Mémoires historiques/15
Le duc grand astrologue a lu les Mémoires des Ts’in[1]. Quand les K’iuen-jong battirent le roi Yeou (771 av. J.-C.) et que les Tcheou se transportèrent du côté de l’est dans la ville de Lo, le duc Siang, de Ts’in, fut pour la première fois investi de la dignité de seigneur[2] (771 av. J.-C.) ; il fit le lieu saint de Si[3] et s’y acquitta des sacrifices à l’Empereur d’en haut. C’est alors qu’apparaît le commencement de l’usurpation. Les rites disent :
« Le Fils du Ciel sacrifie au ciel et à la terre ; les seigneurs sacrifient aux montagnes illustres et aux grands cours d’eau qui sont dans leurs territoires respectifs. Or les Ts’in jetèrent la confusion avec leurs mœurs de (barbares) Jong et Ti ; ils mirent en honneur la cruauté et la méchanceté et rejetèrent au second plan la bonté et la justice ; quoique leur dignité ne fût que celle de « sujet-barrière[4] », ils ne laissèrent pas que de faire le sacrifice lu[5] lors de la cérémonie religieuse dans la banlieue. Les sages furent saisis de crainte.
Puis le duc Wen (765-716 av. J.-C.) franchit (la montagne) Long, repoussa les Jong et les Ti, adora le « joyau de Tch’en »[6], s’établit dans la région comprise entre (la montagne) K’i et Yong[7]. Ensuite le duc Mou (659-621 av. J.-C.) améliora le gouvernement ; du côté de l’est, il alla, en définitive, jusqu’au Fleuve[8] ; alors il marcha de pair avec (le duc) Hoan de Ts’i et (le duc) Wen de Tsin[9] et fut, comme eux, hégémon des seigneurs du royaume du Milieu.
Après cela, ceux qui étaient doublement sujets[10] exercèrent l’autorité ; les grands officiers gardèrent leur charge de père en fils ; les six hauts dignitaires s’arrogèrent le pouvoir (dans le pays) de Tsin[11]. Pour châtier et pour combattre, (ces hommes) réunissaient des assemblées plénières ; leur prestige était d’un grand poids aux yeux des seigneurs.
Puis T’ien Tch’ang tua (481 av. J.-C.) le duc Kien et fut conseiller du royaume de Ts’i[12] ; les seigneurs restèrent immobiles et ne le châtièrent pas. (Dans tout le pays) à l’intérieur des mers on rivalisait de gloire guerrière. Les trois royaumes mirent fin à cet état de choses et en définitive (403 av. J.-C.) ils se partagèrent (l’État de) Tsin[13]. T’ien Ho, d’autre part, anéantit (386 av. J.-C.) (la famille princière de) Ts’i et posséda (cet État). C’est à partir de ce moment que commence l’époque où fleurirent les six royaumes[14].
Ce qui fut essentiel, ce fut d’avoir de puissantes armées, de conquérir ses rivaux, d’user de stratagèmes trompeurs ; alors apparurent les discours sur la ligue du nord au sud et l’extension de l’ouest à l’est[15] et sur le court et le grand ; un essaim de titres arrogants se produisit[16] ; les conventions jurées ne furent plus dignes de foi ; même après qu’on avait donné des otages et des sceaux divisés, on ne pouvait encore être lié à ses engagements.
Au début, Ts’in était un petit royaume et se trouvait dans un lointain reculé ; la Chine le traitait sur le même pied que (les barbares) Jong et Ti. Mais, après le duc Hien (384-362 av. J.-C.), il eut toujours la prédominance parmi les seigneurs. Si on considère la vertu et la justice de Ts’in, on constate qu’elles ne valaient même pas la cruauté et la méchanceté de Lou et de Wei[17] ; si on évalue les forces militaires de Ts’in, on voit qu’elles ne valaient même pas la puissance des trois Tsin[18]. En définitive, cependant il conquit tout l’empire ; il n’y serait point parvenu s’il n’eût eu l’avantage de sa position difficile d’accès et bien défendue et s’il n’eût été favorisé par sa configuration ; il semble qu’il fut comme aidé par le Ciel[19].
Un auteur a dit : Le côté de l’est est celui où les êtres commencent et naissent ; le côté de l’ouest est celui où les êtres s’achèvent et arrivent à maturité. Aussi ceux qui entreprennent apparaissent-ils toujours au sud-est ; ceux qui recueillent la gloire réelle apparaissent toujours au nord-ouest. Ainsi, Yu fleurit parmi les K’iang occidentaux[20] ; T’ang prit son essor à Po[21] ; lorsque les Tcheou devinrent rois, ce fut en partant de Fong et de Hao[22] qu’ils vainquirent les Yn ; lorsque les Ts’in devinrent empereurs, ce fut grâce à la province de Yong[23] qu’ils furent prospères ; lorsque les Han arrivèrent au pouvoir, ce fut en venant (des régions) de Chou et de Han[24]. Après que Ts’in eut atteint son but, il brûla dans tout l’empire le Che (King) et le Chou (King) et surtout les Mémoires historiques des seigneurs, parce que ces textes fournissaient des armes pour censurer et critiquer (son propre gouvernement). Si le Che (King) et le Chou (King) ont reparu, c’est que plusieurs exemplaires en étaient conservés dans des demeures particulières ; les Mémoires historiques, au contraire, n’étaient conservés que dans la maison des Tcheou et c’est pourquoi ils furent anéantis. C’est bien regrettable ! C’est bien regrettable !
Il n’y a plus que les Mémoires des Ts’in ; encore ne mentionnent-ils pas les jours et les mois et leur rédaction est-elle abrégée et incomplète. A vrai dire, sur les forces et les changements des royaumes combattants il y a aussi (quelques textes) qu’on peut recueillir ; mais comment serait-on sûr qu’ils remontent à une haute antiquité ?
