) Chen. (En outre), autrefois Kin-t’ien (194) eut un descendant qui s’appela Mei et qui fut le maître des (eaux) sombres (195) ; (Mei) p.479 engendra Yun-ko et T’ai-t’ai. T’ai-t’ai sut s’acquitter des fonctions (de son père) ; il fit couler régulièrement (les rivières) Fen et T’ao (196) ; il endigua le grand marais et ainsi demeura à T’ai-yuen (197). L’empereur (198), à cause de cela, le loua et le fit prince de Fen-tch’oan (199) ; (les principautés de) Tch’en, Se, Jou et Hoang (200) conservèrent effectivement les sacrifices en son honneur ; maintenant cependant, c’est Tsin qui préside (aux sacrifices) à Fen-tch’oan  et qui a anéanti (ces principautés) (201). Si on examine l’affaire à la lumière de cette explication, on voit que T’ai-t’ai est la divinité (des rivières) Fen et T’ao. Mais ces deux divinités (202) ne peuvent faire aucun mal à la personne de Votre Altesse ; les dieux des montagnes et des cours d’eau (203), on leur offre des sacrifices de conjuration en cas de calamités produites par l’eau ou par la sécheresse ; les dieux du soleil, de la lune, des planètes et des constellations (204), on leur offre des sacrifices de p.480 conjuration lorsque la neige, la gelée blanche, le vent et la pluie surviennent en temps inopportun. Quant à la maladie de Votre Altesse, elle vient de son boire ou de son manger, de ses chagrins ou de ses plaisirs, ou de ses rapports avec ses femmes.]

Le duc P’ing et Chou-hiang dirent :

— C’est fort bien parlé ; vous êtes un sage qui a des connaissances étendues.

C’est pourquoi ils témoignèrent les plus grands égards à Tse-tch’an.

La vingt-septième année (539), en été, le duc Kien, de Tcheng, vint rendre hommage (au prince de) Tsin. — En hiver, craignant la puissance du roi Ling, de Tch’ou, il alla en outre rendre hommage (au roi de) Tch’ou : Tse-tch’an l’accompagna. — La vingt-huitième année (538), le prince de Tcheng, étant malade, envoya Tse-tch’an  se joindre aux seigneurs qui conclurent un traité avec le roi Ling, de Tch’ou, à Chen (205). (Tch’ou) fit périr K’ing Fong, de Ts’i (206). — La trente-sixième année (530), le duc Kien mourut. Son fils, Ning, qui fut le duc Ting, prit le pouvoir.

En automne (530), le duc Ting vint rendre hommage au duc Tchao, de Tsin. — La première année (529) du duc Ting, K’i-tsi, kong-tse de Tch’ou, assassina son prince, le roi Ling, et prit le pouvoir ; ce fut le roi P’ing ; voulant agir avec bonté envers les seigneurs, il rendit à Tcheng les territoires qui lui avaient été enlevés par le roi Ling. — La quatrième année (526), le duc Tchao, de Tsin, mourut ; les six hauts dignitaires de ce pays étaient puissants, la maison ducale était amoindrie ; Tse-tch’an dit à Han Siuen-tse (207) :

— L’exercice du p.481 gouvernement doit se faire par la vertu ; n’oubliez pas ce qui a causé votre élévation.

— La sixième année (524), Tcheng souffrit du feu (208) ; le duc voulait faire des sacrifices pour conjurer le mal ; Tse-tch’an lui dit :

— Il vaudrait mieux redoubler de vertu.

— La huitième année (522), Kien, héritier présomptif de Tch’ou, vint se réfugier (dans le pays de Tcheng). — La dixième année (520), l’héritier présomptif Kien complota avec Tsin d’attaquer Tcheng par surprise. (Le prince de) Tcheng mit à mort Kien ; Cheng, fils de Kien, s’enfuit (dans le pays de) Ou. — La onzième année (519), le duc Ting se rendit auprès (du prince) de Tsin ; Tsin et Tcheng projetèrent de faire périr les fauteurs de trouble (du pays de) Tcheou et de faire rentrer le roi King dans (le pays de) Tcheou (209). — La treizième année (210) (514), le duc Ting mourut. Son fils, Tch’ai, qui fut le duc Hien, prit le pouvoir.