Quand Ts’in s’empara de l’empire, il fut fort cruel ; cependant comme il s’était changé suivant les modifications de son temps, la gloire qu’il obtint fut grande. Un livre dit : « Prenez pour modèle les derniers rois. » Qu’est-ce que cela signifie ? C’est que ces (rois) étant rapprochés de vous et la transformation des mœurs étant de même nature (que celle de votre temps), (si vous les prenez pour modèle), vos délibérations seront terre-à-terre[25] et il vous sera aisé d’agir.
Quand les érudits font des perquisitions dans ce qu’ils ont entendu et vu, (constatant que) les Ts’in ne furent au pouvoir que pendant peu de jours, ils n’examinent point (cette dynastie) du commencement à la fin, mais la prennent en bloc pour en faire un sujet de risée, sans oser raconter (son histoire). (Ce procédé) est absolument semblable à celui d’un homme qui prétendrait manger avec l’oreille ; on ne peut qu’en avoir compassion[26].
Pour moi donc, je me suis servi des Mémoires des Ts’in afin de continuer le Tch’oen ts’ieou ; je commence au roi Yuen (476-469 av. J.-C.) de (la dynastie) Tcheou ; j’expose en un tableau les événements de l’époque des six royaumes et je m’arrête à Eul-che (209-207 av. J.-C.), embrassant ainsi un ensemble de deux cent soixante-dix années[27]. J’ai consigné par écrit tout ce que j’avais appris sur les principes de la grandeur et de la décadence ; plus tard il se trouvera des sages pour jeter les yeux sur ceci [28].
1. | Roi Ou 武 | wu3 | |
2. | — Tch'eng[29] 成 | cheng2 | |
3. | — K'ang 康 | kang1 | |
4. | — Tchao 招 | zhao1 | |
5. | — Mou 穆 | mu4 | |
6. | — Kong 恭 | gong1 | |
7. | — I 懿 | yi4 | |
8. | — Hiao 孝 | xiao4 | |
9. | — I 夷 | yi2 | |
10. | — Li 厲 | li4 | |
* | Régence Kong-ho 共和 | 841 | gong4 he2 |
11. | Roi Siuen 宣 | 827 | xuan1 |
12. | — Yeou 幽 | 781 | you1 |
13. | — P'ing 平 | 770 | ping2 |
14. | — Hoan 桓 | 719 | huan2 |
15. | — Tchoang 莊 | 696 | zhuang1 |
16. | — Hi 釐 | 681 | li2 |
17. | — Hoei 惠 | 676 | hui4 |
18. | — Siang 襄 | 651 | xiang1 |
19. | — K'ing 頃 | 618 | qing3 |
20. | — K'oang 匡 | 612 | kuang1 |
21. | — Ting 定 | 606 | ding4 |
22. | — Kien 簡 | 585 | jian3 |
23. | — Ling 靈 | 571 | ling2 |
24. | — King 景 | 544 | jing3 |
25. | — King 敬 | 519 | jing4 |
26. | — Yuen 元 | 476 | yuan2 |
27. | — Ting 定 | 468 | ding4 |
28. | — K'ao 考 | 440 | kao3 |
29. | — Wei-lie 威烈 | 425 | wei1 lie4 |
30. | — Ngan 安 | 401 | an1 |
31. | — Lie 烈 | 375 | lie4 |
32. | — Hien 顯 | 368 | xian3 |
33. | — Chen-tsing 慎 靚 | 320 | shen4 jing4 |
34. | — Nan 赧 | 314 | nan3 |
(Le roi Nan meurt en 256 av. J.-C.)
Les princes de l’État de Lou sont au nombre de trente-quatre. Le premier d’entre eux est Tan, duc de Tcheou, frère cadet du roi Ou (xite ou xie siècle av. J.-C.) ; le dernier est le duc K’ing qui, en 255 avant J.-C., fut dépouillé de son territoire par le roi de Tch’ou et qui, en 249 avant J.-C., fut réduit au rang de simple particulier.
La chronologie des princes de Lou est d’une certitude absolue à partir du commencement de la période Tch’oen-ts’ieou (722-481 av. J.-C.). Dans son second tableau chronologique, Se-ma Ts’ien la donne même comme assurée, à une année près (cf. tome I, Introduction, n. 304 ad fin., et n. 04.500 ad fin.), dès l’année 841 (ou 842 av. J.-C.). Enfin, en nous fondant sur le XXXIIIe chapitre des Mémoires historiques, nous pouvons calculer la date de l’avènement de tous les princes de Lou, jusqu’à Po-k’in, fils et successeur du duc de Tcheou (cf. tome I, Introduction, p. CXCIII). Nous avons cependant montré (tome I, Introduction, p. CXCIV) que, d’après les données que contient le chapitre Lu li tche du Ts’ien Han chou, la chronologie des princes de Lou qu’on peut établir sur ces données différait de celle de Se-ma Ts’ien, non seulement pour les temps les plus reculés, mais même après l’année 841, et que l’accord entre les deux systèmes ne s’établit qu’en l’année 815. Dans le tableau ci-dessous, nous avons marqué toutes les dates antérieures à l’année 815 en italiques et nous les avons disposées sur deux colonnes dont la première renferme les dates calculées d’après le Ts’ien Han chou, et la seconde les dates calculées d’après les Mémoires historiques.
1. | Tan, duc de Tcheou 周 公 旦 | zhou1gong1dan4 | ||
2. | Po-k'in, duc de Lou 魯公伯禽 | 1108 | 1044 | lu3gong1bo2qin2 |
3. | Duc K'ao 考 | 1062 | 998 | kao3 |
4. | — Yang 煬 | 1058 | 994 | yang2 |
5. | — Yeou 幽 | 998 | 988 | you1 |
6. | Duc Wei 魏 | 984 | 974 | wei4 |
7. | ― Li 厲 | 934 | 924 | li4 |
8. | — Hien 獻 | 897 | 887 | xian4 |
9. | — Tchen 真 | 847 | 855 | zhen1 |
10. | — Ou 武 | 817 | 825 | wu3 |
11. | — I 懿 | 815 | yi4 | |
(Po-yu ) 伯 御 | (806) | bo2yu4 | ||
12. | — Duc Hiao 孝 | 795 | xiao4 | |
13 | — Hoei 惠 | 768 | hui4 | |
14. | — Yn 隠(=隱) [yǐn][yìn] | 722 | yin3 | |
15. | — Hoan 桓 | 711 | huan2 | |
16. | — Tchoang 莊 | 693 | zhuang1 | |
17. | — Min 湣 (ou 閔 ) | 661 | min3 | |
18. | — Hi 釐 (ou Hi 僖 ) [xī] 厘(F) | 659 | li2 | |
19. | — Wen 文 | 626 | wen2 | |
20. | — Siuen 宣 | 608 | xuan1 | |
21. | — Tch'eng 成 | 590 | cheng2 | |
22. | — Siang 襄 [xiāng] | 572 | xiang1 | |
23. | — Tchao 昭 | 541 | zhao1 | |
24. | — Ting 定 | 509 | ding4 | |
25. | — Ngai 哀 | 494 | ai1 | |
26. | — Tao 悼 | 466 | dao4 | |
27. | — Yuen 元 | 428 | yuan2 | |
28. | — Mou 穆 | 407 | mu4 | |
29 | — Kong 共 | 376 | gong4 | |
30. | — K'ang 康 | 352 | kang1 | |
31. | — King 景 | 343 | jing3 |
32. | Duc P'ing 平 | 314 | ping2 | |
33. | — Wen 文 | 295 | wen2 | |
34 | — K'ing 頃 | 272 | qing3 |
II. — État de Ou ^ .
Les priaces de Tétat de Ou considéraient comme leur premier an-
cêtre Ou Tai'po yy^ /^ IM , fils de Tai-wang et frère du roi Ki4i
(cf. tome I, p. 216, n. 2). Après Ou Tai-po régnèrent dix-sept princes
dont on ne connaît guère que les noms (cf. Mém. hist.^ chap. xxxi).
L*histoire véritable du royaume de Ou ne commence qu'avec Cheou^
mong qui monta sur le trône en 585 avant J.-C. ; elle finit avec le roi
Fou-tch'a qui fut dépouillé de ses états en 473 avant J.-C. par J^eoK-
tsien, roi de Yue, Ou était un royaume barbare ; ses rois n*ont pas
de noms posthumes.
19. | Cheou-mong | 585 | |
20. | Tchou-fan | 560 | |
21. | Yu-ts'i | 547 | |
22. | Yu-mei | 530 | |
23. | Leao | 526 | |
24. | Ho'lu | 514 | |
25. | Fou-tch'a | 495 |
III. — Etat de Song 宋
^
Le premier prince de Song est À"/, vicomte de Wei (cf. tome I,
p. 198 et p. 245, n. 4), contemporain du roi Ou, Le dernier souverain
de 5on^estle roi Yen qui vit son royaume anéanti par l'étal de Ts'i
en 286 avant J.-C.
1. | Wei tse K'i | |
2. | Wei Tchong | |
3. | Duc de Song 宋公 | |
4. | Duc Ting 丁 | |
5. | — Min | |
6. | — Yang |
7. | Duc Li | ||
8. | — Hi | 858 | |
9. | — Hoei | 830 | |
10. | — Tai | 799 | |
11. | — Ou | 765 | |
12. | — Siuen | 747 | |
13. | — Mou | 728 | |
14. | — Chang | 719 | |
15. | — Tchoang | 710 | |
16. | — Min | 691 | |
17. | — Hoan | 681 | |
18. | — Siang | 650 | |
19. | — Tch'eng | 636 | |
20. | Duc Tchao | 619 | |
21. | — Wen | 610 | |
22. | — Kong | 588 | |
23. | — P'ing | 575 | |
24. | — Yuen | 531 | |
25. | — King | 516 | |
26. | — Tchao | 450 | |
27. | — Tao | 403 | |
28. | — Hieou | 395 | |
29. | — Pi | 372 | |
30. | Ti-tch'eng | 369 | |
31. | Yen, roi | 328 |
IV. - État de Toh'en U Le premier prince de Tch'en est un certaiu Mon, duc Hou^ qui fut anobli par le roi Oa, comme étant le descendant de l'empereur Choen (cf. tome I, p. 239, n. 3). Dès l'année 532 avant notre ère, l'état de Tch'en fut détruit par les puissants rois de TcKou ; rétabli en 529, il fut de nouveau et définitivement supprimé par TVA'ba en 479 avant J.-C, l'année même de la mort de Confucius.
1. | Man, duc Hou | ||
2. | Duc Chen | ||
3. | — Hoan | ||
4. | — Hiao | ||
5. | — Chen | ||
6. | — Yeou | 854 | |
7. | Duc Hi | 831 | |
8. | — Ou | 795 | |
9. | — I | 780 | |
10. | — P'ing | 777 | |
11. | — Wen | 754 | |
12. | — Hoan | 744 |
13. | Duc Li | 706 | |
14. | — Tchoang | 699 | |
15. | — Siuen | 692 | |
16. | ― Mou | 647 | |
17. | — Kong | 631 | |
18. | — Ling | 612 | |
19. | Duc Tch'eng Wi | 598 | |
20. | — Ngai | 568 | |
21. | — Hoei | 533 | |
22. | — Hoai | 505 | |
23. | — Min | 501 |
La liste des princes de Tcheng commence avec le duc Hoan, frère cadet du roi Siuen , de la dynastie Tcheou ; le duc Hoan reçut son fief de son frère en 806 avant J.-C. Le dernier prince de Tcheng est le duc K’ang qui vit son royaume détruit en 375 avant J.-C, par le marquis Ngai, de Han.