Le duc Hien mourut dans la treizième année (501) de son règne. Son fils, Cheng, qui fut le duc Cheng, prit le pouvoir. En ce temps, les six hauts dignitaires (du pays) de Tsin étaient puissants ; ils envahirent et dépouillèrent Tcheng qui se trouva affaibli.

La cinquième année (496) du duc Cheng, Tse-tch’an (211), p.482 conseiller de Tcheng, mourut ; tous les gens de Tcheng se lamentèrent et le pleurèrent comme s’ils avaient perdu un parent. Tse-tch’an était un fils cadet du duc Tch’eng, de Tcheng ; c’était un homme bon et aimant autrui ; il servit son prince avec fidélité et sincérité. Lorsque K’ong-tse avait passé dans (le pays de) Tcheng, lui et Tse-tch’an avaient été comme deux frères ; quand il apprit la mort de Tse-tch’an, K’ong-tse dit en pleurant :

— Il avait la bienfaisance que nous ont laissée les anciens (212) ; je servais Tse-tch’an comme s’il eût été mon frère aîné.

— La huitième année (493), les familles Fan et Tchong-han, (du pays de) Tsin, se révoltèrent contre (le prince de) Tsin et implorèrent (le prince de) Tcheng, qui vint à leur secours. Tsin attaqua Tcheng et battit l’armée de Tcheng à T’ie (213). — La quatorzième année (487), le duc King, de Song, anéantit (la principauté de) Ts’ao. — La vingtième année (481), T’ien Tch’ang, (du pays) de Ts’i, assassina son prince, le duc Kien ; puis (T’ien) Tch’ang fut conseiller dans (le pays de) Ts’i. — La vingt-deuxième année, (479), le roi Hoei, de Tch’ou, anéantit Tch’en. — K’ong-tse mourut. — La vingt-sixième année (475), Tche Po, (du pays) de Tsin, attaqua Tcheng et lui prit neuf places. — La trente-septième année (464), le duc Cheng mourut. Son fils I, qui fut le duc Ngai, prit le pouvoir.

La huitième année (456) du duc Ngai, des gens de Tcheng assassinèrent le duc Ngai et mirent sur le trône p.483 Tch’eou, frère cadet du duc Cheng ; ce fut le duc Kong.

La troisième année (453) du duc Kong, Tsin anéantit Tche Po (214). — La trentième année (215) (424), le duc Kong mourut. Son fils Se, qui fut le duc Yeou, prit le pouvoir.

La première année (423) du duc Yeou, Han Ou-tse attaqua Tcheng et tua le duc Yeou. Les gens de Tcheng mirent sur le trône T’ai, frère cadet du duc Yeou ; ce fut le duc Siu (216).

La quinzième année (408) du duc Siu, le marquis King, de Han, attaqua Tcheng et lui prit Yong-k’ieou (217) ; Tcheng éleva un rempart à King (218). — La seizième année (407), Tcheng attaqua Han et battit les soldats de Han à Fou-chou (219). — La vingtième année (403), Han, Tchao et Wei furent mis au rang des seigneurs. — La vingt-troisième année (400), Tcheng assiégea Yang-ti (220), (ville) de Han. — La vingt-cinquième année (398), le prince de Tcheng tua son conseiller Tse-yang (221). — La vingt-septième année (396), les partisans de Tse-yang s’unirent pour assassiner T’ai, duc Siu, et mirent sur le trône I, frère cadet du duc Yeou ; ce fut le prince de Tcheng.

Quand I, prince de Tcheng, eut été au pouvoir pendant deux ans (394), Fou-chou, (ville) de Tcheng, se révolta et fit de nouveau retour à Han. — La onzième p.484 année (385), Han attaqua Tcheng et lui prit Yang-tch’eng (222). — La vingt et unième année (375), le marquis Ngai, de Han, anéantit Tcheng et s’annexa ce royaume.