1. | Duc Hoan | 806 | |
2. | — 0u | 770 | |
3. | — Tchoang | 743 | |
4. | — Li | 700 | |
5. | — Tchao | 696 | |
6. | Tse-wei | 694 | |
7. | Tse-yng | 693 | |
8. | Duc Li | 679 | |
9. | — Wen | 672 | |
10. | — Mou | 627 | |
11. | — Ling | 605 | |
12. | — Siang | 604 | |
13. | Duc Tao | 586 | |
14. | — Tch'eng | 584 | |
15. | — Hi | 570 | |
16. | — Kien | 565 | |
17. | — Ting | 529 | |
18. | — Hien | 513 | |
19. | — Cheng | 500 | |
20. | — Ngai | 463 | |
21. | — Kong | 455 | |
22. | - Yeou | 423 | |
23. | — Siu | 422 | |
24. | — K'ang | 395 |
(N.B. — Le troisième tableau chronologique rapporte l’avènement du duc Ngai à l’année 462 et ne mentionne pas le duc Kong. Nous avons adopté pour les avènements du duc Ngai et du duc Kong respectivement les années 463 et 455 qui résultent des données contenues dans le XLIIe chapitre des Mémoires historiques. D’autre part, pour nous conformer à la suite du tableau chronologique et aux synchronismes indiqués dans le XLIIe chapitre lui-même, nous avons dû admettre que le duc Kong régna trente-deux ans, quoique le XLIIe chapitre ne lui attribue que trente ans de règne).
VI. - État de Tch’ou 楚 .
Si l’on fait abstraction des généalogies légendaires par lesquelles s’ouvre le chapitre XL des Mémoires historiques, consacré à l’histoire du pays de Tch’ou, on voit que le premier prince de Tch’ou fut un certain Hiong I, contemporain du roi Tch’eng, de la dynastie Tcheou. L’autorité suprême fut exercée dans le pays de Tch’ou par quarante et un souverains successifs, dont le dernier, Fou-tch’ou, fut fait prisonnier en 223 avant J.-C., par Ts’in Che-hoang-ti.
1. | Hiong I | ||
2. | Hiong I | ||
3. | Hiong Tan | ||
4. | Hiong Cheng | ||
5. | Hiong Yang | ||
6. | Hiong K'iu | ||
7. | Hiong Ou-k'ang | ||
8. | Hiong Tche-hong | ||
9. | Hiong Yen | ||
10. | Hiong Yong | 847 | |
11. | Hiong Yen | 837 | |
12. | Hiong Siang | 827 | |
13. | Hiong Siun | 821 |
14. | Hiong Ngo | 799 | |
15. | Hiong I Jo-n'gao | 790 | |
16. | Hiong K'an Siao (ou Siang)-ngao | 762 | |
17. | Hiong Siun Fen-mao | 757 | |
18. | Hiong Tong roi Ou | 740 | |
19. | Hiong Tse JK , roi Wen | 689 | |
20. | Hiong Kien T'ou-ngao | 676 | |
21. | Hiong Yun roi Tch'eng | 671 | |
22. | Chang'tch'en , roi Mou | 625 | |
23. | Lu roi Tchoang | 613 | |
24. | Chen roi Kong | 590 | |
25. | Tchao roi K'ang | 559 | |
26. | Yun , Kia-ngao | 544 | |
27. | Wei , roi Ling | 540 | |
28. | Ki'tsi , roi P'ing | 528 | |
29. | Tchen , roi Tchao | 515 | |
30. | Tchang , roi Hoei | 488 | |
31. | Tchong , roi Kien | 431 | |
32. | Tang , roi Cheng | 407 | |
33. | Hiong I , roi Tao | 401 | |
34. | Tsang , roi Sou | 380 | |
35. | Hiong Leang-fou , roi Siuen | 369 | |
36. | Hiong Chang , roi Wei | 339 | |
37. | Hiong Hoei , roi Hoai | 328 | |
38. | Heng , roi K'ing-siang | 298 | |
39. | Hiong Yuen , roi Kao-lie | 262 | |
40. | Han , roi Yeou | 237 |
. | Yeou , roi Ngai | 228 | |
41. | Fou-tch'ou | 227 |
Le premier prince de Ts’ai fut Tou, le puîné, frère cadet du roi Ou (cf. tome I, p. 240, n, 2). L’État de Ts’ai fut détruit par celui de Tch’ou, en 531 avant J.-C. ; rétabli momentanément en 529, il fut de nouveau et définitivement anéanti par Tch’ou en 447 avant J.-C.
1. | Ts'ai Chou Tou | ||
2. | Ts'ai-tchong | ||
3. | Ts'ai-po | ||
4. | Marquis Kong | ||
5. | — Li | ||
6. | — Ou | 863 | |
7. | — I | 837 | |
8. | — Hi | 809 | |
9. | — Kong | 761 | |
10. | — Tai | 759 | |
11. | — Siuen | 749 | |
12. | — Hoan | 714 | |
13. | — Ngai | 694 | |
14. | Marquis Mou (ou ) | 674 | |
15. | — Tchoang | 645 | |
16. | — Wen | 611 | |
17. | — King | 591 | |
18. | — Ling | 542 | |
19. | - P'ing {nom personnel : Lou ) | 530 | |
20. | Marquis Tao | 521 | |
21. | - Tchao | 518 | |
22. | — Tch'eng | 490 | |
23. | — Cheng | 471 | |
24. | — Yuen | 456 |
Le premier prince de Ts’ao est Tchen-to, le puîné, frère cadet du roi Ou (cf. tome I, p. 235). Le dernier est Po-yang qui fut fait prisonnier en 487 avant J.-C., par le duc King, de Song.
1. | Chou Tchen-to | ||
2. | Tai'po | ||
3. | Prince Tchong | ||
4. | Comte Kong | ||
5. | — Hiao | ||
6. | ― I | 864 | |
7. | — Yeou | 834 | |
8. | — Tai | 825 | |
9. | — Hoei | 795 | |
10. | Duc Mou | 759 | |
11. | — Hoan | 756 | |
12. | — Tchoang | 701 | |
13. | — Hi | 670 | |
14. | Duc Tchao | 661 | |
15. | — Kong | 652 | |
16. | — Wen | 617 | |
17. | ― Siuen | 594 | |
18. | ― Tch'eng | 577 | |
19. | ― Ou | 554 | |
20. | ― P'ing | 527 | |
21. | ― Tao | 523 | |
22. | — Siang | 514 | |
23. | — Yn | 509 | |
24. | — Tsing | 505 | |
25. | Po-yang | 501 |
L’histoire de l’État de Ts’i se divise en deux périodes. La première comprend vingt-huit princes qui ont pour nom de famille Lu ; la seconde comprend sept princes qui ont pour nom de famille T’ien.
Les princes de la famille Lu descendent de Lu Chang, qui avait reçu son fief du roi Ou (cf. tome I, n. 04.236 et 04.237) ; ils se rattachent indirectement à l’antique clan Kiang. Ils régnèrent sur l’État de Ts’i jusqu’en l’année 386 avant J.-C. A cette date, ils furent dépossédés par T’ien Ho ; la prédominance de la famille T’ien s’était affirmée près d’un siècle avant l’usurpation définitive, lorsque T’ien Tch’ang avait assassiné, en 481, le duc Kien et s’était arrogé, avec le titre de conseiller, l’autorité effective dans le royaume. La famille T’ien se maintint sur le trône jusqu’en 226 avant J.-C., époque à laquelle Ts’in Che-hoang-ti détruisit l’État de Ts’i.
a) Famille LU
1. | Chang, l'Auguste duc | ||
2. | Duc Ting | ||
3. | — I | ||
4. | — Koei | ||
5. | — Ngai | ||
6. | — Hou | ||
7. | — Hien | ||
8. | — Ou | 850 | |
9. | — Li | 824 | |
10. | — Wen | 815 | |
11. | — Tch'eng | 803 | |
12. | — Tchoang | 794 | |
13. | — Hi | 730 | |
14. | — Siang | 697 | |
15. | — Hoan | 685 | |
16. | — Hiao | 642 | |
17. | — Tchao | 632 | |
18. | — I | 612 | |
19. | — Hoei | 608 | |
20. | — K'ing | 598 | |
21. | — Ling | 581 | |
22. | — Tchoang | 553 | |
23. | — King | 547 | |
. | Yen Jou-tse | 489 | |
24. | Duc Tao | 488 | |
25. | — Kien | 484 | |
26. | — P'ing | 480 | |
27. | — Siuen | 455 | |
28. | — K'ang | 404 |
b) Famille TIEN
1. | Tien Ho, l'Auguste duc | 386 | |
2. | Duc Hoan | 384 | |
3. | Roi Wei | 378 | |
4. | — Siuen | 342 | |
5. | — Min | 323 | |
6. | — Siang | 283 | |
7. | Kien, roi | 264 |
(à partir de 403, subdivisé en trois : Wei 魏, Han 韓, Tchao 趙).
L’histoire de l’État de Tsin se divise en deux périodes.
Dans la première, ce royaume est gouverné successivement par trente-sept princes dont le plus ancien passe pour être T’ang-chou Yu (c’est-à-dire Yu, le puîné, prince de Tang ; cf. tome I, p. 246. n. 2), fils du roi Ou, et frère du roi Tch’eng. Les dix-sept premiers princes appartiennent à la branché aînée de la famille issue de T’ang-chou Yu ; mais les vingt derniers souverains de Tsin appartiennent à une branche cadette qui, en 679 avant J.-C., s’empara du pouvoir (cf. tome II, n. 05.170) — Dès la fin du VIe siècle avant notre ère, l’autorité des princes de Tsin fut affaiblie par les empiètements de six puissantes familles qu’on appelait les « six hauts dignitaires » 大卿, (cf. tome II, n. 05.270). Ces six familles elles-mêmes s’entre-déchirèrent : deux d’entre elles furent obligées d’abandonner le pays en 496 ; une troisième, en 452 (cf. tome II, n. 05.286) ; il ne resta plus alors que les trois familles de Wei, Han et Tchao. En 403, les chefs de ces trois familles reçurent du Fils du Ciel le titre de seigneurs ; à vrai dire, ils laissèrent subsister un prince de Tsin jusqu’en 376, mais ce n’était plus qu’un fantôme de souverain ; le royaume de Tsin est effectivement divisé en trois principautés indépendantes dès l’année 403, et c’est à cette date qu’il faut faire commencer la seconde période de l’histoire de Tsin, la période des « trois Tsin » 三晉, c’est-à-dire des trois États de Wei, Han et Tchao. L’État de Wei compte neuf princes dont le dernier est Kia, tué en 225 avant J.-C., par Ts’in Che-hoang-ti. L’État de Han compte onze princes dont le dernier est le roi Ngan, fait prisonnier en 230. L’État de Tchao compte dix princes, dont le dernier est Ts’ien, fait prisonnier en 228 ; le fils de Ts’ien se proclama roi de Tai 代, mais il fut lui-même pris par les troupes de Ts’in en 222.