Le duc grand astrologue dit : Il y a un dicton ainsi conçu : « Ceux qui sont réunis par les circonstances et par l’intérêt, quand les circonstances et l’intérêt ont pris fin, leurs relations se relâchent. » Tel fut le cas pour Fou Hia (223). Quoique Fou Hia, sous la contrainte qui lui était imposée, eût tué le prince de Tcheng et eût fait rentrer le duc Li, en définitive cependant le duc Li se tourna contre lui et le fit périr. En quoi cela est-il différent de ce qui arriva à Li K’o, (du pays) de Tsin (224) ? (Mais), à observer son devoir comme le fit Siun-si, celui-ci y trouva lui-même la mort et ne put sauver Hi-ts’i (225). Les origines des vicissitudes (humaines) ont ainsi des causes multiples (226).

Notes

(101. ) Les princes de Tcheng appartenaient au clan Ki ; ils avaient le titre de comte. Leur fief passe pour avoir été d’abord le territoire de Yu-lin, qui était situé dans le domaine royal, au temps où la capitale des Tcheou se trouvait encore dans le Chàn-si ; on identifie ce territoire avec la préfecture secondaire de Hoa, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si. En 773, les princes de Tcheng se transportèrent à Sin-tcheng, sous-préfecture qui dépend de la préfecture de K’ai-fong, province de Ho-nan. La principauté de Tcheng fut anéantie par le royaume de Han en 375 (H. T. K, K., chap. CCLV, p. 4 r°).

(102. ) D’après les Tableaux chronologiques (chap. XIV), ce personnage était frère cadet du roi Siuen et né de la même mère que lui.

(103. ) Directeur des multitudes. Ce titre est celui qu’on donne actuellement aux présidents et vice-présidents du ministère du Cens (hou-pou).

(104. ) Pao-se. Cf. tome I, p. 280 et suiv.

(105. ) Kouo est le Kouo oriental ; il occupait le territoire des sous-préfectures actuelles de Se-choei et de Yong-yang, préfecture de K’ai-fong, province de Ho-nan.

(106. ) Cf. n. 40.109. .

(107. ) Cf. p. 338.

(108. ) En d’autres termes, malgré l’éclat des services rendus par Tchou-yong, ses descendants ne sont point devenus aussi illustres que les Tcheou.

(109. ) Cf. n. 32.102. .

(110. ) Cf. tome II, p. 218, ligne 12.

(111. ) Cf. p. 251.

(112. ) Je me conforme à la ponctuation du Che ki luen wen qui fait une phrase des quatre mots [][][][].

(113. ) Cf. tome I, n. 04.428.

(114. ) D’après Tchang Cheou-tsie, il faudrait prononcer K’ou-hou ; mais ces indications de prononciation sont souvent peu sûres et varient suivant les commentateurs.

(115. ) Cf. Tso tchoan, 1e année du duc Yn. — Sur la principauté de Chen, cf. tome I, n. 04.407.

(116. ) Ce nom signifie « né dans l’insomnie ».

(117. ) Cette ville était à 20 li au sud-est de la sous-préfecture de Yong-yang, préfecture de K’ai-fong, province de Ho-nan.

(118. ) Il n’y a pas moins de trois localités qui portent le nom de Tchai à l’époque tch’oen-ts’ieou.

La première correspond à la sous-préfecture de Tch’ang-yuen, préfecture de Ta-ming, province de Tche-li ; elle appartenait à l’État de Wei.

La seconde se trouvait dans le voisinage de l’ancienne sous-préfecture de Koan-tch’eng qui correspond aujourd’hui à la préfecture secondaire de Tcheng, préfecture de K’ai-fong, province de Ho-nan ; elle était gouvernée par des comtes qui sont mentionnés dans le Tso tchoan à diverses reprises (1e année du duc Yn, 8e année du duc Hoan, 23e année du duc Tchoang).

Enfin une troisième localité de Tchai, qui doit être celle dont il est question ici, était sur le territoire de la sous-préfecture actuelle de Tchong-meou, préfecture de K’ai-fong, province de Ho-nan (H, T. K. K., chap. CCLII, p. 3 r° et v°).