a) État de TSIN
1. Branche aînée.
1. | T'ang-chou | ||
2. | Sie, marquis de Tsin | ||
3. | Marquis Ou | ||
4. | — Tch'eng | ||
5. | Marquis Li | ||
6. | — Tsing | 858 | |
7. | — Hi | 840 | |
8. | — Hien | 822 | |
9. | Marquis Mou | 811 | |
10. | Chang-chou | 784 | |
11. | Marquis Wen | 780 |
12. | . Marquis Tchao | 745 | |
13. | — Hiao | 739 | |
14. | — Ngo | 723 | |
15 | — Ngai | 717 | |
16. | — Siao'tse | 709 | |
17. | Min, marquis de Tsin | 706 |
2. Branche cadette.
18. | Duc Ou | 678 | |
19. | — Hien JIK | 676 | |
20. | — Hoei | 650 | |
21. | — Wen | 636 | |
22. | — Siang | 627 | |
23. | ― Ling | 620 | |
24. | ― Tch'eng | 606 | |
25. | ― King WC . | 599 | |
26. | ― Li | 580 | |
27. | ― Tao W | 572 | |
28. | ― P'ing ^ . | 557 | |
29. | ― Tchao | 531 | |
30. | ― K'ing | 525 | |
31. | ― Ting | 511 | |
32. | ― Tch'ou | 474 | |
33. | ― Ngai | 456 | |
34. | ― Yeou ^. | 437 | |
35. | ― Lie | 419 | |
36. | ― Hiao | 392 | |
00. | ― Duc Tsing |
b) Les trois TSIN
1e Wei
1. | ― Marquis Wen | 424 | |
2. | — Ou | 386 | |
3. | Roi Hoei | 370 | |
4. | — Siang | 334 | |
5. | — Ngai | 318 | |
6. | — Tchao | 295 | |
7. | _ Ngan-hi | 276 | |
8. | — King-min | 242 | |
9. | Kia, roi 15 . | 227 |
2e Han
1. | Marquis King | 408 | |
2. | — Lie | 399 | |
3. | — Wen | 386 | |
4. | — Ngai | 376 | |
5. | — Tchoang | 370 | |
6. | — Tchao | 358 | |
7. | Roi Siuen-hoei | 332 | |
8. | — Siang | 311 | |
9. | Hi-kieou, roi | 295 | |
10. | Roi Hoan-hoei | 272 | |
11. | — Ngan | 238 |
3e Tchao
1. | Marquis Lie | 408 | |
2. | Duc Ou | 399 | |
3. | — King | 386 | |
4. | Marquis Tch'eng | 374 | |
5. | — Sou | 349 | |
6. | Roi Ou-ling | 325 | |
7. | — Hoei-wen | 298 | |
8. | — Hiao-tch'eng | 265 | |
9. | — Tao-siang | 244 | |
10. | Ts'ien roi | 235 |
Le premier prince de Ts’in qui reçut le titre de seigneur fut le duc Siang qui, en 771 avant J.-C., fut investi de cette dignité par le roi P’ing. Cependant on fait remonter à dix générations plus haut la généalogie des princes de Ts’in (cf. tome II, n. 05.135).
1. | Ngo-lai | ||
2. | Niu-fang | ||
3. | P'ang-kao | ||
4. | Ta-ki | ||
5. | — Ta-lo | ||
6. | Fei'tse | (897) | |
7. | Ts'in-heou | (857) | |
8. | Kong-po | (847) | |
9. | — Ts'in-tchong | (844) | |
10. | Duc Tchoang | 821 | |
11. | — Siang | 777 | |
12. | — Wen | 765 | |
13. | — Ning | 715 | |
14. | - Tch'ou | 703 | |
15. | — Ou | 697 | |
16. | — Té | 677 | |
17. | — Siuen | 675 | |
18. | — Tch'eng | 663 | |
19. | — Mou | 659 | |
20. | ― K'ang | 620 | |
21. | — Kong | 608 | |
22. | — Hoan | 603 | |
23. | — King | 576 | |
24. | — Ngai | 536 | |
25. | Duc Hoei | 500 | |
26. | — Tao | 490 |
27. | Duc Li'kong | 476 | |
28. | — Tsao | 442 | |
29. | — Hoai | 428 | |
30. | — Ling | 424 | |
31. | — Kien | 414 | |
32. | — Hoei | 399 | |
33. | Tch'ou-tse | 386 | |
34. | Duc Hien | 384 | |
35. | — Hiao | 361 | |
36. | Roi Uoei-wen | 337 | |
37. | Roi Ou | 310 | |
38. | — Tchao | 306 | |
39. | — Hiao'wen | 250 | |
40. | — Tchoang-siang | 249 | |
41. | Che-hoang-ti | 246 | |
42. | Eul-Che-hoang-ti | 209 |
Le premier prince de Wei est Fong, le puîné, prince de K’ang et seigneur de Wei (cf. tome I, n. 04.272). Le dernier est le prince Kio qui garda une ombre de pouvoir jusqu’en l’année 209 avant J.-C. et ne fut définitivement dépossédé que par Eul-che-hoang-ti. Si l’État de Wei se maintint ainsi plus longtemps que tous les autres États féodaux, ce n’est pas qu’il eût plus de force que les autres, mais, bien au contraire, c’est parce que, dès l’époque des six royaumes, il avait perdu toute espèce d’importance et n’avait plus guère qu’une existence nominale.