(119. ) Au sud de la sous-préfecture de Sin-tcheng.

(120. ) Sur le territoire de la sous-préfecture de Hoei, préfecture de Wei-hoei, province de Ho-nan. Il y avait alors des comtes de Kong ; plus tard, cette principauté fut annexée par l’État de Wei.

(121. ) Près de la sous-préfecture de Lin-yng, préfecture secondaire de Hiu, province de Ho-nan.

(122. ) C’est-à-dire : jusqu’à ce qu’il fût mort. Les Sources jaunes sont l’Hadès chinois ; elles sont ainsi nommées parce qu’elles sont sous la terre et que la terre est jaune. Cf. tome III, n. 25.145. Cette expression ne se trouve pas dans les classiques et ne paraît dater que de l’époque des Ts’in ou des Han.

(123. ) La vallée de Yng était celle où la rivière Yng prenait sa source ; elle était sur le territoire de la sous-préfecture de Teng-fong, préfecture et province de Ho-nan.

(124. ) Cf. Tso tchoan, 1e année du duc Yn. Pour éluder son serment, le duc de Tcheng fit creuser sous terre un tunnel dans lequel il rencontra sa mère ; il put ainsi prétendre qu’il n’avait revu sa mère que dans le domaine souterrain des Sources jaunes.

(125. ) Cf. p. 233-234.

(126. ) Cf. Tso tchoan, 3e année du duc Yn ; le duc de Tcheng était irrité contre la maison royale des Tcheou, parce que le roi P’ing avait voulu le dépouiller d’une partie de son autorité au profit du prince de Kouo.

(127. ) Cf. p. 194.

(128. ) Cf. tome I, n. 04.436. L’expression à laquelle il est fait allusion à la fin de cette note est expliquée dans le Li ki (trad. Legge, S. B. E., vol. XXVII, p. 247) ; elle désigne les places du territoire royal qui étaient affectées à certains seigneurs pour qu’ils pussent s’y purifier avant de paraître devant le roi.

(129. ) Cf. p. 235. Les Tableaux chronologiques indiquent la date de 710.

(130. ) D’après Tou Yu, cette glose de Se-ma Ts’ien serait inexacte ; l’héritier présomptif ne doit pas être compté au nombre des trois kong-tse qui sont le prince Tou, le prince Wei et le prince I. — Cf. Tso tchoan, 12e année du duc Hoan.

(131. ) Le marquis de Teng est mentionné dans le Tso tchoan, 7e année du duc Hoan. Cette petite principauté correspond à la préfecture secondaire de Teng, préfecture de Nan-yang, province de Ho-nan.

(132. ) Le chef de la famille Yong était grand officier dans le royaume de Song ; il appartenait au clan Ki et se disait descendant de Hoang-ti.

(133. ) Au jour ting-hai, d’après le Tso tchoan (11e année du duc Hoan).

(134. ) Douze jours plus tard, si on adopte la leçon du Tso tchoan (cf. la note précédente) qui paraît seule plausible.

(135. ) Li correspond à l’ancienne sous-préfecture de Yang-ti qui est aujourd’hui la préfecture secondaire de Yu, préfecture de K’ai-fong, province de Ho-nan.

(136. ) Au lieu de Tan Po, il faut lire T’an Po, comme dans le Tso tchoan (15e année du duc Hoan). — Tan Po, ou plus exactement « le comte de Chan », est un tout autre personnage qui est mentionné dans le Tso tchoan, à la date de la 14e année du duc Tchoang.

(137. ) Cheou-tche est identique à la localité appelée Cheou-hiang, au sud-est de la préfecture secondaire de Soei, préfecture de Koei-, province de Ho-nan.

(138. ) C’est-à-dire quand il n’était encore qu’un jeune prince, avant qu’il fût monté sur le trône.

(139. ) Ce personnage est appelé le prince I dans le Tso tchoan.

(140. ) Cf. p. 109.