1. | Wei K'ang chou | ||
2. | Comte K'ang | ||
3. | — Hiao | ||
4. | — Se | ||
5. | — Tsie | ||
6. | — Tsing | ||
7. | — Tcheng | ||
8. | Marquis K'ing | ||
9. | Marquis Hi | 854 | |
10. | Duc Ou | 812 | |
11. | — Tchoang (nom personnel Yang ) | 757 | |
12. | — Hoan | 734 | |
13. | — Siuen | 718 |
14. | Duc Hoei | 699 | |
15. | K'ien-meou | 696 | |
. | Retour du duc Hoei | 686 | |
16. | Duc I | 668 | |
17. | - Tai | 660 | |
18. | — Wen | 659 | |
19. | — Tch'eng | 634 | |
20. | — Mou | 599 | |
21. | — Ting | 588 | |
22. | — Hien | 576 | |
23. | — Chang | 558 | |
. | Retour du duc Hien | 546 | |
24. | Duc Siang | 543 | |
25. | — Ling | 534 | |
26. | — Tch'ou | 492 | |
27. | — Tchoang 7P-(nom personnel : K'oai-hoei ) | 480 | |
28. | Prince K'i | 477 | |
. | Retour du duc Tch'ou | 476 | |
29. | Duc Tao | 455 | |
30. | — King | 450 | |
31. | — Tchao | 431 | |
32. | — Hoai (ou Tao ) | 425 | |
33. | — Chen | 414 | |
34. | — Cheng | 372 | |
35. | Marquis Tch'eng | 361 | |
36. | - P'ing | 332 | |
37. | Prince Se | 324 | |
38. | — Hoai | 282 | |
39. | — Yuen | 252 | |
40. | — Kio | 229 |
Le premier prince de Yen est Che, duc de Chao (cf. tome I, n. 04.239) ; les sept princes qui lui succédèrent sont inconnus ; dans la liste même des princes dont les noms posthumes nous ont été conservés, on relève plusieurs noms posthumes identiques : deux princes ont le nom de Hi (826 et 402) ; deux ont le nom de Siuen (710 et 601) ; trois ont le nom de Hoan (697, 617 et 372) ; deux ont le nom de Wen (554 et 361) ; deux ont le nom de Hoei (544 et 278). Il est vraisemblable que ce sont là des erreurs historiques. Le dernier prince de Yen est Hi, roi de Yen, qui fut réduit en 226 au titre de roi de Leao-tong et qui se vit enlever en 222 ce dernier vestige de souveraineté par Ts’in Che-hoang-ti :
1. | Che , duc de Chao | ||
2. | ? | ||
3. | ? | ||
4. | ? | ||
5. | ? | ||
6. | ? | ||
7. | ? | ||
8. | ? | ||
9. | Marquis Hoei | 864 | |
10. | - Hi | 826 | |
11. | - K'ing | 790 | |
12. | — Ngai | 766 | |
13. | — Tcheng | 764 | |
14. | — Mou | 728 | |
15. | — Siuen | 710 | |
16. | Duc Hoan | 697 | |
17. | — Tchoang | 690 | |
18. | — Siang | 657 | |
19. | — Hoan | 617 | |
20. | — Siuen | 601 | |
21. | — Tchao | 586 | |
22. | — Ou | 573 | |
23. | Duc Wen | 554 | |
24. | — I | 548 | |
25. | — Hoei | 544 | |
26. | — Tao | 535 | |
27. | — Kong | 528 | |
28. | — P'ing | 523 | |
29. | — Kien | 504 | |
30. | — Hien | 492 | |
31. | — Hiao | 464 | |
32. | — Tch'eng | 449 | |
33. | — Min | 433 | |
34. | — Hi | 402 | |
35. | — Hoan | 372 | |
36. | — Wen | 361 | |
37. | Roi I | 332 | |
38. | — K'oai | 320 | |
39. | — Tchao | 311 | |
40. | — Hoei | 278 | |
41. | — Ou-tch'eng | 271 | |
42. | — Hiao | 257 | |
43. | Hi, roi | 254 |
Dans ses « Maisons héréditaires », Se-ma Ts’ien parle encore des États de K’i (Mém. hist., chap. XXXVI) et de Yue (Mém. hist., chap. XLI). Mais la chronologie des princes qui régnèrent sur ces deux royaumes ne paraît pas susceptible d’être établie d’une manière précise.
- ↑ Comme on le verra plus loin, les Mémoires des Ts’in, c’est-à-dire les Annales officielles du pays de Ts’in, sont aux yeux de Se-ma Ts’ien le texte fondamental pour l’histoire de l’époque des six royaumes, parce que, de toutes les chroniques féodales, ce sont les seules qui aient été exceptées de la proscription édictée en 213 avant J.-C. par Ts’in Che-hoang-ti (cf. tome II, n. 06.340). D’ailleurs, l’époque des six royaumes est dominée tout entière par le prodigieux développement que prit alors le pays de Ts’in ; aussi les destinées de ce royaume méritent-elles avant tout d’attirer notre attention. Se-ma Ts’ien rappelle dans son préambule les principaux événements qui préparèrent et annoncèrent cette élévation des Ts’in.
- ↑ Cf. tome II, p. 14.
- ↑ Cf. tome II, n. 05.145.
- ↑ Cf. tome II, n. 06.197.
- ↑ D’après l’explication que j’ai suivie, le mot [] serait l’équivalent du mot [], qui est le nom d’un sacrifice (cf. tome I, p. 145, ligne 14). — Suivant une autre interprétation, la phrase signifierait : « il disposa (tout ce qu’il fallait) dans le sacrifice de la banlieue ». Le sacrifice dans la banlieue, ou sacrifice kiao, s’adressait au Ciel et ne pouvait être accompli que par le Fils du Ciel ; le duc de T’sin, qui n’était qu’un seigneur, commettait donc une usurpation sur les prérogatives du souverain en faisant ce sacrifice. Cf. tome II, n. 05.496.
- ↑ Cf. tome II, n. 05.151.
- ↑ Cf tome I, n. 02.210, et tome II, n. 05.173.
- ↑ Cf. tome II, n. 05.213.
- ↑ Cf. tome I, n. 00.162.
- ↑ Sur l’expression p’ei tch’en, cf. Luen yu, XVI, 2 ; Legge, Chinese Classics, vol. I, p. 174.
- ↑ Cf. tome II, n. 05.270.
- ↑ Cf. tome II, p. 54. La date de 481 est celle qui est donnée par le Tableau chronologique.
- ↑ Cf. tome I, n. 04.498.
- ↑ Les États de Ts’i et de Tsin, qui, au VIIe siècle avant notre ère, avaient exercé l’hégémonie de même que l’État de Ts’in, étaient ceux dont la puissance était la plus capable de faire contre-poids à celle de Ts’in. L’affaiblissement de ses deux royaumes prépara la grandeur de leur rival. C’est ce qui explique pourquoi Se-ma Koang (1009-1086 ap. J.-C,), dont l’intention première avait été d’écrire l’histoire de la dynastie Ts’in, commença son récit à l’année 403 avant J.-C., date à laquelle le démembrement du pays de Tsin fut consommé.
- ↑ La ligue du nord au sud était le système politique suivi par les seigneurs qui cherchaient à former du nord au sud une coalition capable d’arrêter les empiétements des princes de Ts’in ; ceux-ci à leur tour tendaient à pratiquer l’extension de l’ouest à l’est qui aurait divisé et rendues impuissantes les forces des seigneurs. Cf. tome I, n. 04.559. — Sur les sophistes qui apparurent à cette époque troublée, cf. tome I, Introduction, p. CLI-CLII.
- ↑ Plusieurs seigneurs s’arrogèrent alors le titre du roi, voire même celui d’empereur. Cf. tome I, p. 304, lignes 16-18 et tome II, p. 84, lignes 1-3.
- ↑ Ce qu’on appelait bonté et justice dans le pays de Ts’in était pire que ce qu’on qualifiait de cruauté et de méchanceté dans les États plus civilisés de Lou et de Wei.
- ↑ Han, Tchao et Wei, les trois petits royaumes formés des débris de l’État de Tsin.
- ↑ Cette traduction, qui est d’accord avec les Considérations montrant les fautes de Ts’in (cf. tome II, p. 220, lignes 19-26), me paraît préférable à celle que j’avais donnée de cette même phrase dans le tome I, Introduction, p. LXI, lignes 2-5.
- ↑ Cf. tome I, p. 9, n. 3. Yu serait né dans le Se-tch’oan.
- ↑ D’après Siu Koang, la ville de Po correspondrait à la préfecture de Tou, dans la commanderie de King-tchao ; elle se trouverait donc aujourd’hui au nord de la sous-préfecture de Hou, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si. Cette identification conviendrait bien à ce passage dont l’intention est de prouver que les grands hommes sont venus de l’ouest de l’empire. En général cependant, les critiques chinois placent la ville de Po dans le Ho-nan actuel. Cf. tome I, n. 03.117.
- ↑ Cf. tome I, n. 04.145. et n. 04.247. .
- ↑ Cf. tome I, n. 02.205.
- ↑ Cf. tome II, p. 285, ligne 19. — Sous cette théorie absurde de l’apparition des grands hommes dans l’ouest, se cache un fait réel et important, à savoir que quelques-unes des premières dynasties qui se succédèrent en Chine avaient eu leur origine dans l’ouest ; il semble que la Chine ancienne ait été envahie à diverses reprises par des peuples barbares venus de l’ouest et du sud-ouest et que ces conquêtes furent l’occasion des changements de dynastie. Cf. tome I, n. 04.185 ad fin., et tome II, n. 05.312, ad fin. Tel ne fut point cependant le cas pour la dynastie des Han et notre remarque ne s’applique guère qu’aux Tcheou et aux Ts’in.
- ↑ C’est-à-dire : Vous n’aurez qu’à suivre les précédents laissés par les rois qui sont venus immédiatement avant vous et vous n’aurez pas à délibérer longuement sur ce que vous devez faire. — Ce paragraphe est destiné à expliquer que les Ts’in, quoique cruels, n’en furent pas moins de grands souverains, car les principes de gouvernement qu’ils appliquèrent étaient ceux qui convenaient à leur époque.
- ↑ On sait que bon nombre de lettrés chinois se refusent à admettre la légitimité de la dynastie Ts’in et la passent sous silence. Se-ma Ts’ien raille ce procédé antiscientifique.
- ↑ De 476 à 207 avant J.-C.
- ↑ Ce tableau s’étend de 476 à 207 avant. J.-C. ; il présente sous une forme synoptique, et année par année, les règnes des rois de la dynastie Tcheou et ceux des princes des sept États de Ts’in, Wei, Han, Tchao, Tch’ou, Yen et Ts’i. J’ai résumé les indications chronologiques de ce tableau et je les ai combinées avec celles du tableau précédent dans les pages qui suivent ; après avoir donné la liste des rois de la dynastie Tcheou avec les dates qui se trouvent dans les tableaux chronologiques (cf. tome I, n. 04.500), j’ai rangé par ordre alphabétique les divers royaumes féodaux dont les souverains sont énumérés par Se-ma Ts’ien.
- ↑ Se-ma Ts'ien ne donne pas de dates antérieurement à l'année 841 ; mais, des indications chronologiques qu'il nous fournit sur les ducs de Lou on peut conclure que l'avènement du roi Tch'eng aurait eu lieu en 1044 avant J.-C, ce qui est en conformité avec la chronologie des Annales écrites sur bambou. Pour Pan Kou au contraire, et pour le T'ong kien kang mou l'avènement du roi Tch'eng daterait de l'année 1115. Cf. tome I, p. cxciii-cxciv.