(141. ) Cf. p. 44 et suiv.

(142. ) Cf. p. 236. Nan-kong Wan est aussi appelé Nan-kong Tchang-wan dans le Tso tchoan (11e année du duc Tchoang).

(143. ) Cf. n. 135.

(144. ) Le Tso tchoan (14e année du duc Tchoang) appelle ce personnage Yuen Fan.

(145. ) Cf. tome I, n. 04.445.

(146. ) Cf. n. 135.

(147. ) Cf. tome II, n. 05.180, et tome III, p. 704 [?], lignes 10-16.

(148. ) Cf. p. 157.

(149. ) Cf. tome III, n. 28.163.

(150. ) Son nom de clan était Ki et elle venait de la principauté du Yen méridional ; cf. tome II, n. 05.178.

(151. ) Po-yeou était regardé comme l’ancêtre des princes du Yen méridional.

(152. ) Hoa était une ville du pays de Tcheng située sur le territoire de la préfecture secondaire de Soei, préfecture de Koei-, province de Ho-nan. En 640 (cf. Tso tchoan, 20e année du duc Tchoang), la population de Hoa s’était révoltée contre Tcheng pour se soumettre à Wei ; le duc de Tcheng avait aussitôt envoyé des troupes qui pénétrèrent dans la ville.

(153. ) Au lieu de [a][b], le Tso tchoan (24e année du duc Hi) écrit seulement [a] ; il fait allusion à la coupe tsio que le roi Hoei avait donnée au prince de Kouo, ce qui avait excité la jalousie et le ressentiment du duc de Tcheng (cf. Tso tchoan, 21e année du duc Tchoang).

(154. ) Cf. tome I, n. 04.473.

(155. ) Cf. tome I, n. 04.293. et n. 04.497. .

(156. ) Cf. p. 463.

(157. ) Je considère le mot [] comme étant simplement la marque du passé.

(158. ) Il a été question plus haut (p. 463, ligne 13) de la naissance de ce prince Lan ( = orchidée).

(159. ) Cf. p. 363, lignes 16-26.

(160. ) La mère du prince Lan appartenait aussi au clan Ki ; cf. n. 150.

(161. ) Cf. tome I, n. 01.296.

(162. ) Cf. p. 465, lignes 13-15.

(163. ) Cf. tome II, n. 05.225.

(164. ) Cette anecdote est racontée en détail dans le tome II, p. 39.

(165. ) Cette localité devait être voisine de celle de P’ong-ya, qui était à 60 li au nord-est de la sous-préfecture de Po-choei, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si (H. T. K. K., chap. CCLIII, p. 12 v°).

(166. ) Cf. n. 38.194. .

(167. ) Cf. p. 243.

(168. ) Appelé aussi « le kong-tse Song » ; Cf. Tso tchoan, 4e année du duc Siuen.

(169. ) Littéralement : le doigt avec lequel on mange.

(170. ) D’après les annotations critiques de l’édition de K’ien-long, il y aurait lieu de corriger Yen-ling en Tch’en-ling, qui est la leçon du Tch’oen ts’ieou (11e année du duc Siuen). Tch’en-ling était à 40 li au sud-ouest de la ville préfectorale de Tch’en-tcheou, province de Ho-nan. — Il est à remarquer cependant que, dans le Tch’oen ts’ieou, le traité de Tch’en-ling est conclu entre Tch’ou Tch’en et Tcheng, tandis qu’ici le traité de Yen-ling est conclu entre Tsin et Tcheng ; ces deux traités sont donc deux actes différents et ne doivent pas être confondus l’un avec l’autre. Sur l’emplacement de Yen-ling, cf. n. 39.319. .

(171. ) Cf. n. 40.168. .

(172. ) Cf. p. 355.

(173. ) Capitale de Tch’ou.

(174. ) C’était une tour montée sur un char qu’on emmenait dans les camps pour observer de haut les mouvements de l’ennemi ; le livre sur l’art de la guerre appelle cet engin « l’échelle qui va jusqu’aux nuages ».

(175. ) Cf. Tso tchoan, 15e année du duc Siuen, où ce discours est plus étendu.

(176. ) Le duc Ling de Hiu, d’après le Tso tchoan (5e année du duc Tch’eng).

(177. ) Cf. n. 39.319. .

(178. ) La rivière Wei coule à 3 li au nord de la sous-préfecture actuelle de Sin-tcheng ; l’ancienne ville de Sin-tcheng, capitale de l’État de Tcheng, étant située plus au nord, elle passait au sud de cette ville.

(179. ) Il s’agit ici du duc Hien, de Wei ; cf. p. 203-204.

(180. ) Cf. p. 13.

(181. ) Citation du Tso tchoan : 1e année du duc Tchao.

(182. ) Se-ma Ts’ien identifie Kao-sin avec l’empereur K’ou ; cf. tome I, p. 39-40.

(183. ) Cf. tome III, n. 28.253. Nous ajouterons ici, à cette note du tome III, une traduction plus complète du texte du Kouo yu (Tsin yu, chap. IV, p. 15 r° et v°) dans lequel sont citées les divinités Ngo-Po et Che-tch’en :

Le kong-tse Tch’ong-eul (le futur duc Wen, de Tsin), s’apprêtant à entrer dans le pays de Tsin pour y prendre le pouvoir, demande à un astrologue s’il réussira ; son interlocuteur lui répond :

— Jupiter est dans Ta-leang (637 av. J.-C. ; cf. tome III, p. 657, lignes 24 et suiv.) ; quand vous aurez achevé la conduite que vous prescrit le Ciel, la première année (de votre règne), vous obtiendrez d’abord la constellation de Che-tch’en (636 av. J.-C. ; cf. tome III, p. 658, ligne 2) ; la région de (l’espace dans laquelle se trouve) Che-tch’en (correspond sur la terre au lieu où) résident les gens de Tsin ; elle est ce qui fait leur prospérité ; Votre Altesse, se trouvant dans (une année Che-tch’en), ne peut manquer de réussir. Quand vous êtes parti (en fugitif, du pays de Tsin), Jupiter était dans Ta-ho (655 av. J.-C. ; cf. tome III, p. 658, lignes 3-4) ; Ta-ho est l’étoile de Ngo-po ; c’est elle qu’on appelle le grand Tch’en. C’est par Tch’en que se réalise l’excellence, que Heou-tsi devint conseiller et que T’ang-chou reçut son fief... D’ailleurs, vous êtes sorti (du pays de Tsin) sous la constellation Tch’en (655 av. J.-C.) et vous y rentrez sous la constellation Chen (636 av. J.-C.) ; ce sont là (deux constellations qui sont) toutes deux de bon présage pour le pays de Tsin et qui sont la grande règle du Ciel.

(184. ) Localité dont l’emplacement est indéterminé.

(185. ) Cet empereur est l’empereur Yao ; on lit en effet dans le Tso tchoan (9e année du duc Siang), que Ngo-po fut directeur du feu auprès de Tao-t’ang, c’est-à-dire de Yao.

(186. ) Chang-k’ieou est encore aujourd’hui le nom d’une partie de la ville préfectorale de Koei-, dans le Ho-nan. — C’est là que la dynastie Chang, puis les princes de Song qui furent ses continuateurs, eurent le siège de leur puissance. L’opinion de certains érudits qui font résider les premiers souverains de la dynastie Chang dans le Chàn-si (cf. tome I, n. 03.107 et n. 03.116) paraît devoir être absolument rejetée.

(187. ) Le peuple soumis à la dynastie des Chang ou Yn.

(188. ) Partie sud-ouest du Chan-si ; cf. tome II, n. 06.278.

(189. ) Les princes de T’ang (cf. n. 39.103. ), puis les princes de Tsin qui se substituèrent à eux.

(190. ) Cf. p. 249-250.

(191. ) I-Kiang, femme du roi Ou, était fille de T’ai-Kong, de Ts’i.

(192. ) T’ai-chou n’est autre que le puîné Yu, prince de T’ang.

(193. ) L’Empereur céleste.

(194. ) Kin-t’ien est identifié avec Chao-hao (cf. tome I, n. 01.286).

(195. ) [][] ; ces deux caractères désignent l’eau dont la couleur, dans la théorie des cinq éléments, est le noir. Hiuen-ming est le nom de la divinité qui préside au troisième mois de l’hiver d’après le Yue ling (S. B. E., vol. XXVII, p. 306) [cf. Li ki, trad. Couvreur, t. I, p. 404]. Dans le Tso Tchoan (29e année du duc Tchao) le nom de Hiuen-ming apparaît comme le titre de deux personnages chargés de régler les eaux au temps de l’empereur Chao-hao. Dans le même livre, à la date de la 18e année du duc Tchao, on lit que, à la suite d’un incendie dans le pays de Tcheng, on offrit des sacrifices à Hiuen-ming (le dieu des eaux) et à Hoei-lou (le dieu du feu).

(196. ) La rivière Fen est la rivière bien connue du Chan-si, mais la rivière T’ao ne se laisse pas identifier.

(197. ) Aujourd’hui, ville préfectorale de T’ai-yuen, dans le Chan-si.

(198. ) L’empereur Tchoan-hiu, disent les commentateurs en s’appuyant sur des raisonnements bien fragiles.

(199. ) C’est-à-dire de la vallée de la rivière Fen.

(200. ) Les commentateurs se bornent à dire que les princes de ces quatre principautés étaient des descendants de T’ai-t’ai.

(201. ) Les quatre principautés dont il vient d’être question.

(202. ) Che-tch’en et T’ai-t’ai.

(203. ) Tels que T’ai-tai.

(204. ) Tels que Che-tch’en.

(205. ) Cf. tome II, n. 05.263.

(206. ) Cf. p. 359-360.

(207. ) Han Siuen-tse ou Han K’i était un des six hauts dignitaires du pays de Tsin ; ses descendants devaient être les princes de Han, un des trois royaumes formés des débris de Tsin ; cf. Mém. hist., chap. XLV.

(208. ) Sur les incendies qui éclatèrent alors dans le pays de Tcheng ; cf. Tso-tchoan, 18e année du duc Tchao.

(209. ) Cf. tome I, p. 298.

(210. ) Il faut lire : « la seizième année » = 514. Cf. les Tableaux chronologiques.

(211. ) Tse-tch’an : est mentionné avec éloges dans le Luen-yu, V, 15, et XIV, 9 et 10. — Tse-tch’an est l’appellation de Kong-suen K’iao. Cf. aussi Mém. hist., chap. CXIX.

(212. ) C’est-à-dire que sa bienfaisance continuait celle des anciens sages ; c’était un grand éloge dans la bouche de Confucius pour qui l’antiquité est l’âge d’or.

(213. ) T’ie était le nom d’une colline (la colline de fer), au sud de Ts’i-tch’eng, qui est dans la préfecture secondaire de K’ai, préfecture de Ta-ming, province de Tche-li.

(214. ) Cf. p. 335, lignes 10-12.

(215. ) La trentième année du duc Kong correspondrait à l’année 426 ; mais il faut sans doute lire « la trente-deuxième année » (424), car les Tableaux chronologiques fixent la première année du duc Yeou à l’année 423.

(216. ) D’après les Tableaux chronologiques, le duc Siu était le fils, et non le frère cadet, du duc Yeou.

(217. ) Cf. tome II, n. 06.123.

(218. ) Cf. tome II, n. 07.309.

(219. ) Cf. tome II, n. 45.119.

(220. ) Cf. tome II, n. 07.244.

(221. ) Se Tse-yang, disent les Tableaux chronologiques.

(222. ) Cf. tome II, n. 08.188.

(223. ) Cf. p. 461-462.

(224. ) Cf. p. 274, lignes 3 et suiv.

(225. ) Cf. p. 271.

(226. ) En d’autres termes, une conduite vertueuse aussi bien que des actions inspirées par des motifs intéressés peuvent causer la mort d’un homme et l’empêcher de réussir dans ses entreprises.